J'avais envie d'air de musique dans le silence de la rue me vider de ce monde dévorateur mes jambes voulaient s'en aller défaites de moi je les avais suivies jusqu'au bord de l'eau sous mes pieds les cordes tendues s'assouplissaient symétriques
Juste en dessous une rangée d'oiseaux dans leurs vêtements blancs un vibrato sourd et lent prenait possession de l'espace étroit de ma tête ce fut le ciel qui s'entrouvrait beau et chaud sur mon dos derrière mon regard j'étais libre libre et tremblante d'entendre les chevaux
La guitare à mes yeux devint femme air voluptueux d'un temps marié le long d'un voile d'or une ombre peu pressée de s'effacer prenant mon cou entre ses mains se nouait au métal caressé
Au moment où tes doigts comptent le temps pourquoi le sol se dérobe ? tant d'yeux autour dans le reflet de l'eau est le monde émergent des visages des bras tendus remplis de fleurs pourquoi les algues avancent ? et se détachent l'une après l'autre
Dans ta mémoire qui tourne il y a une berceuse est-ce les cheveux qui tombent ? le bleu du ciel n'est qu'un conte de fée à la pliure des coudes il coule des fontaines des pensées sans arrêt sur elles-mêmes c'est un garrot qui te noue la gorge
Dans les eaux sombres de ton jupon mouillé baignent les notes de piano que tu transportes sur ton dos pourquoi le bruit d'un train ou d'une voix blessée l'étang est un tunnel qui enferme le souffle des mots la fièvre des égarés où tu plonges la tête
Les griffes du chat traversent le ciel ruisselant et c'est la grêle qui remplit tes mains mieux vaut dormir au fond de la forêt on y dressera des tables de chêne l'on invitera l'ange de l'étang à poser ses larmes au moment où tu comptes les couverts pourquoi ton corps se remplit pourquoi tu fouilles le monde à l'envers
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Repli fœtal alors que la clef est tombée dans l'eau ce n'était pas une maladresse cet instant-là lorsque tu as crocheté ton cœur à l'arbre
Ce n'était que lassitude l'envie de partir courbé dans l'hiver
Et ta main a chassé les étoiles comme l'on repousse le vent de sable la clef s'en est allée tout au fond de ta mémoire éteignant la lumière
Qui était Nina dans le verre que j'ai bu près de la table ronde ? Sous ses cheveux noirs trempés d'écume il y avait une forêt et des oiseaux au fond d'un lac gelé, quelques nuages où je marchais en équilibre sur un long fil d'or alors que vous me baisiez la main.
C'était un sourire que vous me tendiez au fond de mon abîme.
J'étais l'oiseau rouge dans un ciel de nuit rempli de vent, j'étais ce cri qui s'obstine où quelques phares brillent encore alors que vous me teniez la main entre deux mondes. J'étais le long d'un mur ténébreux égarée accomplissant mes rituels sur la pointe des pieds.
Qui était cette femme aux jambes brisées dans cette boisson liquoreuse ? oiseau au cou gracile d'un autre univers. J'en devins aveugle, de l'ovale du visage, de la bouche, de sa moue et sa caresse.
C'était un ballet flou derrière la vitre.
Entrez dans la danse pleurs le long de mes joues jusqu'aux reins qui se cambrent un peu plus désespérés.
Je vous offre mes bras oubliés du printemps et que l'on recommence les mêmes pas jusqu'aux fleurs dans les cheveux au cœur bordé de pluie et bouleversé.
C'est une obsession la douceur du chiffon, swingue la fièvre sous la fenêtre ouverte, les voix me sautent au visage et me traversent comme l'éclat d'un miroir.
Il y a des ailes d'ange tout au bord de mes cils, des traits d'amande douce au dessous de sourcils soigneusement courbés, une bouche couleur coquelicot, embrasse-moi dans l'herbe folle aux ailes déployées.
Ce sont de drôles d'oiseaux ces masques que l'on traverse sur la table et ta parole cette drôle de langue navigue dans ma maison de poupée où le radeau de la méduse en noir et blanc tangue sous un faisceau de lumière blafarde.
Je vais tomber entre les chaises du désordre dans le feu du désert. Mes maîtres je devrais haïr les tableaux inventeurs de nouvelles vies.
