Fil rouge
Le front collé au ciel
l'astre comme une source
je ne me lasse pas de regarder
ombre - lumière
noir et blanc
paupières toujours baissées
aveuglées, détournées
sous les pupilles le même fil rouge
frôle les rails de l'invisible
les pieds si près du sol
j'écris la feuille blanche
comme on descend des marches
la main sur le feu de la route
compte les gestes automatiques
J'attends le murmure des vents
la brume sur le lac
celle de septembre à dix heures
puis l'or du soir qui étincelle
ivre de soleil
c'est ainsi que je regarde le manège
des ombres qui s'allongent
puis l'absence sur son lit de feuilles
lèvres closes, légèrement spongieuses
plaie promise à l'oubli
et ce grand miroir qui ne change pas
immuable et secret
enfile ses vieux habits de cendre
lutine - 08-09-2012