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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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22 décembre 2009

Poésie (une poésie revue dans ses mots)

.

.

DSCN4859

B - Acrylique sur toile 65 x 55

.

Rêve du soir
Poésie n'a plus corps
entre chien et loup
silence des mots
le parfum si présent

De l’Est point l' horizon rose
coloriant l'amour blessé
il ne savait pas l'aimer
l'aimait avec son désespoir

Sur la touche de piano repose la paix
la main s’est arrêtée là
suspendue
dans ses propres blessures

Les yeux brûlés deviennent lumière
la douceur de la bouche
si loin, si proche
si tendre, tente un baiser
imaginaire
dans l'obscurité, le tremblement des lèvres

Sur un drap froissé
les yeux, les yeux,
si loin, si proches,
il avait pris sa main dans un rêve

Accoudée, si proche
elle écoute Schumann
Rêverie

.

lutin - 22-12-2009

.

45739206_p

.

39353713_m

Période grise (une couleur merveilleuse à travailler)

39134773_m

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22 octobre 2011

Etre là

 Photo0586

 

Etre là
Quand le soleil aiguise sa lame
Esquive le coup
A quoi bon s’agiter
La bouche ouverte
Comme les yeux

Les rayons blancs martèlent le cercle


Etre là 
Ou perdu
Qu’importe la lumière
Le lait au-dessous des pas
C’est l’hiver ici
L’absence des voix
L’anesthésie de la chair
Un glaçon au fond de la gorge
Tout se rétracte

En rond les yeux ne finissent pas de regarder
Autour du cou


Etre là
Paupière oblique
Quand l’aile de l’oiseau s’agite
Papier froissé en uniforme gris
Cri de guerre jusqu’à devenir corps






lutine - 22-10-2011

 


20 novembre 2011

Tout au bord

 DSCF9580

 Noirmoutier - Novembre 2011

 

Donnez-moi le temps
l'air
voile épais sur le pont
je jette mon corps ici
au bas du ciel
comme un passage secret
syllabes à peine prononcées
dissoute
ma pensée est un escalier
 
J'ai faim de l'amour
du blanc lunaire
vers l'horizon mêlé
j'ai besoin de temps
de la main qui s'ouvre
se resserre

  
Derrière elle je me cache
j'appréhende
m'ouvre
et me ferme
dans un lit.....ouvert
s'il ne me ferme
en eau profonde
 
Je suis le "bateau ivre"
aux mains de chair
l'esprit et la colombe
la bouche tendue
aux lèvres de velours
oubliant de compter les heures
suspendues


lutin - 20-11-2011

7 décembre 2011

T G V

 
 DSCF0197




Je vois mon reflet dans la vitre
Je ne cherche pas la ligne d’horizon
Ni une perspective
Je regarde en arrière
A hauteur d'yeux
Assise au fond du siège
Secouée par les aiguillages
Un demi-vertige
Quand un train claque dans l’autre sens
Les vitres se croisent
Les regards se traversent
Où vont-ils ?
Ces corps mollement calés contre le métal
Sans éveiller un désir vivant
Savent-ils qu’une tête s’est appuyée là
Un geste de la main efface la mémoire

Un rayon de soleil
Un trou noir
Encerclé par l'incertitude
Black out quelques fractions de secondes
Des lacets d’ombre et de lumière sur le bras
Le cerveau reprend le fil de son histoire silencieuse
Alors que les lèvres palpitent
Au rythme des reflets métalliques
 

Le noir du tunnel
Je vois mon reflet dans la vitre
Un buste à demi fléchi
La bouche faisant la moue
Bateau naufragé

Nous avons tous l’air fatigué
Bringuebalés sur cette route de ferraille

Le train entre en gare
Chacun serre ses paquets entre les mains
Chaque tête se retourne sur son siège
Il ne reste que des fesses dessinées
L
es pensées s'agitent
.

 "Non je n’ai rien oublié"
.

