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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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18 mars 2006

Différence

the_difference_zoom

.

Il est difficile de trouver son chemin
Dans ce puits de lumière
Quand tu manges ma bouche
Avales mes mots

Comme arc en en ciel
Mon corps se cintre
En une myriade de couleurs
A éblouir les issues

Un corps inerte
Epuisé de passion
Te verrouille dans cette chambre
Notre cage dorée ne sera jamais prison

Il me faudra au soir de tes silences
Trouver la lumière dans ce puits de l’oubli
Quand la jalousie assassine
Balafre d’un trait de plume nos différences

Il te faudra un jour sur le bûcher
Brûler les barricades de la raison
D’un bras de fer enterrer sur le grimoire
Le poids de l’humanité

Il nous faudra un jour sous un saule
Sécher nos pleurs
Accepter la dissemblance
Brûler les papiers
Au firmament épouser nos âmes

lutin - 17-03-2006

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24 mars 2006

Liberté

amisz

Etre portée par le vent

elle aimerait tant

il libèrerait sa main.

Elle est comme le voleur mis derrière les barreaux
elle compte les jours
n’a rien fait de mal mais son sort en est jeté
chaque matin elle incruste le mur de sa souffrance
dessine deux cœurs
d’une flèche  les perce
recommence l’ouvrage
c’est ainsi qu’elle a compris

l’amour n’est jamais acquis.

Une tête d’encre et de rêves ne peut rester muette
prisonnière de ses pensées
donnez-lui du papier
de sang les mots sur le papier s’écouleront
allégée de ce poids d’autres mots viendront nourrir la feuille.

Elle aimerait aiguiser ses sens au rythme du jazz
coucher sur le grimoire ce que son ventre a avalé de ce monde
rédemption d'une vie dissolue

Portée par le vent

elle aimerait courir jusqu’à l’épuisement des muscles
les sentir douloureux
tomber de fatigue
Ah douleur physique !
Crampes salvatrices !
grâce à elles si présentes elle ne sentirait plus son cœur douloureux.

.

.

lutin - 23-03-2006

27 mars 2006

Le Caniveau

danaide

.

Gamine que fais-tu dans ce caniveau
tes pieds à califourchon entre le trottoir et les flaques d’eau qui dévalent
que fais-tu les pieds trempés sur ce bas côté le cheveu dégoulinant ?
gamine tu es si laide ainsi.

Je sais Monsieur il me l’a dit.

Les caniveaux me font rêver
si vous regardez bien ils sont un miroir
la couleur en est changeante comme l’humeur de l’homme
l’on peut y voir le reflet de ses rêves envolés
ceux du géant ou du lilliputien selon l’heure
quelquefois ils prennent une couleur dorée quand un rayon de soleil plonge sur le macadam.

Les caniveaux sont ma longue histoire
une glace
mon corps s’y tord d’Est en Ouest
Monsieur j’aimerais m’y noyer
laisser ma plume sur ce caillou
disparaître dans cette bouche qui avale l’eau.

J’attends cette aspiration du corps dans ce puits
je suis si laide Monsieur il me l’a dit
ma bouche n’est plus un soleil
son humidité le fait fuir comme les passants frileux
courent sur ce trottoir pour se mettre à l’abri des intempéries.

Moi je ne vois que le bout de mes pieds
ce trou béant
cette bouche qui m’attire

.

.

lutin 26-03-2006

10 septembre 2005

Bulles

bulle
.

Bulle dans son ventre
Tu m’as protégée
A l’heure de ma naissance

A la rencontre de l’aimé
Bulle d’amour
L’oiseau s’est envolé

Bulles de savon
Je me pare de mille beautés
L’effervescence des sens

Bulles de champagne
A la lumière des chandelles
Les yeux pétillent

Bulles d’air
Deux corps amoureux
Deux cœurs essoufflés

Au calme clair de lune
Explosion de bulles
Ma flamme s’anime

Au déchaînement de nos nuits
Corps en fusion
Enlacement de bulles

Contre l’oreille
Bulles de mots tendres
Crépitent en leur creux

Notes musicales
Bulles, do, mi, sol, la
Rythment notre passion

Au clair du matin
Bulles de savon
Effacent notre union

Et la continuité de la vie
Dans mon ventre
Une bulle

Collier de bulles
Ainsi va le monde
Une naît, l’autre meurt

Eclatement d’une bulle
Des ronds dans l’eau
La fin du voyage

Eclosion d’une bulle
Une vie prend son envol
Un rossignol clame sa naissance

foetus1

Lutin – 05/05/2005
29 mars 2006

Le vide

flamme3

Flamme vacillante
Ton parfum s'éteint
Et la cire s'étiole
Au fond de ce bougeoir

En larmes de sang
Vers d'autres vents
Un coeur auréolé d'espoir
Plonge dans la lumière

