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......................Il suffit de presque rien, une rotation peut-être programmée, par un appareil photos, ou du vent, ou son propre souffle, au creux de l'oreille, tout doucement, ou dans la bouche, un peu plus fort, un doigt, sous le menton, pour que le portrait devienne manège, un cheval de bois dont on tient les rênes, un animal qui se cabre, face à son miroir, il suffit d'un réglage focal, écartant la lumière, pour un fond blanc sans barreaux, une tête à l'endroit de l'enfant qui a fini sa dernière pirouette, dans un autre monde, dans un autre voyage, à la dernière page du livre, il suffit d'en commencer un autre, la table des matières répertorie les chapitres, à lécher une barbe à papa, le sourire en bouche, le premier promet l'ouverture d'un angle, il est un cercle à lui tout seul, un ballon rond qui dévale la pente, à toute allure, dans un champ de coquelicots, pourquoi tant de vitesse, me direz-vous, c'est parce qu'on lui a dit que c'était là où on avait écrit le titre "je veux être heureux" que c’était là l’équilibre des choses, l’aiguille cherchant sa verticale, entre deux plateaux, vous avez l’air d’un excellent jeune homme, mais je ne connais rien de vos pulsions meurtrières, disait cette histoire stylisée, écrite depuis toujours, je croyais aux maisons, aux volets, aux chevaux, je croyais à la sauvagerie de l’âme, je ne savais rien de la lame de fond, des os tranchés, hier soir, j’étais la femme parlant à l’homme, des éclats de soleil qui passent dans la rue, les bras le long du corps, suspendus, dans ce geste impossible, pour mieux danser avec un vélo, elle a quitté sa vie.
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lutine - 22-05-2009
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