Je pense au corps en action parce que j'aime traverser l'air au-dessous d'un ciel intouchable je n'en sortirai donc jamais de tous ces sens qui transpercent l'espace l'inverse de tout ce qui est la course dans les flaques d'eau alors je retourne la vie à l'envers il y a des jours où l'on pourrait presque cueillir à portée de main le soleil dans son ombre
Nous sommes plusieurs dans la même forme incassable à passer un coup de chiffon dans le ciel ce qui compte c'est la petite lumière le moment flottant entre virage et ligne de pluie c'est le pas rythmé au début du dimanche on s'en revient toujours au même endroit on couvre l'herbe trempée d'été perdu il suffirait d'un roncier plus touffu il suffirait d'une gorgée, presque juste une faille entre
C'est douloureux et tendre à la fois la route tracée de pluie le silence des corps interdits pliant leur ombre en désespoir
Comme il est doux de traverser les lieux solitaires dans le dos des marches descendre le long fil de l'oubli refusant de dormir le soir tendu comme l'orage
Il manque la longévité des heures cogne le cœur un jour le ciel s'arrêtera de pleurer creusant la mer de sel aux couleurs d'un champ de neige
Entre-temps les cheveux poussent fleurs aquatiques dans les flaques d'eau la mort n'éteint pas les lumières glissent nos yeux dedans les mains retenues
Une oeuvre sortie des "Artistes du Chesnay" oeuvre poétique de "Déquilibre" à lire dans "Traversée blanche"
Merci Nathalie de faire vivre ma poésie
Entre le ciel et l’eau, le vertige déséquilibre l'espace un ciel avance dans l’eau dés que je fais un pas, je marche sur un nuage
Je me tiens fléchie Appuyée contre son reflet je pense à la vague celle qui mousse au bord de la plage celle qui éclate en bulles chargées de ce que nous sommes
Et l’eau qui m’attire les ombres aussi dans cette matière profonde voluptueuse
Silence sous les paupières les regards et les mains sont des bateaux les trains roulent et boivent la mer mots pour corps tout déraille une boîte à musique entre les fentes on laisse filer la voix
Quand on lève les yeux c'est le délitement de la traîne cet air étouffant de chagrin lèvres terriblement closes les mains occupées de mille choses papillons c'est la mort ici toutes ces silhouettes de papier
Je te regarde et tu me fermes un œil l’autre veille sur toi je me souviens d'un visage quand il se penche sur moi des yeux immergés plus grands que la main
Sous la courbure du dos au-dessous d’un cou de roseau lame de verre tu te glisses dans le silence se défait l'air
Une femme écoute ses cheveux pousser gouttes de cire d'un cierge trop long on l'entend se dissoudre le coeur à portée de bouche
Le chemin des fruits le parfum des tilleuls après l'averse la nuit ne boit plus mon sang hume le cassis ainsi était ma bouche tout autour où tes doigts se posaient
C'est un autre monde que j'embrasse s'entrouvre mes lèvres transparentes libres, libres et parlent les mots d'oiseaux en ce monde sans pluie qui tranche le regard
J'ai les mains comme des papillons paupières ouvertes ne demandent qu'à se tendre le spectacle est terminé ainsi se délivrent les prisonniers
Mon pas s'allonge, s'allonge et je vole le temps volé
Rideau
Se lèvent les rires les pierres n'ont plus peur ne craignent plus les cris dans l'évier du soir fatigue et désir tirent leur révérence dans un siphon
Le corps, le corps s'emmêle, pelote de l'aime hors du monde on s'engloutit
Il y a quelques instants encore je rêvais à demain
Une peinture de Nathalie "les Artistes du Chesnay" d'aprés "Vers l'autre rive"
Le vent n’a pas fini de discourir comme s’il me réconciliait avec ma bouche dans le décor que j’habite
Je parle aux arbres aux murs qui mangent ma voix alors que l’endroit se vide à la vitesse du cheval au galop comme les vagues se retirent
La vie s’arrête brusquement sur une terre labourée dire, que dire qu’elle ne sache déjà qu'elle ne transpire déjà assoiffée de l'avenir l'eau n'a pas fini de couler
L’épaisseur de l’air s’est enroulée dans la tête c’est le tocsin la main désigne la nuit le voyage accompli en profondeur amas de promesses et de cendres
On efface tout de la mer et de la terre le sable devient lisse, beau et pur quand la mémoire est là comme une perle dans son écrin
Il faut en faire des pas et des pas jusqu’aux marches à l'angle d’acier les peaux gommées à l’usure de la trame ouvrant l'horizon en miroirs successifs vers l’autre rive
lutin
merci Nathalie de partager avec moi ton imaginaire
Plus bas encore baisse les yeux plus bas encore baisse la voix je n'entrerai plus dedans je n'entrerai plus dans tes pas ne suivrai plus ton dos le bruit d'un train où la vague déferle la mer n'a pas d'yeux quand nous mettons le masque un nœud de chair nous prend la gorge
Les vivants sont dans ma tête la caresse aux lèvres les ombres défaites s'y mêlent les sons et les couleurs s'entrechoquent il y a même un lit pour les morts au royaume des morts il n'y a pas de chant juste un mur blanc où s'écrit le dernier souffle
Plus bas les bras tendus il y a de la lumière entre les doigts pour tenir tête à la nuit
On perd toujours quelque chose quand on met un pied devant l’autre. Quand on commence à aller de plus en plus vite je cherche à reculons le bonheur décoloré. Le soleil ne respecte pas la beauté des mains enlacées jusqu’à les rendre transparentes. La brûlure trop dense délie les doigts. Au sol sont nos armes à disparaître quand la pluie lave l’humain.