Mes yeux fouillent la nuit
Mains anéanties
Je ne ressens rien
Rien que le vide

Vos fantômes habitent mes draps
ont creusé une tombe au creux de mon ventre
Je tends les bras
J'attrape l'absence

Je ne saurai jamais


lutin - 28-03-2006

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19 septembre 2005

Un oiseau a perdu son espace

oiseauodelein

Un oiseau a perdu son espace

Casser le rituel, sortir de l’ornière, récupérer ce cerveau qui n’obéit plus, cet organe qui ne fait plus partie du corps, un oiseau a perdu son espace, un aimant l’attirant inexorablement au même lieu à la même heure, là où il ne veut pas aller, là où il ne doit pas aller, pourtant un semblant de raison, les feux rouges, les alarmes s’emballent à réveiller les morts, et la croix dans toute sa puissance fière de sa force rigole de la soumission de l’humain. Un chien a mangé un oiseau, une image d’aujourd’hui, les ailes se sont immobilisées.

Fuir la mort trop présente, un au revoir trop pressé, ne pas laisser transparaître le poids de la douleur, vous dont l’absence se renforce, des fleurs rapidement arrosées, des larmes effacées, quelques mots noués murmurés en ce lieu de repos, confidences à la mort, un appel au secours la croix à la main, et un déchirement, l’autre, ma déraison, peut-on obliger à aimer, rapidement un mouvement de la main, les yeux ailleurs, ravaler sa propre honte, des ailes coupées, un oiseau à terre. Adieux bâclés, se cacher et laisser couler, couler les bras en croix, attendre la raison s’infiltrer dans une tête vide. Tout va tellement mieux quand on se fout de tout. Refuser le moindre frémissement s’enfermer dans une carapace celle de la solitude, devenir un chien sans collier, sans caresse, surtout sans caresse, ne pas perpétuer un chemin de croix, il n’y a pas d’issue, aucune échappatoire.

Une valise à faire, une valise en partance, casser le rituel, une valise en détresse poursuit sa course sur un tapis roulant, personne n’en veut, elle put la misère, à qui appartient ce bagage, tout bagage non accompagné sera détruit immédiatement, l’on fuit la pauvre valise abandonnée, et reste un oiseau en perdition dans l’attente de la dernière seconde. Une main sur l’épaule, ce bagage est-il à vous ? La détresse de cette valise vous appartient, elle vous ressemble. Est-ce la main du diable qui tend le poids des douleurs, états d’âmes, échecs incrustés au fond de ce bagage tellement lourd qu’il est prêt à accompagner le cœur blessé, et la croix dans toute sa puissance fière de sa force rigole.

Casser le rituel, sortir de l’ornière, réapprendre à voler, à écouter cette vague sans écho, juste une mousse blanche, les relents échoués d’un trop plein, protéger les yeux, de quoi d’ailleurs, de l’éblouissement, chimère, ils ne voient plus en trois dimensions, ont perdu le relief de la vie, une vie à plat, un oiseau sans ciel. Des mots entendus et maintenant compris, au fond d’un trou il n’y a rien à voir. Mettre les lunettes de soleil dans sa poche, avancer droit devant, les yeux baissés. Circulez il n’y a rien à voir, un oiseau gît sur la plage, un chien joueur  lui a coupé les ailes, ce n’est pas  sa faute, l’oiseau à trop jouer s’est brûlé tout seul.

