Il n’y a pas de soleil sur les ombres il n’y a
Il n’y a pas de soleil sur les ombres
il n’y a que des poupées de chiffon noircies
des cheveux monochromes arrachés
quand une nouvelle saison se lève
Notre corps est un livre
on déchire la souffrance
les morts ne volent pas
les morts ne salissent pas
On déplie son corps encastré dans le vide
à l’angle des raies de lumière
on relève la tête
on enfourne ses doigts dans la bouche
hors d’haleine on en extirpe les mots
les morts ne parlent pas
Rien qu’un verre d’eau pour laver le linge
de l’eau sucrée-salée
rien qu’une épaule pour expulser le froid
une main sur le ventre
on lui lave les pieds
on lui lave le sexe
la toilette faite on le caresse
L’escalade des doigts pousse les heures
il n’y a que les corps vivants
les armes au poing
qui se souviennent
lutin