Courir quand les cailloux guident les pas c’est facile. Le soleil joue à cache cache mais la route est tracée. Je n’ai pas peur de la nuit on ne se perdra pas en chemin. J’ai mal à la tête quand un pied devant l’autre la distance s’écarte alors que nous courons face à face.
J’attends le moment où le corps se jettera dans l’autre. Je m’essouffle, tant d’efforts freinent la jambe. Je serre les dents, et si j’avançais à la vitesse de la lumière. J’ai mal au cœur quand les mots n’ont pas leur sens premier. Est-ce la vitesse ou les mots qui me laissent meurtrie ? Un goût nouveau coule dans la gorge. J’ai attendu bouche ouverte pour étancher mes envies. J’ai mal d’amour.
On gagne toujours dans la discorde quand on met un pied devant l’autre. Le sommeil est l’abîme où l’eau salvatrice lave les mots. Laisse moi t’entraîner en ce lieu. J’ai mis une jupe blanche à volants. Un pied devant l’autre je viens à ta rencontre, yeux baissés, mains tremblantes.
Muets à la limite de l’illusoire Sous un effet de robe et de parfum Le parc au fond des rêves Les mots changent de portes et de fenêtres
Histoire d’un souffle entre deux murs Comme une vie arrachée au silence Suis-moi effrayant torrent Dans les cassures des miroirs
Que ne suis-je cristal sur un sable lisse Sang silencieux sous les plis du fourreau Veine bleue à la croisée des vents Enroulée dans la pureté des glaces
Le front collé au ciel l'astre comme une source je ne me lasse pas de regarder ombre - lumière noir et blanc paupières toujours baissées aveuglées, détournées sous les pupilles le même fil rouge frôle les rails de l'invisible les pieds si près du sol j'écris la feuille blanche comme on descend des marches la main sur le feu de la route compte les gestes automatiques
J'attends le murmure des vents la brume sur le lac celle de septembre à dix heures puis l'or du soir qui étincelle ivre de soleil c'est ainsi que je regarde le manège des ombres qui s'allongent puis l'absence sur son lit de feuilles lèvres closes, légèrement spongieuses plaie promise à l'oubli et ce grand miroir qui ne change pas immuable et secret enfile ses vieux habits de cendre
Les jours se couchent les mots se consument petites bêtes le long des doigts aiguilles d'or et d'esprit cousent espérance d'étincelles
C'est écrit comme des filaments entre la tempête au creux des paumes file la mer presque morte les corps nus embrassant la terre est-ce l'amour ce mouvement d'air ?
C'est la croix de l'église plantée la présence de Dieu contre la nuit sa parole prend forme se déchire ma main qui s'ouvre et se ferme
Sous la fenêtre c'est l'orage on lui coupe la parole on ferme les volets à l'image d'une maison bien rangée et nos corps, nos corps suspendus pourquoi se déforment-t-ils au travers de la rétine ? On lève la tête comme se relève la jambe presque bleus nos yeux brillent quelque chose a changé quand on a perdu le cerceau la poussière tout autour a changé l'empreinte de nos pas, animale
J'ai l'air d'être comme tu es passé on parle d'enfer sous les orties comme une nouvelle terre