Lutin – 02/09/2005

4 avril 2006

Entre chien et loup

lune_reverbere

Lumière entre chien et loup
attente au coucher du soleil
d'un clair de lune
femme en éveil dans la pénombre
je préfère le réverbère
une ombre orangée sur un lit
peau dorée à lécher
paume douce comme une peau d’orange
à toucher


A pas cadencés nos cordes affûtées
ont usé leur force première
dans le vent
comme les paons font la roue
les palabres éliminées laissent place au sens primaire
corps emmêlés
membres écartés
c’est l’heure de s’abreuver au puits
les prédateurs ont fui

lutin - 03-04-2006

4 juillet 2005

Voleur d'âme

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J’ai rencontré un voleur d’âme
Il m’a tout pris et laissée démunie
Je me suis noyée dans ses yeux
Happée par son déséquilibre
Il m’a tirée vers le fond.
Il a mis ma vie entre parenthèses
M’a dépossédée de moi-même.

Quand je l’imagine loin de mes bras noués
Aux heures du passé ma torture est terrible.
Il a volé mes nuits
, hante mes journées
Je ne suis que loque humaine dans le chaos de ma vie.

Vous ne le croyez pas, mes yeux pétillent
Je souris dans mon apparat
Mais je suis l’ombre de moi-même
Tel un fantôme exilé au monde du néant
Drapée de délires à l’affût je l’attends
Qu’il me rende mon corps, mon âme
Je lui donnerai mes états d’âme contre ma rébellion

Si vous le rencontrez fuyez ce n’est qu’un voleur d’âme
Vous le reconnaîtrez il ressemble à un ange
Son visage rôde dans mes songes
Dans l’abysse ses mains m’emportent dans la vague ensoleillée

Qu’a-t-il donc de plus que les autres
Rien
Cette différence cette fragilité en font quelqu’un d’important

C’est un voleur d’âme.

Lutin – 20/03/05

24 avril 2006

Là où les hommes ne passent pas

arbre

.

.

Ils se sont assis là où les hommes ne passent pas

Etre seuls au monde

Sur ce carré de lumière

A l’abri du regard

Seul le vent écoute les mots profonds qu’ils se confient

Dans leur mutisme

Quelquefois ils en disent long

Cet arbre aux feuilles tendres

Est le témoin de leur désarroi

Ils voudraient être mortels

Avancent à contre sens

Se déchirent à coups de mots

Se caressent à coups d’épée

Rétablissent le lien  la nuit

De leur âme affûtée

Quand les affres du temps

Oublient les écueils du jour

N’allez pas sous leur arbre

Pour les comprendre

La discrétion fait partie de sa beauté

Les mots d'amour sont incrustés sous l'écorce

Mis à nu si la tempête l'emporte

Vous ne verrez que des veinules

Traces des chapelets de mots

laissés par ces amoureux

N'essayez pas de violer son silence

Il ne dévoilera rien

lutin – 23-04-2006

26 avril 2006

Nous sommes arbre de vie

vieillard

Petite fille au cerceau

dans tes jupons amidonnés tu courais à cloche pied dans l’herbe folle

tu laissais le cercle de ton enfance se dérouler devant toi

il te frayait le chemin

il te disait tu es mon arbre de vie

il roulait ses cigarettes dans une étrange boite

une feuille transparente un peu de salive sur le bord

quelques brins de tabac sortis d’une blague à tabac

d’un coup de clac le miracle sortait de ses mains nouées

une tige ronde à coller sous ses moustaches roussies de nicotine

.

Il parlait peu

nous rabrouait quand nos voix fluettes piaillaient

il faisait déjà partie de l’Histoire

j’étais son devenir

un jeune chêne à regarder grandir

.

Dans ses prés il admirait la souplesse de la relève

des petites filles chassaient les papillons de la Dordogne

de magnifiques bêtes ailées noires et jaunes

il me parlait des doryphores qui infectaient ses pommes de terre

alors que sans ambages je massacrais les sillons

plus je grandissais plus il se ratatinait

un arbre en hiver aux racines fragiles

à la rencontre de jeunes pousses

.

Il a rompu ses amarres presque centenaire

.

à la croisée des chemins

petit bonhomme j’ai brodé mes souvenirs dans tes silences

tu habitais le Chêne blanc

au fond de la Dordogne chaque été une famille se réunissait

près de la cheminée tu tissais nos racines

.

.

.

lutin - 26-04-2006

9 mai 2006

Hallu, si nation

estocade

Ma nation c’est vous

Au fond de vos yeux bleus

J’ai enfoui les miens

Un fleuret émeraude a pénétré le cœur

Enfin !


