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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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21 février 2012

Entre l'œil et l'eau

  

 

 

 

La mer se faisait sourde le long de la falaise
endroit lumineux et fermé
c'était le bout du monde 
je reprenais mon souffle
installée entre deux chaises
alors que le soleil se lève à l'est
mes paupières roulaient dans leurs propres vagues
c'était le calme d'une solitude bienheureuse
avant que l'homme ne vienne déposer son ombre.

 
Je l'ai vue et reconnue cette existence trouble
en hauteur, en largeur, elle est encore un tableau
sur fond de toile tendue tout près des parasols fermés
notre espace était ce parking inanimé
c'était un mouvement presque agressif ce vêtement rouge
diffus puis présent.

 
Je me souviens de ta démarche étrange
du contour de ta silhouette pas encore intime
on ne pénètre pas ainsi un corps
ni une voix que la mer transporte
ni l'approche amidonnée
c'est tellement codifié les premiers mots
la façon d'être avant la première photo
on laisse filer la boîte à musique
les vieilles mouettes et leurs poèmes stridents
on laisse tomber la rouille et l'enlisement
tous les circuits du corps
jusqu'au sang neuf qui se dégage

 
Ce sont quelques paroles, presque toujours les mêmes
un sourire de bienvenue
une main se tend offrant la chaise libre
sur des yeux qui s'entrouvrent
toute une complicité hydraulique s'installe
 

Je me souviens de ton profil
du son de ta voix
brassant la mer dans une translation magique
on entendait à peine les roulements intermittents
si peu l'aboiement du chien
et la dame noire toujours présente
vers le soleil levant on ne la voyait presque pas

Les algues trouaient mes yeux
ce n'était pas un accident notre rencontre
entre l'œil et l'eau


  

 

 

lutine - 21-02-2012

 

  

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16 février 2012

Particules inexprimables

  

 

 

Des mots se mêlent
s'entrechoquent
et se démêlent
l'écheveau se dénoue
danse
macabre
denses étaient les nœuds
un à un défaits
et la laine se déplie
dans ses fibres mâchées


Défiance
rien
que le silence
hurle à la peau défaite
moins que rien
les lèvres absentes
syllabes malléables
à coups de sabre au poignet
absente la valse des mots
le geste en ricochet


Faille de l’artère
sous la langue affûtée
les mots s’entremêlent
se démêle l’imaginaire
l’écheveau de soi
et la haine tisse le fil de fer
des particules inexprimables
inextricables

 

 

 

lutine

 

 

 

 

10 février 2012

Louise

 

 Louise-Bourgeois-8_pics_809

 

 

Je me tais

me barre la bouche

la colère entoure mes dents

ampute la parole

chaque jour est son tour de vis 

 

Une toile d'araignée croît

à plusieurs reprises j'ai chassé

de mes lèvres

pacotille et éphémères 

 

Louise remonte la tombe

les chaises se pendent

les corps se cambrent

le sexe sous le bras est

dans son fauteuil roulant 

 

Dans le rétroviseur je ne supporte

l'or et la rouille

surfe l'handicap des faux bourgeois

dans la cage

on ne me pêche pas

 

Je glisse

jusqu'aux Tuileries

écartant les jambes

entre deux rives

il me faut boire

 

 

 

lutine - 10-02-2012
 
 
 
 
 
 
 
7 février 2012

Kaléidoscope

 

DSCF0595-1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Poser c’est aussi écrire

 

Sur le trottoir au goût macadam un geste à la craie
comme peindre

C’est le réverbère à hauteur du balcon
fatigué de trop de nuits

 

Un bras balancier du noir à l’orange
il n’y a plus d’heure

Sur un piano les doigts longs colorés et absents
par intermittence

En toile de fond l’harmonie des couleurs
étalées comme l'eau sous le phare

 

Un équilibre achevé
en point de fuite juste quelques traits blancs

 

Déjà déformées la musique et ses variations

 

Il pleut sur la peau
à laver la bouche et les lèvres

J’ai l’impression d’être un fleuve en crue
emportant une branche
et sa main

 

Sans cesser de regarder l’arbre
à travers un mur de verre
un visage muet ruisselant
dans un tableau m’appelait à l’aide

 

 

lutine

3 février 2012

On reste là

 

 

Les mots se meurent
à peine prononcés
cette terre dedans
les mots que l'on veut crier
le silence sort de la bouche
le cri de Munch
c'est être suspendu
le coeur bat
les bras
lignes de fuite
si bien coloriés
rouge profond
à nouveau les mots
l'écho
de verre
l'ascenseur de la pensée est
sur le pont
ma bouche cet ovale
 
 
 
 
lutine - 04-02-2012
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3 février 2012

Froid bleu

 

 

DSCF0784

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Repli foetal

alors que la clef est tombée dans l'eau

ce n'était pas une maladresse

cet instant là

lorsque tu as crocheté ton coeur à l'arbre

.

Ce n'était que lassitude

l'envie de partir

courbé dans l'hiver

 

Et ta main a chassé les étoiles

comme l'on repousse le vent de sable

la clef s'en est allée tout au fond de ta mémoire

éteignant la lumière

 

 

 

lutin - 03 - 02 - 2012

 


 

1 février 2012

Pierrot de la lune

 

DSCF0528_1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 
Pierrot de la lune

suspendu à la fenêtre
je me nomme paix
au fil de la terre
l'on m'espère
immense visage

éclairant le ciel
les bras se tendent

la nuit descend
et je demeure
accroché aux rideaux
j'ai le nom que l'on me donne
poésie, pépite de l'esprit
ou croissant
le besoin d'une épaule

je pose les heures
les ombres et les corps
je connais l'insomnie
le tic tac de l'horloge
se lève le jour à l'est
et mes paupières se ferment
dans le froid de l'air

j'ai peur du lever de soleil
de l'ennui du rire
de l'enfant perdu
derrière ses yeux
c'est le vide
et tremble
mon nom

 

 

 

 

lutine - 01-02-2012

 

 

 

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