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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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27 juin 2011

Ephémère

 

 

Ce qui tue ce ne sont pas les couleurs vives
De l’été fait en hâte
C’est l’éphémère

Tout est vert et humide encore
Des nuages froids glissent dessus
Voilà ce qui tue

C’est l’orage, la pluie
La terre lavée offerte au silence
D’abord elle a un parfum puis prend un goût d’eau

L’eau me tue
L’eau sans peine s’évapore
Dans ma bouche j’attends le goût du sel

La moiteur est seconde peau
Palpable et odorante
Elle prend la couleur de la plage

J’apprends la paix allongée
Vénère la lumière sous les paupières closes
L’anonymat de la nuit

Je suis voilier confiant mon corps à l’infini
Alors que dimanche étale ses débris sur la table
Il accapare l'attention

De la chair, des os 
Un trèfle à quatre feuilles
Ephémère

 

 

lutin – 27-06-2011

 

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23 juin 2011

Elle s'appelle... Emeraude

20 juin 2011

La terre sent l'homme

 

 

 

La terre n’est pas forcément là où l’on croit, on y entre sans clef
c’est toi que je cherchais dans la forêt sur les sentiers battus
un livre ouvert tenu entre les mains, un visage à découvert non prisonnier de la page
un visage et ses ailes
il n’est pas utile de le fermer le livre
sous les draps de papier il y a le regard et les pieds qui dépassent.

Au travers de la serrure rien n’échappe
jusqu’aux odeurs de la peur, cette peur de tout perdre
les arbres ont écarté leurs branches
le corps s'est retourné
il n’y avait ni douleur ni joie
il l'a fait comme on ferme la portière de sa voiture pour rentrer chez soi, dans sa propre prison de fer
la terre est peut-être là quand la mouche prise au piège tape au carreau du silence
pour tromper la mort il écoute de la musique de plus en plus fort
la terre, celle qui habite la tête, se rebelle.

La forêt sent l’homme
dans les sous-bois l’on devine les corps accroupis esquivant le monde pour un besoin pressant
le pantalon aux genoux on s’y croit dans un désert
on se croit dans le noir ne faisant que fermer les yeux
comme lorsqu’on était enfant
la terre est un mélange des autres et de soi
on l’alimente de nos littératures intimes, ravivant la mémoire des traces laissées, si bien coiffées puis décoiffées par le vent
il exhume les souvenirs comme les cadavres nourrissent la fibre.

Dans la forêt le corps s’y relâche
parfois il rêve d’une femme sans mœurs
d’une voix et de sa peau
les sexes à découvert, en dehors d’un lit on devient animal.

La traque a commencé dés que les bouches se sont avalées
comme la terre absorbe les excréments et le papier journal que l’on trimbale avec soi
les faits divers couchés dessus
la terre a ce pouvoir surnaturel, elle se coupe en deux quand on fend l’interdit
elle devient terrain vague sous l’outrage
vague souvenir d’un corps abandonné dans l’impudeur, le portable à la main, il a envie d’être seul
le dos droit il reprend sa course.





lutin

 

 

 

14 juin 2011

Parenthèses

 

 

Les pas se perdent
Dans le chemin de terre
Le ciel oublie les ombres
Et leur marche dessus

Les jambes s’enfoncent
Les mots aussi au fond de la gorge
Ragent de ne pouvoir se taire
Close la bouche se perd aussi

Les pas se perdent
Dans un bain d’eau salée
Et je me perds
Et je me tais
Ou je me terre

Les bateaux descendent le fleuve
Le château de cartes prend l’eau
L’écho est celui de l’esprit
Qui ne s’oublie pas

Derrière les arbres se cache une seconde maison
Une chambre
Forêt humaine

Visible seulement le soir
Appuyée aux nuages elle allume les corps

Les yeux se perdent
Les yeux sont ronds comme l’animal de nuit
Phares des noctambules ils comptent les battements d’ailes
Les heures comme la main compte ses doigts