Une guerre menée il y a cent ans

Tant de fois j’ai lancé les canons

Attendant l’estocade


Vous en souvenez-vous Monsieur

Quand vous mettiez votre veto

Vous en souvenez-vous Monsieur

Quand j’abattais ma carte maîtresse

Pour un Roi


J’ai suivi vos pas dans ce tunnel gris

Combattant les orages

Mes pas dans vos traces

J’ai affronté la rudesse


La sueur mêlée à mes larmes

à vos armes

Vous ont fait lever la garde

Enfin !

lutin - 09-05-2006

30 mai 2006

La barque de l'espoir

poterie_20mains


La barque elle la voit

un ventre arrondi aux formes prometteuses
dans l’attente du vide à combler
elle aimerait après leur course quitter le rivage
deux cœurs sur cette pelouse à trop combattre la différence
se perdent

Elle creuse le sol
imprègne ses mains d’une glaise trop collante
la malaxe comme elle pétrit leur amour
le sculpte pour lui donner les formes d’un avenir

Non elle ne fabrique pas un Apollon
ses doigts sont à l’intérieur
elle modèle le cerveau dont elle veut être maître
être la femme soumise d’un cœur façonné

De marbre au regard du monde
sensuelle elle crée l’homme à son image
en transparence aucune trace
juste la marque indélébile du fer
écorche la peau lisse de sa signature

De sable face aux regards inquisiteurs
à l’affût il cherche plus loin que l’horizon
un vertige de trop l’entraîne vers le néant
et dans cette barque de l'espoir elle retrouve l'enfant
la petite fille embarque avec le lien du sang

Le flux et le reflux je vous le dis ne se maîtrisent pas
la traction de la terre fait tourner le monde
à quoi bon lutter


lutin - 29-05-2006

18 octobre 2005

Lutte épuisante

miroir0_1_

Quand tes yeux se posent sur moi en plein effort à la recherche des traces nouvelles
mon regard inquisiteur cherche à pénétrer ton cerveau.
Quelle est l’image que je reflète, un visage plein d’eau
des traits meurtris par la rigueur de la force déployée.
Suis-je femme quand on se perd en chemin par tous les temps
le vent refoulant les efforts de notre périmètre
la pluie absorbant la sueur de nos violences
Il y a des traces nouvelles sur mes traits, celles de la souffrance
une peau meurtrie quand une vie défaille.
Il y a des creux au fond de mes yeux qui accusent le manque
qui n’acceptent pas les nuits peuplées de rêves insensés
Il y a des traces d’ombre, elles cerclent mes jours quand une vie envahit mes nuits.
Mes rêves toujours les mêmes, une image trop présente celle aux cheveux noirs, aux yeux si grands
tant moi devant mon miroir
Je lui ressemble tant, je ne me vois plus, un regard et mes jours deviennent nuit
le peigne dans mes cheveux noirs, les siens, je suis morte elle vit dans mon reflet.
Quand tes yeux se posent sur moi, je lutte, des traces à gommer, celles du temps.
Mon regard inquisiteur cherche à pénétrer ton cerveau de nouveaux traits que j’affirme à la pénombre de la lumière
celle qui fait pétiller le vert de mes yeux, un reflet doux.
Gommer les cernes de mes nuits encombrées de l’absence
Une lutte épuisante
Quand mes yeux se posent sur toi en plein effort, tes pas à la recherche de la veille, des années passées
ta marque indélébile à chaque virage
mon regard appuyé sur le profil de tes jambes, de ton dos si droit dans l’effort
tu cherches à pénétrer mon cerveau.
Quelle est l’image que tu reflètes, la vie, celle qui manque
quand le conscient rejoint l’inconscient de mes nuits
la vie celle que tu ressuscites quand nos corps se côtoient en toute lucidité
des peaux qui se reconnaissent.
Emmène-moi à la mer, un besoin de me laver du passé.
Dans la nudité de nos peaux tout au fond laisser nos douleurs, les ombres de nos nuits.
Emmène-moi à la mer, une envolée d’oiseaux.

Lutin – 17-10-2005

.

.

