T G V
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Je vois mon reflet dans la vitre
Je ne cherche pas la ligne d’horizon
Ni une perspective
Je regarde en arrière
A hauteur d'yeux
Assise au fond du siège
Secouée par les aiguillages
Un demi-vertige
Quand un train claque dans l’autre sens
Les vitres se croisent
Les regards se traversent
Où vont-ils ?
Ces corps mollement calés contre le métal
Sans éveiller un désir vivant
Savent-ils qu’une tête s’est appuyée là
Un geste de la main efface la mémoire
Un rayon de soleil
Un trou noir
Encerclé par l'incertitude
Black out quelques fractions de secondes
Des lacets d’ombre et de lumière sur le bras
Le cerveau reprend le fil de son histoire silencieuse
Alors que les lèvres palpitent
Au rythme des reflets métalliques
Le noir du tunnel
Je vois mon reflet dans la vitre
Un buste à demi fléchi
La bouche faisant la moue
Bateau naufragé
Nous avons tous l’air fatigué
Bringuebalés sur cette route de ferraille
Le train entre en gare
Chacun serre ses paquets entre les mains
Chaque tête se retourne sur son siège
Il ne reste que des fesses dessinées
Les pensées s'agitent
.
"Non je n’ai rien oublié"
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Nous voilà retrouvant une posture
Les corps s’animent
Redeviennent beaux
Attention à la marche
Sur le quai attend la solitude
D'une foule anonyme
Lutin – 26-07-2007