Il n'y a point d'heure
J'irai entre les herbes faire tourner mon cœur
les ronds dans l'eau embrument le matin
comme la boussole dépend du soleil
Points cardinaux vos flèches me distraient
dans le fil du temps laissez-moi courir
entre les mailles j'ai besoin d'épines
de boursouflures sur un corps trop lisse
Je ne peux me poser au chien qui fume
il me faut quelques renards apprivoiser
avant de m'asseoir à la table
mille cris d'oiseaux encore
Demain est la terre dont je cherche la semence
la rebelle derrière le giron en sueur
il n'y a point d'heure dans les yeux
Sur un banc hier et demain se côtoient
se décousent les voyages perdus
les vêtements défaits à coups de ciseaux
un vide hagard tenaille le prolongement des mains
Peu importe l'ombre et la lumière
la niche du chien
à l'heure où les fantômes se parent de blanc
je suis un coureur de fond au bout de la route
Ma mémoire est là entre les herbes