16 juin 2006

Conjugaison

double_je

Clin d'oeil à Hélène

Je suis je
il me semble
dans le miroir

Il prend mon regard
je suis il
sans concession

Je et Il
est-ce le jeu
du foulard

Je et Il

île
sans elles

Sans ailes

coupés du monde

ils nouent leurs liens
se tuent à petit feu

.

lutin - 16-06-2006

http://ombrescontrevents.hautetfort.com/archive/2006/06/16/dialogue-de-je.html

5 mai 2006

Moment de grâce

04_piano_1_

Piano bar quelques notes au rythme de ses talons aiguilles

devant la glace un reflet

une ombre

des cheveux noirs

un fourreau appuyant la cambrure de ses reins

la rondeur de ses seins

femme fatale le temps d’une nuit

Barman un whisky au rythme du piano quelques glaçons

devant la glace

un  reflet

ses yeux maquillés au fond d’un verre

oeillade dans le miroir en quête de l’amour d’un soir

bouche ourlée

quelques heures sortir de soi

femme fatale quelques mots au rythme de l’envie

son double celui de ses nuits

femme artificielle

Café crème au petit matin

au rythme des passants

devant la glace

des cheveux ternes

yeux fatigués au fond d’une tasse

bouche amère repentie de la débauche

jean délavé appuyant la cambrure de ses reins

femme égarée

une envie de vomir

Un regard le sien

un étonnement le tien

votre reflet dans le miroir du comptoir

vos mains s’enlacent

Un moment de grâce


Lutin - 24-10-2005

23 juin 2006

En souvenir la main

mainsable

Aimer l’instrument
harpe
l’homme joue

Ecoutez les sons
on dirait des gouttes d’eau

Devenir l’instrument d’un élément
sans état d’âme

Noyer son cœur mon amour
Corps douloureux se laisse fondre

Fendre l’eau
un tunnel dans lequel il glisse

Juste le temps de prendre l’air
une tête en surface aspire l’absence

Un corps se délie dans l’espace plein de vide
qui peut s’aventurer en ces lieux hostiles

Attendre l’ouragan
blessures lavées
peau giflée
dans les rouleaux se laisser aller

Des vers à lire en transparence

Organe désaccordé
elle entend
glisse sur la vague
en souvenir la main


lutine - 23-06-2006

14 novembre 2005

Cauchemar (2)

spectre

La pression monte, la peur de l’explosion des mots, de la porte qui claque. Fuir dans le sommeil la séparation des corps, un vieux couple vivant leur dernière heure. La nuit n’est pas de tout repos, remonte un brassage de tous les silences, les absents frappent ma tête avant d’entrer et prennent possession de quelques cellules de mon cerveau alors que d’autres sont envahies de nos discours sans fin, sans amour, elles en font un film d’épouvante, un fou séquestre une folle dans son appartement, une nuit durant une torture morale, deux êtres hagards rampant laissent couler sur le carrelage un vomissement de mots, et ces fous les ravalent pour mieux se les resservir. Une camisole, calmer la peur. Mal de tête, palpitations du sang, sortir de l’enfer, ouvrir les yeux. Il fait nuit, deux corps séparés chacun dans sa cellule, dans sa propre chair. Je le sens, je l’entends enfoncer les touches du clavier, la musique dans ses oreilles grésille, mes sens en éveil je pourrais presque lire les mots qu’il couche sur l’écran, une vie ratée, l’avenir seul, la séparation, nous n’aurons pas d’enfant, un ton sarcastique.

Lutin - 14-11-2005

.

.

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26 juillet 2006

L'ombre est une couleur

C_zanne

Je suis l’ombre prés du banc

Je m’allonge quand le soleil s’étire vers l’ouest


Je vous précède au sol tant mon passé est grand de richesses

Vous creusez ma jeunesse

J’entends votre pensée

Je tends le drap de mes souvenirs

Vous voici envoûté



Prisonnière de ma toile

J'aimerais quitter le voile

M 'asseoir près de vous

Quand la nuit devient jour

A genoux vous raconter

L'ombre est une couleur comme la lumière *



lutin - 26-07-2006

* Cézanne

8 août 2006

Un pied devant l'autre

 

 

 