 Nous voilà retrouvant une posture
Les corps s’animent
Redeviennent beaux
Attention à la marche
Sur le quai attend la solitude
D'une foule anonyme
 

 

lutine

11 décembre 2011

l'inavouable

 DSCF0408

 

 

Dans le secret de mes bras froids
Aux portes du vent bat l'inavouable
Un bouquet d'épines contre la peau
L'hiver s'appuie sur les épaules

Dans les flaques que dépose la pluie
Allégées des chaines rompues
Sous le drap se prolongent les mains
Tendues vers nulle part

Entre syllabes mortes et yeux clos
C'est une guerre de distance
Faible voix de la terre 
Palpitent ses lèvres entrouvertes

J’ai senti la glace parcourir mes veines
Mémoire de mes bras morts
Et ma parole s'enfouir
Nouée autour du cou

Dans le dos l'ombre toujours présente
Mur rouge qui s'ouvre et se ferme
C'est une terreur d'être emportée
Sur l'autre rive à l'uniforme gris
 

 

lutin - 10-12-2011 

 



 

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29 octobre 2010

Une seule porte de sortie

CULTUURBERICHT20100409_basquiat_self_portrait

Basquiat - auto-portrait

.

.

Quand la lumière baisse sous la paupière

Quand les cheveux poussent

Quand la mer crie

On balaye par terre pour effacer

Minuscules coups de ciseau

C’est ainsi que l’on remonte


Les bateaux de papier ne traversent pas les mers

Ni les avions pliés sur la table

Le jour s'en va pour un autre regard


Fragments météorites

Les mots ne font pas avancer

Ta tête dont on visite le fond

Des cheveux tout autour

Tout du long

Est la guerre

.

lutin

DSCN6086

acrylique sur toile 60 x 65

.

6 février 2010

Man striding

giacometti_man_striding

Giacommetti - l'homme qui marche

.

Il y a ce lit
sillon en plein vent
ruban de soie autour du cou
iceberg dans le ventre
le jeu de la pierre et du ciseau
la main se serre
se ferme le poing
sans fin fouille au cœur

Dormir à la verticale
fil à plomb insomniaque
cœur percé au sabre
sous l'armure d’acier
tenir debout
l’épée au bout des rails

Un fou-rire dans un hall de gare
l'écho de soi entre les trains
la lumière des yeux qui s’éteint
sous la morsure de l'outil
c’est écrit sous la peau
les pas dans le métal
qui fondent en prison de fer

.

.   

lutin - 06-02-2010

6 janvier 2011

Hématome de l'écriture

.

delacroix

Etude pour la mort de Sardanapale - Delacroix

.

Je n’ai pas le temps d’attendre les heures
la lumière et les aiguilles tournent
à ne pas vivre l’hématome de l’écriture s’est installé à mon bras
la tête divague et mon corps se couche
proche de l’oubli
le ciel au fond d’un rêve

je me replie


Ils n’ont rien vu dans l’eau des flaques qui s’évapore
alors qu’ils sont du même monde quand l’ambition s’éteint
comment peut-on laisser mourir quelqu’un sans réconfort
j'ai la fièvre et c’est toi qui délires mon cœur ramené jusqu’à moi
revenu de si loin vers nulle part
je te rejoins


Dans le risque on se sent libre
pour aller dans quelle direction
désert immense la terre tourne pour faire bouger le soleil
et je tremble
les heures lèchent la terre
le long du corps, que ne suis-je roseau   
fragments précieux plus doux que la soie
elles sont le silence au fond de mes poches
.


lutin - 06-01-2010

.

