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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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31 janvier 2019

Il n'y a point d'heure

 

IMG_9723

  

J'irai entre les herbes faire tourner mon cœur
les ronds dans l'eau embrument le matin
comme la boussole dépend du soleil

Points cardinaux vos flèches me distraient
dans le fil du temps laissez-moi courir
entre les mailles j'ai besoin d'épines
de boursouflures sur un corps trop lisse

Je ne peux me poser au chien qui fume
il me faut quelques renards apprivoiser
avant de m'asseoir à la table
mille cris d'oiseaux encore

Demain est la terre dont je cherche la semence
la rebelle derrière le giron en sueur
il n'y a point d'heure dans les yeux

Sur un banc hier et demain se côtoient
se décousent les voyages perdus
les vêtements défaits à coups de ciseaux
un vide hagard tenaille le prolongement des mains


Peu importe l'ombre et la lumière
la niche du chien
à l'heure où les fantômes se parent de blanc
je suis un coureur de fond au bout de la route

Ma mémoire est là entre les herbes

 

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30 janvier 2019

Eric Holder

 

 

Cet écrivain décédé en 2019 à 59 ans disait à peu près cela,

 

Lorsqu'on écrit on est dans une transparence totale, une transparence dont nous n'avons même pas conscience.

20 janvier 2019

Poésie de l’espace

 

IMG_1255

Je suis venue prendre un café tôt ce matin 
j’ai traversé la grille 
les jambes croisées, au milieu du silence 
je griffonne sur la table les parfums autour de la tasse 
ils sont beaux nos amis les oiseaux alors que personne ne m’embrasse 
je les vois s'aimer à coups d’ailes, à coups de becs 
dans leur danse sensuelle je respire leur langage 
le bruit du silence qui s’éveille 

Personne ne m’embrasse et mes lèvres se tendent 
j’embrasse le vent 
j’embrasse la pluie qui ne tombe pas 
le sol asséché 
les odeurs au fond de ma poitrine 
la main qui ne se pose pas 
la montée de la lumière 
Je suis venue voir le jour qui commence 

J’embrasse le paysage 
la feuille blanche sur le marbre encore froid 
le gravier sous mes pieds 
le champagne que nous n’avons pas bu 
le café que je porte à ma bouche 
les gâteaux que nous n’avons pas mangés 
et l’arôme que je porte à mes lèvres 
rempli de présence 

Les cuisses douloureuses 
nues sur une chaise de fer d'heures entières 
les bras attachés à mon torse 
j’enlace les lettres que j’écris 
ma poésie de l'espace 
sur des pages volantes je les retiens 

Regarde-moi penchée sur la table 
un mouchoir à la main, je crains le vent 
je crains le sable et les reflets 
seule la pluie assèche mes yeux 
non je ne pleure pas, je suis sensible 
aux variations des couleurs et des mouvements 

Regarde j’ai découvert le sens de la prière 
le rêve solitaire 
j’ai caressé un chat de gouttière 
j’ai aimé son regard levé vers moi 
ses yeux rien que pour moi 

 

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