Les mains se perdent
La pensée s'envole
Paralysant le livre encore ouvert
Quand le corps se relève
C’est un clin d’œil au marchand de la nuit

Les yeux se ferment
Les yeux sont parenthèses
Dans le chemin de terre devenu chair
Cher à mes pas

 

lutine - 14-06-2011

 



 

14 juin 2011

Infiniment

 

Photo0479

  B - photo du 14 juin

 

Sans pitié le temps déverse ses orages

L’herbe s’incline

Les jambes, les bras s’agitent

L’œil s’attarde sur ces traits verticaux

Flèches tombées du ciel

Les lèvres s’ouvrent

L’air, l’eau

Filent dans les chemins

Et me traversent



 

lutine - 14-06-2011

 



 

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10 juin 2011

Traversée blanche

 

 

La lumière enfouit son visage
c'est l'heure de l'absence
quand elle incline la tête c’est la forêt qui s’éclipse
fruit gorgé de mémoire
de l’arbre et la racine elle se détache
comme un nuage 
son corps enterre le jour

La pluie s’abat
lave le jour écoulé 

alors que tout sommeille
on crie

on crie dans le noir les heures perdues
dans la fenêtre ouverte on se penche
à la recherche de la voleuse de nuit

Contre le mur les peupliers pleurent à genoux 
courbé devant la table le monde devient irréel
la rue est déserte
les feux tricolores imperturbables éclairent les rêves
les mots alignés et les couleurs changent leurs habits
Vert, on peut écrire
Rouge, la musique fredonne un chant inaudible

Le non-être c’est être là où rien ne se passe
c’est dormir quand le monde s’éveille
la nuit expulse les orages internes
change l’humeur dans l’ombre du réverbère
lui veille sur les trottoirs les passants absents
les vivants et les morts
bleu est le gyrophare, pas besoin d'hôpital
c'est le cœur qui joue à saute-moutons

Derrière les portes il y a un autre monde
derrière la porte close il n’y a plus personne
demeure un somnambule livré à ses couleurs
aux histoires qu’il s’invente assis à sa table de travail

Au bout de la nuit quand le ciel relève la tête
il n’y a rien
rien que du vent tricoté en écharpe autour du cou
une traversée blanche qu’on appelle insomnie

 

lutine - 10-06-2011

 

 

8 juin 2011

On t'appellera....

 

  DSCN7005

http://billieart.canalblog.com/archives/2011/06/08/21350222.html

 

 

Par la cloison de papier qu’est ta peau
je t’entends respirer
j’écoute tes silences
les dépose là

Il existe un pays
dans la fente de tes yeux
je te l’offrirai en couleurs
voilà vers quoi je tends

 

lutin - 13-06-2011



 

 

6 juin 2011

Lumière

3 juin 2011

aux barreaux de l'air

 

Que Dieu me pardonne ainsi qu'Adam, j'ai écrit ce texte sur cette étude que je travaille depuis quelques jours "la création d'Adam" de Michel Ange.

Je n'ai pas vu les fissures du temps, mais des orages et les éclairs et ce courant électrique qui nous parcourt quand les doigts se rapprochent

 

 

DSCN6954

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 B - 03-06-2011
fusain et craie blanche 

 

J'ai vu se former une nouvelle terre
les orages d'acier
un monde électrique me traverse
comme un œil ouvert
le ciel court ainsi sous la peau

Par la fenêtre j'ai vu le vent évoluer
les arbres changer de forme et de couleurs
le sang des saisons suivre le courant
et la mer faire demi-tour
gantée de la nuit
j’ai vu ses bras se tendre

J'ai perdu les bateaux et les hommes
les empreintes en haut de la vague
je compte les pas aux barreaux de l’air
le claquement des volets
lumière éteinte sombrent les heures

 



lutin – 02-06-2011

 





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