2 janvier 2012

Ombres phalliques

 71532044

 



C’est ici les colonnes et les mots sur le sable
Un endroit rempli d’eau
La mer crache
Se vautre sur le sable
Ce n’est plus un jeu
Dessus – Dessous
Où est l’homme ? qui est la femme ?
Le bleu pour les garçons, l'autre pour les filles

 
La mémoire s’inscrit 
Violente et ivre
Dans des éboulis de sable
Pleure mille fois amplifiée 
A l’envers le sable sur la tête
Un monologue s’instaure d’entre les vagues
Que j’accompagne comme un chien
Dans la mer devinée

  
Sur la plage marchent nos ombres phalliques
Les drapeaux ont ouvert le champ de vision
Les cabines de bain ont disparu
Ta voix m’appelle
Traçant des lettres énormes qui barrent le chemin
Un caillou entre les doigts
J’attends la courbure de la terre
Il fallait faire demi-tour en haut de la butte



 

lutine

 

 

10 octobre 2011

Présente

 

 

Elle peut tout imaginer de la chambre
la ligne d’horizon aussi grise que la lumière du jour
grises les voitures en contrebas
grise l’éclaboussure des flaques d’eau

Les insectes aux ailes mouillées
prisonniers de la fente
elle peut les entendre crisser
alors qu'un papillon se brûle sous l'abat-jour

En se penchant un peu elle ne voit pas
elle dit que rien n’est visible
mais entend tout des détails de la rue
tantôt lisses à la manière d’un tronc élagué
tantôt déchirés

Cette ombre occupe mon dos
alors que je suis l’obstacle toujours opaque
toujours devant
toujours immobile
elle voulait me quitter
me devancer dans le sommeil

La douleur devint lancinante
quand elle prit ma place avec mes propres yeux
j’aurais aimé me dépouiller d’elle
dans des heures plus sereines

 

 

lutin - 09-10-2011

 

 

Depuis je suis allée au Centre Georges Pompidou voir l'exposition Edvard Munch. J'ai été interpellée par cette peinture que je vous livre. J'ai retrouvé dans cette peinture mon écriture, cette ombre qui occupe mon dos.

 

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16 décembre 2011

Troublant

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Trou blanc aux reflets argentés

La neige remonte de la mer

Mon souffle aussi

Devenu vague arrachée de son lit

Sa langue cogne aux marches


Cauchemar du vent prenant sa revanche

L'écume s'enroule

Aiguise le lasso

S'ouvre l'anneau pour avaler

La tempête et son sexe





Invisible bateau au milieu de l'hiver

Dans son ventre emporte les peurs

Deux sacs de billes

Frayant la route d'un passage secret

Mobile est la fente

 

 

 

lutin - 16-12-2011

 





8 janvier 2012

Prière secrète

 

 

DSCF0046

.

.

Il y a quelque chose qui se casse
Quelque chose qui bouge
Jusque dans le ciel s
agitent les formes et les couleurs
Les pens
ées ne savent plus nager
Loin des rives embrass
ées
Dans l
océan lestées de phrases enroulées
Elles se sont enfonc
ées

 
Quelques bulles en signe de la main
Le remous de jupe retardant la disparition
L
eau est un train fantôme
Les vagues un incendie

 
Il faut aimer le cimeti
ère qui senfonce
Les pierres us
ées
Et les indices laiss
és danseront

 
Il faut aimer les sanglots
Comme le prochain orage viendra du ciel
Nourrir les mers et leurs chants

 
Telle est la pri
ère secrète des voix mêlées
O
ù le vent souffle

.


Billie

 

 

5 janvier 2012

Une seule porte de sortie

DSCF9578

 
 
 
Quand la lumière baisse sous la paupière
Quand les cheveux poussent
Quand la mer crie
On balaye par terre pour effacer
Minuscules coups de ciseau
C’est ainsi que l’on remonte

Les bateaux de papier ne traversent pas les mers
Ni les avions pliés sur la table
 
Le jour s'en va pour un autre regard
Fragments météorites
Les mots ne font pas avancer
Ta tête dont on visite le fond
Des cheveux tout autour
Tout du long
Est la guerre

 

 

Billie 

 

 

15 janvier 2012

Jaune lune

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Dune

Nue

Rides de sable

Dans l'attente d'une escarcelle de rêves...