 

funambule

On perd toujours quelque chose quand on met un pied devant l’autre. Quand on commence à aller de plus en plus vite je cherche à reculons le bonheur décoloré. Le soleil ne respecte rien, gomme la beauté des mains enlacées jusqu’à les rendre transparentes. La brûlure trop dense délie les doigts. Au sol sont nos larmes absorbées jusqu’à disparaître quand la pluie lave l'humain. Courir quand les cailloux guident les pas c’est facile. Le soleil joue à cache cache mais la route est tracée. Je n’ai pas peur de la nuit on ne se perdra pas en chemin. J’ai mal à la tête quand un pied devant l’autre la distance s’écarte alors que nous courons face à face. J’attends le moment où le corps se jettera dans l’autre. Je m’essouffle, tant d’efforts freinent la jambe. Je serre les dents, et si j’avançais à la vitesse de la lumière. J’ai mal au cœur quand les mots n’ont pas leur sens premier. Est-ce la vitesse ou les mots qui me laissent couchée sur la moquette rouge. Un goût nouveau coule dans la gorge. J’ai attendu bouche ouverte pour me couper la soif, des mots salvateurs pour étancher mes envies. J’ai mal d’amour. On gagne toujours dans la discorde quand on met un pied devant l’autre. Le sommeil est l’abîme où l'eau salvatrice lave les maux. Laisse moi t'entraîner en ce lieu. J’ai mis une jupe blanche à volants. Un pied devant l’autre je viens à ta rencontre, yeux baissés, mains tremblantes.

 

lutin - 08-08-2006

13 août 2006

Encre de Chine

encre_de_Chine

.

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Des flaques d'eau sous les paupières, ses yeux prennent de plein fouet le vent la pluie le froid ou le soleil, trop grands ils affrontent les intempéries le mouchoir à la main. Derrière ce film opacifiant l’espace le cerveau refuse le trouble et perce l'écran. Rien ne l'empêchera de crever la lumière pour aller plus loin.

Elle y va, elle est là et ailleurs sur cette page blanche. Des mots nectar pour étancher la soif, des mots légers comme les pas d’une danseuse, souplesse de l’esprit pour la beauté du geste qui couche sur le papier des vers libres et aériens.

Et si l’indiscrétion du buvard entre des mains encore plus indiscrètes volait ses pensées les plus secrètes quelles seraient les retombées, l’amour ou la guerre. Le mot sans l’intonation est une arme à double tranchant, les pleins et déliés absents font retourner la balle en plein cœur. A la croisée des taches sur le papier rose on peut se perdre.

Elle a levé le voile à l’encre de chine, le vent peut emporter ses larmes imbibées par ce buvard, elles ne sont que joie. Un papillon a volé les empreintes de ses mots et les transporte au-delà des mers, elle dort tranquille il ne se perdra pas en chemin, sur le buvard elle avait laissé l’essentiel un nom, l’obsession de ses nuits.

encre_de_Chine_1

lutin - 13-08-2006

27 août 2006

Encre rouge

encre__rouge

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

on l'a chanté si longtemps

Non pas encore ne tremble pas à la cime de ton arbre
un printemps prometteur au vert tendre
un été qui en dit long à la pointe du soleil

Ses rayons ont ancré l'éternel
rien ne pourra les chasser du lieu
même pas le vent
tu n'auras plus jamais froid

La racine laisse couler sa sève

une couleur rouge
si chaude
coule en moi

.

Comment veux-tu que je t'oublie ?

.

lutin - 27-08-2006


29 août 2006

Traction

mer

La mer est une vasque que l’on balance.

Regarde le sable, la mer s’est retirée laissant son histoire, quelques vaguelettes dessinées comme le vent empile des dunes dans le Sahara.

Le fouet des algues a incrusté des tulipes, leurs lanières happées par l’autre monde se sont cramponnées mais ont lâché prise, une traction trop forte.

Tu sais de l’autre côté des gens tirent l’eau pour rattraper la mer.

La mer est un berceau où je me replie

Nous sommes à marée basse et je m’étale pour laisser mon empreinte avant que les astres nous ramènent une profusion d’eau. Tes pas viendront fouler le creux de mes reins, entre mille tu reconnaîtras ma trace parmi la flore abandonnée.

Un cil mouillé flèchera ta route, le même que celui trouvé entre les pages de mon livre, une larme a effacé l’autographe, le cri a gommé la dédicace, le geste m’a posé sur la plage.

J’ai rebondi quand l’autre monde nous a rendu l’eau, les mains nouées à la crinière du cheval je m’enfonce dans la mer. Comme un couteau elle m’a transpercée, j’avais si chaud avant que tu n’ouvres la page.

La mer lave les blessures

Nous sommes à marée haute, dans les rouleaux j’arrondis les angles, retrouver une peau de pêche pour la main tendue en attente d’une autre page, une écriture en italique couchée par le vent.

lutin - 29-08-2006

5 septembre 2006

Empreintes


empreinte

Entre l'écume et le phare d'eau je chasse  les poissons hors du commun. Dans l'écran noir une lumière jaillit.

