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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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27 octobre 2006

Expiration

ombres_colores_

Je te regarde
Faut pas pleurer
Mes bras ballants retiennent leur souffle
Ma bouche articule les mots
Je t’admire

Non ne te retourne pas
C’est toi dans le bain
Debout contre le mur
Mes yeux embrassent l'image à retenir
Pour une nuit je bois le parfum de mes rêves

Je t’imagine
Dans ta maison de sang
Je pille les lieux
Mon souffle aspire vos visages
Un goût de sucre mouille mes lèvres
Dans l’attente de l'intensité des mots

Il fait sombre
Je respire l’air de la pièce
Je vois vos ombres sur la table
Et je n’entends rien
Rien que des mots muets
Effluves de faux-semblant
Dans la peur du premier pas

Je prépare le matin
Les clefs ne sont plus dans la serrure
Faut pas pleurer
Amputées de mes bras
Aux aurores mes mains renaîtront d'une pelote d'anges
Aurai-je tué tous les démons ?



lutin - 28-10-2006

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18 octobre 2006

Distillation

mini_fantomes

J’écris le soir quand ton corps s’en va
Vers ta maison de sang tu emportes mon âme
Je reste là dans mon enveloppe vide
L’inertie m’étreint et je rejoins  les draps
Tu as laissé ton âme entre les plumes de la couette
Je la rentre dans mon sac vide
Je suis de nouveau habitée


J’écoute la pluie tomber
Je n’ai pas besoin de lumière
Ma tête sur l’oreiller ressent les vibrations de ta maison
Où tu as déposé mon âme
Mon sang baigne ta chambre d’enfant
J’ai remonté la source


Ton absence devient présence
Sur  le chevalet ton costume prend forme
Goutte à goutte tu distilles ton parfum
Les draps se gonflent quand ton pantalon gît sur la moquette rouge
J’enlace l’air rempli de toi
Je peux fermer les yeux
Nos corps chancellent dans nos nuits blanches



lutin - 18-10-2006

10 octobre 2006

Page blanche

page_blanche

Reste avec moi mon amour, il n'est pas besoin d'un miroir pour se regarder nus, la page pleine suffit. La nervosité de la plume, l’appui de l’encre sur la feuille donne l’intensité du moment, nul besoin du reflet. Etrange main qui donne le caractère de la relation.

Les choses mortes ne m’intéressent plus, ne raconte pas les phrases du passé, il est mort, regarde la feuille est vierge, le passé est un néant. Notre présent est une autre histoire, la naissance d’un livre. N’aie pas peur mon amour de cette amnésie naturelle, quand je tourne la page, quand je pose le livre, l’enfant renaît dans l’attente du premier amour, toi.

Reste avec moi mon amour pour le début de la phrase dictée au futur, en italique elle prend la pose d’un devenir, le vent entraîne le mot amour au-dessus de l’horizon. C’est une question de vie ou de mort ce mot sur la page silencieuse.

Et je remplis la page comme le peintre étale sa peinture sur la toile, guidé par les sentiments le poignet ne ment pas. La fleur dépose son point, le papillon met l’accent sur la lettre. La force est dans le trait, elle vient du cœur mon amour quand ses pas se déplacent sur la moquette rouge.

Tiens-moi la main mon amour, notre chambre est un grimoire, une autobiographie à quatre mains enlacées pour mieux tenir la plume. L’encre séchée laisse une odeur incrustée sous la peau, des pastels au mur tels des nus dans le miroir signent notre dédicace, le fusain trame un couple, la sanguine pointe son nez quand les lèvres se touchent.

Il est presque l’heure de tes pas dans l’escalier, mes doigts se bloquent sur le clavier, j’écoute le silence, j’attends ta main sur la page blanche, tes yeux sur mes doigts pour me dicter ce que je ne sais pas encore, des levers de soleil.


lutin - 10-10-2006

6 octobre 2006

Oxygène

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Un automate dans la lutte
Une barre de fer transperce le corps
Droit dans l’adversité il possède la force

Elle est le chêne tendu sur la moquette rouge
Seuls ses yeux baissés dévoilent sa fragilité
La forêt l’entoure comme des fantômes

Les paysages rétrécissent autour du cercle
Des murs de béton remplacent la vie
Le peuplier ne s’élance plus vers le ciel

Il a perdu ses racines dans ce monde moderne
Seul dans la foule
Il s’invente des moulins à vent

Des clochettes d’argent tintent au loin
Un dernier soubresaut avant la mort
Et le corps se relève

La main se tend comme un étau
Attrape le mal et le broie
Entre ses doigts une encre noire

Des grains de riz pour des larmes de joie
Les arbres reprennent leur place
La clairière se remplit d’oxygène


lutin - 06-10-2006

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