 

         Peau au microscope de notre regard

         Quand rien ne va plus

         Il pleut

.

Il pleut sur la peau à regarder la lune

Un rire d'exception

Derrière de mes lèvres

De l’eau à laver les pliures

 

As-tu déjà prié la lune quand elle est bien ronde ?

Où se pose le regard de Dieu

 

 

 

Billie - 15-01-2012

 

31 janvier 2012

lente macération - I - II - III

 

 DSCF04871

 

C'est l'arbre qui n'a plus de bras
comme si le calque opacifiait
le ciel vide


C'est un visage blanc dans l'espace
masse molle démembrée
il n'y a plus d'air


Tu sais que l'on peut rêver en couleurs
une boîte à musique
et ses ritournelles


Il en tombe de la poudre de rouille
le craquement des os usés 
le froid sur la peau


Pour avancer
on ôte le clou
et on laisse filer la lumière



*



Ma nuit est mon réverbère
jaune comme la lune
éclairant mon insomnie


Mon chemin est mon clavier
où courent mes doigts
et mes heures de silence


Cette nuit est votre sommeil
le noir est mon clair
livrant tous les secrets


Quand la paix règne
je me bats
me griffant le visage et la peau



*



Je n'oublie rien
c'est pour cela que j'écris
mes chants de la nuit
la terre morte de mes jours


L'écriture est mon long voyage
sur le tarmac
on se rejoint
pénible et lent


J'écris à défaut de vivre
si près de
il suffit de laisser infuser
ce n'est pas dormir


Un verre s'offre
un écrit se démultiplie
se replie selon
comme un poème de papier sur la table


Il est ma main
qui déraille
et je laisse filer
le reste du corps


*


Le poète ne meurt
De ses cendres renait
Combien de fois, autant que de douleurs
Chacune est son coup de ciseau


Le poète revient sur les lieux
Hantée
Sa main n'appartient pas
Maîtresse de son cerveau


La mort vient d'arracher encore
Devient des vers
Balafrés à l'approche de la terre
En transition dit-on


Ce besoin d'écrire
L'inutile écrit
Le rabot minimise la poésie
Où s'appuie la rouille des jours


Demain continue de vivre
Allonge un peu les ombres
On reste là
Malgré le corps






lutine

 

 

6 janvier 2012

Identité

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Ne plus être sous la lampe

quand les mots se délient

on les retient et on les tresse

le corps se dresse frileux

de sa prison dont il est le geôlier

amant de son propre cerveau il se libère

fermant les pages

 

La crainte a besoin de roses

dans cette agitation forcenée

on ne force pas l'intimité

pour s'exprimer au monde

en dehors d'un terrain vague

et l'eau dévale si peu pressée

au long d'un corps hivernal

 

Jolies mains d'écrivain effilochées

Le voyageur ne voit pas ta métamorphose

quand le soleil couchant vient jouer du piano

les buées pressent en arc-en ciel

l'écho halluciné de ce qui aurait pu être

j'en aime l'immobilité

et l'espérance au bout des doigts

 

 

Billie - 06-01-2012

 

 

15 octobre 2009

Le "Point de Fuite" de B

DSCN4789

B - deuxième étape

.

Tu es seule assise à l’abri de la ville
tu n'es pas malheureuse dit la souris 
tu as de la peine
tu n’entends rien derrière le vitrail bleuté
c’est une cathédrale habitée de vies sorties de l’esprit
il faut tendre l'oreille, elles y chuchotent
les spots au-dessus éclairent le ciel
se décuplent dans les fenêtres éteintes
elles sont si fragiles qu'elles risquent de se faner d'oubli
on doit te voir
toi le rêve qui ne parle pas mais exprime du regard
sur le fil de l'indicible

.