Il n’a pas de perchoir pour fuir ma main, la cage est ouverte. Fendant l’eau il a une proportion hors norme dans les ténèbres des fonds sous-marins, tout n’est qu’illusion. Tout n’est qu’allusion quand reviennent lancinants  les sons parasites des piranhas qui s’incrustent. Gardien du phare je veille, je serai toujours là à attendre jour et nuit. Comme un écho tu balises le territoire.

Regarde sur le sable les griffures des mouettes se mélangent aux sabots des chevaux et nos pas superposent leurs traces dans une logique calculée. Nous laissons nos empreintes à lire quand l’horizon fuit et demain s’installeront les premiers baigneurs. Enigme du matin qui le dernier a marqué son territoire, l’oiseau ou nos pieds cadencés au rythme du galop transperçant l’eau.

Il est temps d’écarter les bras entre l’écume et les traces enchevêtrées avant que le soleil ne se lève, ne laissons pas les regards indiscrets se répandrent, les méduses translucides sur la plage sont des verrues. Tirons la couverture, remontons le drap, sous la vague cachons le lien, les algues sont nos lassos. La mer est notre lit. Une mouette repue rit, la charogne s’est volatilisée. J’ai chaud.

lutin - 05-09-2006

11 septembre 2006

Le cri

mouette

Les mouettes c’est  beau, j’aimerais être mouette, regardez elles se laissent porter, une valse à quatre temps selon l’amplitude des vents. Quelquefois elles donnent l’impression de faire du sur place. Comme j’aimerais être suspendue entre le ciel et l’eau. Quand la faim les tenaille elles prennent une autre forme, comme une fusée elles fendent l’eau, une nourriture providentielle à tout moment pour mieux reprendre la liberté celle qui nous manque jusqu’à l’oppression. Nous terriens nous sommes si peu de chose, des prisonniers de la vie devant la rame du métro.

Le triangle des Bermudes certains l’ont côtoyé, quelquefois sans succès, certains y ont laissé leur peau, nous terriens nous sommes si peu de chose affublés de notre costume trois pièces, l’attaché case à la main, la liberté en moins. J’aimerais être un oiseau migrateur, passer les saisons au gré des vents et du climat sans croiser l'homme prédateur.

Avez-vous déjà écouté le cri des mouettes ? est-ce un cri ? Non c’est un rire je vous le jure, le rire moqueur de l’oisiveté, celle qui nous manque dans cette camisole que l’on nous enfile le jour de la naissance. Ces oiseaux blancs non bagués dévalent sur les plages en escadron pour mieux nous narguer. Regardez les, ils ont l’oeil du vainqueur sur ce monde.

Pourquoi ai-je les yeux baissés lorsque mes pieds frôlent les vagues, tout simplement parce que je me sens si fragile, lilliputienne face à l’immensité. Prends ma main, mes pas dans les tiens, nus suspendus l’un à l’autre, nous laisserons des traces nouvelles vite effacées quand la mer fera son œuvre. Seuls nous vaincrons.

lutin - 11-09-2006

15 novembre 2005

Cauchemar (3)

rosenoire

Le sang tape mes  tempes, j’ai mal. 4 heures du matin je fixe le mur, l’abat-jour, deux tableaux en émail de Limoges, une rose rouge desséchée devenue noire, cinq mois déjà, un cœur à vif, et les absents présents dans mon sommeil prennent maintenant possession de mon éveil. Une envie me lever, une photo en noir et blanc, je suis à Limoges dans une poussette, ma robe brodée offre au soleil mes cuisses potelées levées pour mieux toucher mes pieds, le jouet préféré du bébé qui découvre le mouvement. Deux enfants sont accrochés à cette poussette le centre de gravité d’une famille unie, une dame élégante en chapeau veille sa couvée, c’était le temps du bonheur. Des photos de couleurs des filles en compétition, miroir qui est la plus belle, et une mère au regard assombri éclaboussée par la jeunesse de ses enfants arrogants, aller au cimetière. Là encore un interdit, là encore attendre qu’ils reprennent place dans leur cellule du jour. Attendre 9 Heures du matin.

Lutin - 15-11-2005

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