Le fil de l'oubli
A ma tante, la seule qui peut me dire encore,
B - acrylique sur toile 60 x 60
Je ne veux pas être ciel
lumière dans l'écorce de l'arbre
au fond du jardin
bougie éteinte dans la vigne
avant de connaître les miens
Je cherche le bleuet désespéré
visage d'oiseau que l'on transporte
vif et gris jusqu'à l'arrêt
l'œil infuse et boit le thé du souvenir
Mon cœur est nuage
navigue et dérive
tout du long l'enfance
où j'ai gravé peu de pierres blanches
au bout je baise la nuit
L'on parle d'amnésie
la vie se tait dessus la rivière
ferme mon corps à l'intrus
je ne voudrais pas partir sans mémoire
avant d'enfouir ma dépouille
Raconte ! les lieux et les tombeaux
le long fil de l'oubli
le blanc qu'elle a peint
Lentement c'est la trêve
ce qui pèse à mes cuisses
à mes lèvres closes
le cœur est chaud prés de mon père
alors qu'une femme enivre mes pensées
lutine