La terre est en bas trempée de pluie
les pas fuient sous les parapluies aux baleines fragiles
les arbres  humbles se couchent
les cheveux de ces dames s’envolent
les parapluies se retournent
tu es au centre du manège
l’ange gardien juché sur son nuage de fortune
quand frappe la tempête
l'air entre par les fenêtres
un rayon de poussière s'élève à toi
dans le vertige d'une nuit sans sommeil
les jambes repliées et les yeux fixes

.

 

lutin/B - 15-10-2009

 

 

6 août 2009

Calcul mental

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de Jean Crotti - la mariée dévissée -  Musée d'art moderne

Quel est le moyen pour s’en sortir, il y a deux manières de dégager une forme par soustraction et par addition, je n’aime pas les mathématiques, comment retrancher ce qui ne vas pas dans la tête, jusqu’à l’échafaud pilant les moins du pied. Je suis architecte et j’échafaude dans l’espace les volumes, du vide je fais un plein de ce matériau impalpable en faisant un langage de tous les jours, ôtant la saleté et la bassesse, rendant possible tous les modelages, les constructions.

Quelques instants s’écoulent dans le silence puis reviennent résonner contre la fenêtre, derrière la porte, les signes des opérations. Tu as respiré dix fois dans la minute écoulée il y a quelques jours, il y a deux jours et quelques heures. Je ne divise plus en heures, en minutes et en secondes, je sais qu’il reste des tours à l’envers à défalquer aux années empilées. Au vingtième tour et quelques mètres  où en serais-je du temps passé. Le temps que je calcule les heures tournent, les minutes chronométrées s’emballent et la mer monte alors que le soleil plonge dans l’eau. Le sablier entre les doigts écartés je compte la poussière, les graviers et la peau arrachée. J’additionne les vagues toutes les cinq secondes, la distance parcourue, les bulles d’air écrasées au sol, les intervalles entre flux et reflux, ils sont courts comme un électro épuisé.

Le bracelet-montre étanche maintient l’os du poignet, je peux te dire que 36 minutes se sont écoulées de l’absence à la présence, l’absence est la soustraction, le signe de croix l’addition autour du cou, la main si présente au croisement du signe. S’accroupir c’est se soustraire, de quoi, du regard, où est-ce la déconstruction. D’un geste rapide et habile, elle enlève le compte-tours du bras, arrache le cathéter, retire la seringue, il n’y a plus de temps derrière la porte, dans le couloir. Combien de souffles du rez de chaussée à l’étage, le tensiomètre sur la table est mort, plus de séquences dans les yeux esquintés, son regard s’égare.

Elle fait la moyenne des plus et des moins, à l’oblique lève l’appareil photos des sourires volés, la vingtième image est un homme sur son vélo égratignant le sol à coups de freins, traversant l’air à coups de jambes, il est vingt heures et les roues s’allongent, le métal devient immense et lui est équipé d’un corps de géant, là ce n’est pas du calcul mental c’est la déformation alors que treize canards se confondent dans l’eau.

A quelle température avons-nous fusionné, je crois qu’il faisait 20° en 2004 sur la pelouse haute de quatre centimètres à trois mètres de l'eau profonde de 1,50 m, le soleil à la vertical, il était midi et quelques secondes, nous étions cinq à compter nos prouesses, trois corps se sont soustraits, cinq moins trois égal 2, quatre jambes côte à côte, deux paires de mains. Elle replie le paréo où se décomposent les doigts, l'encre d'un livre à 200 pages écrit à quatre mains, le remet à sa place, dans l’angle de la chambre, elle vérifie le thermomètre, 33° le corps dans le vide, peut-être 37° si elle s’étale par terre la fièvre au ventre.

Elle recule d’un pas à la recherche de l’ombre, la lumière avance de deux pas, elle retire le drap, continue sa marche arrière de quelques mètres et centimètres jusqu’à la pelouse rase, un arbre à angle droit, inlassablement les rayons du soleil la couvrent, deviennent diamètre et cercle qui l’enferme. 39° la peau s’enflamme, deux comprimés pour la tête, pour le sang qui pulse, encore deux comprimés, quatre pastilles d’un même médicament, elle regarde lentement autour d’elle. A 180° c’est une tête qui dévisse, c’est une soustraction du corps, c’est revenir à la case départ :

Je n’aime pas les mathématiques, comment retrancher ce qui ne vas pas dans la tête, jusqu’à l’échafaud pilant les moins du pied.



lutine - 06-08-2009




10 février 2012

Louise

 

 Louise-Bourgeois-8_pics_809

 

 

Je me tais

me barre la bouche

la colère entoure mes dents

ampute la parole

chaque jour est son tour de vis 

 

Une toile d'araignée croît

à plusieurs reprises j'ai chassé

de mes lèvres

pacotille et éphémères 

 

Louise remonte la tombe

les chaises se pendent

les corps se cambrent

le sexe sous le bras est

dans son fauteuil roulant 

 

Dans le rétroviseur je ne supporte

l'or et la rouille

surfe l'handicap des faux bourgeois

dans la cage

on ne me pêche pas

 

Je glisse

jusqu'aux Tuileries

écartant les jambes

entre deux rives

il me faut boire

 

 

 

lutine - 10-02-2012
 
 
 
 
 
 
 
20 septembre 2010

Forêt humaine

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.

On restera assis les pieds ballants
les yeux explosés de lumière
nous le saurons plus tard
seulement quand tout se tait
yeux fermés portes closes
étrange fenêtre chargée de mémoire le visage

.
J’aime bouger le vent de la nuit
c’est le nom d’une vitesse
longue comme l’absence
quand les mains ne se touchent pas
vues par le regard des autres
serres-moi fort sous les nuages patients

.
On a son corps tendu
sa parole physique
dans le miroir la lenteur de l’avenir
alors que le soleil décline
la vie est brève dans les blancs de l’histoire
qu’en dis-tu intime proximité ?
dont je sens le poids sur mon dos
un vol d’oiseaux nous emporte

.
Que cherchons-nous ?
la forêt humaine c’est nous
le vent notre respiration
les ombres du parc notre demeure
écrivent sur nos visages l’envie

.

lutin - 19-09-2010

.


27 octobre 2010

Etrange

DSCN6066

.

.

Une lampe posée à même le sol, étrange lumière le temps hésite, étrange pluie au travers du soleil, les grains de poussière dans l’air sèment le chemin, étrange la main qui longe le corps dans un trouble infini. Dans la gorge serrée monte le fleuve où flottent les orages retenus. Etrange ce ciel qui avance sous les paupières comme un ras de marée brise les falaises, il suffirait de le serrer pour arrêter sa course mais j’aime entendre l’odeur de la tempête qui frappe aux carreaux. Dans mes yeux que j’ouvre s’abattent les barrières de la rue, dans mon sexe les souvenirs se tordent et font danser les murs, étrange abat-jour emprisonnant les corps apprivoisés, indéfiniment ils répètent les mêmes gestes livrant leurs secrets.

Quand le corps se repose les mains se détachent, au milieu du lit les bras s’écartent,  l’oreille se tend recevant les heures qui passent au travers des rideaux tirés, c’est ainsi que le monde renaît comme si soudain s’effaçait l’abandon. Etrange la douceur des mots qui se prononcent, la main les capture, de l’autre côté de la baie vitrée quand le corps s’éloigne elle en parfume la maison, fenêtres closes jusqu’à la prochaine fois.

.

lutin - 27-10-2010

.

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21 décembre 2010

Nulle part

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photo du 21 décembre 2010

.

Personne
pourtant une route
et des heures cotonneuses
d’où viennent les bruits sourds ?
où partent les oiseaux noirs dressés sur leurs pattes ?
je glisse de pas en pas
de voix en échos j’erre
et me laisse avaler comme un reflet de moi-même

Où va cette route quand le temps déferle ?
Quasi-cadavre à genoux
un parfum laisse une note
quelque chose de fruité
l’odeur de la peau célébrant le deuil
c’est mon corps que je vois
suspendu à mon épaule
infini pouvoir de la solitude
je l’ai regardé s’endormir

Il ne danse pas
et regarde l’absence
mandibules réfractaires à la terre
les dents serrées agissent comme un aimant
aucune des phrases qu’il prononce ne me parvient
pourtant un cercle semble aspirer le vide
soleil crachant des cristaux de glace
l’oubli et la peur
il enfonce le silence au fond de ma gorge
comme une fin profonde

.

.

lutine - 21-12-2010

.

20 décembre 2011

Deux sacs de cuir

 1374362

 

Je ne supporte ni les blonds ni les bruns
je défragmente les mots morts
les mots tressés
la musique diluée dans le ciel à peine brouillé

Je ne suis pas en colère d'être comme cette eau
l'abstraction du manque
derrière la Cour Carrée au-dessus du banc il y a des pas qui dansent
des plaques de marbre dans le dos
la voix cérémonieuse en hauteur rit les entrechats photographiés

Je compte les intervalles
l'étonnement de l'œil
la soif de la langue
on ne pénètre pas le corps sur un banc
on attend les contours de l'horloge
la verticale de l'heure dans un lieu nommé chambre

Murs tendus nous n'y possédons rien
juste la peau au cœur d'années éphémères
la sentence entre deux musées
roule chaque nuit la pendaison

Jouissive vérité d'un long trajet entre Paris et les livres
jonchent le sol
je serai la première à fermer les messages
à taire le crayon

Je ne peux m'empêcher de lire la peau et ses traits 
je ne peux m'empêcher de gommer les histoires inventées
Où vont-elles dans le roman qu'on ne lit pas ?
Où vont les livres qui n'existent pas au travers du mutisme ?
Ils écrasent mon œil
m'emportent à la cave où perle la nuit

J'ai soif des aiguilles où se couche l'oubli
du sang que nous avons mêlé dans le même tricot
de la tresse au fond des draps
veine ouverte au même rythme
nous nous y sommes enfoncés

C'est la nuit des mots à jamais
ce sont des verges qui se dressent dans la pénombre
alors que le monde dort on s'entend respirer

Sur le banc c'est l'empreinte des talons
les bras tendus comme l'oiseau cherche l'air
la mer et son sommet

 

 

lutine - 20-12-2011

 

 

 

 

1 février 2012

Pierrot de la lune

 

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Pierrot de la lune

suspendu à la fenêtre
je me nomme paix
au fil de la terre
l'on m'espère
immense visage

éclairant le ciel
les bras se tendent

la nuit descend
et je demeure
accroché aux rideaux
j'ai le nom que l'on me donne
poésie, pépite de l'esprit
ou croissant
le besoin d'une épaule

je pose les heures
les ombres et les corps
je connais l'insomnie
le tic tac de l'horloge
se lève le jour à l'est
et mes paupières se ferment
dans le froid de l'air

j'ai peur du lever de soleil
de l'ennui du rire
de l'enfant perdu
derrière ses yeux
c'est le vide
et tremble
mon nom

 

 

 

 

lutine - 01-02-2012

 

 

 

3 février 2012

Froid bleu

 

 

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 Repli foetal

alors que la clef est tombée dans l'eau

ce n'était pas une maladresse

cet instant là

lorsque tu as crocheté ton coeur à l'arbre

.

Ce n'était que lassitude

l'envie de partir

courbé dans l'hiver

 

Et ta main a chassé les étoiles

comme l'on repousse le vent de sable

la clef s'en est allée tout au fond de ta mémoire

éteignant la lumière

 

 

 

lutin - 03 - 02 - 2012

 


 

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