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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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25 novembre 2005

Fruit défendu

dali_leda_atomica

Mes seins si bien installés

Un promontoire

Attendent ta main

Ma peau de velours

Une pêche à cueillir

Dans ce fruitier

Vibre

...

De tes mains

Touche quelques cordes

L’ombre de tes doigts

Au bout de mes seins

...

Douce ombre

Contemple l’effet

Deux boutons brillent

Des étoiles

Un septième ciel

...

Ce soir

Je t’en prie

Ma fleur de lys

Attend

Une peau de pêche

Un autre fruit

...

Je t’en prie

Etanche ta soif

Au cœur de ce calice

Je suis une femme simplement

Sans voile

Et mon regard se voile

Tes doigts au bout de mes seins

Au creux de mes reins

La main dans le fruit

Défendu

lutin - 24-11-2005

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26 novembre 2005

Une balle en plein coeur

rosemorte

J'ai écrit ce texte en colère quand des superficiels ne savent pas de quoi ils parlent

Dans mon vase une rose morte, une rose rouge recueillie délicatement sur un cercueil, je connais la mort, je ne l’invente pas, je la regarde chaque matin à mon réveil, chaque soir avant de me coucher, je n’invente pas la mort, elle me côtoie, me colle à la peau.
Moi vivante une balle en plein cœur, une morte vivante, l’esprit au-dessus de nos médiocres vies.
Je ne l’invente pas la mort je la vis.
Je meurs chaque matin à la sonnerie de mon réveil, un pas devant l’autre, un pas vers la mort, puisque chaque matin j’ai pris un jour.

Une rose se reflète dans un miroir, chaque jour sa couleur s’assombrit, sa robe rouge devenue noire, ses pétales souples devenues si dures comme la mort me confirme que nos morts ont pris la même teinte, le noir de la peau, le noir des os devenus cendres, une poudre à prendre dans les mains à jeter en mer.

Une rose morte chaque matin me salue quand je me traîne vers la cuisine, une rose morte, son clin d’œil, je suis une morte vivante.

Assise sur un banc recroquevillée je meurs de tout, d’un trop plein sur mes épaules, d'un trop vu, des corps défaits, l'écho des cris de la douleur, le sol se dérobe, mes pieds glissent.
Une fleur desséchée dans mes mains celle du vase qui me suit là où mes pas me guident pour me rappeler qu’elle est morte en même temps qu’eux, et qu’elle est ma destinée, celle qui sera présente un jour. Nous avons un jour tous un jour de trop.

La porte de la souffrance c’est celle que l’on entre-baille quand la maladie arrive, quand le corps se délabre, alors qu’une balle en plein cœur laisse le souvenir de la beauté, c’est celle qui reste grande ouverte quand il est trop tard, celle qui ne se referme jamais quand sa propre mort fait un signe comme un aimant, un éclair qui t’électrocute te laisse à terre.
Une chair dans la douleur se fripe à vue d’œil à prendre cent ans en une seconde, la mort c’est cela, tu n’as pas le temps de décider, le temps de prendre la pose.

Des mots impossibles à lire sur une plaque dans ce cimetière :
un nom, une date
vous hier si vivants
je suis en train de mourir
je vous regarde
je regarde la vérité celle que l’on invente pas
une rose rouge à la main
la vôtre
la mienne pour bientôt
un clin d’œil qui ne trompe pas

Suis-je vivante ?
Je n’ai pas la réponse
Si je suis vivante, une balle en plein coeur, s'il vous plait, je ne joue pas, je n'invente rien, je le veux.

lutin - 25-11-2005

4 décembre 2005

Pacte du sang

femme_sang1

Dessine-moi ton cœur 

Avec mon propre sang 

De l’index écrase sa couleur 

Au bord de tes lèvres 

A l’encre rouge 

Comme des enfants 

Signons le pacte du sang 

Siamois 

A la vie à la mort 

Peint mon corps 

Au fer rouge

...

Un cœur noir 

Bordé d’encre de chine 

Sang d’encre 

A trop couler 

Une enveloppe indélébile 

Imperméable 

Un cœur plein de détresse 

A ne pouvoir aimer

lutin - 04-12-2005

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10 décembre 2005

Boîte de Pandore

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J’ai ouvert ma boîte de Pandore
Un feu sous la peau
J’ai ouvert sur le monde
Mes états d’âme
Insufflé mes pensées
Des mots si faciles sur le papier
Si durs les yeux dans les yeux

Lâche j’ai confié au monde mon amour
Sans pudeur j’ai donné mon corps
Lâche mes écrits n’étaient pas vains
Une écoute
Celle du monde
Mais toi mon amour tu as lu
Tous les mots criés à la face du monde
Rien que pour toi
Je les ai déposés sur place publique
J’ai crié mon amour sur le parvis de Notre Dame

Deux chandelles près de l’âtre
Et nos yeux
Notre guerre à tous deux
N’ayant pas la force des mots
On s’abandonne

Lève les yeux
Au ciel comme laser
Mes mots brillent
Incrustent la voûte céleste

Je ferme ma boîte de Pandore
Un feu habite mon cœur
Je ferme sur ce monde
Mes états d’âmes
Insuffle au fond de moi la pudeur

Décision douloureuse
Mes yeux dans mes yeux
Courageuse je confie mes chaînes
A mon lit glacé
Mes écrits vains
Je confie mes peines
A Dieu


lutin - 09-12-2005
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13 décembre 2005

Oppression

fenetre

Une fenêtre fixe la lumière
celle qui éclaire ma propre fenêtre.
une ombre derrière la fenêtre surveille mes pas de la nuit
la fenêtre si proche est noire, mon appartement un écran de cinéma
chez moi un film à regarder.

Des yeux de chat transpercent la nuit, traversent la rue
d’un regard
une vue plongeante
mon corps mis à nu
mes pensées aussi

Une présence derrière la fenêtre
celle qui pénètre mon intimité
dans l’ombre
lumière éteinte je lève le rideau
le noir de la nuit
juste un réverbère
il dessine mon ombre
ombre chinoise

Des yeux captent mon oppression
Plus profonds je les vois s’approcher
Peur panique je ferme les volets

Fermer les yeux
délires de l’imagination
aveugle dans le noir de la nuit
un cœur affolé paupières closes entend les pas de la nuit

lutin - 12-12-2005

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14 décembre 2005

Oppression 2

caressereve

Un déplacement d’air dans le noir de la nuit
aveugle paupières ouvertes
un bras cintre ma taille une main
sur mes lèvres une odeur
mon bras tendu en fuite

Une fenêtre ouverte le tremblement de ma peau
un bras retient un cœur affolé
il fait froid le corps est chaud
un vêtement frotte mes reins une oppression
je dessine l’ombre de mon lit la présence impétueuse d’un courant d’air
glissé sous mes draps

Un rideau se soulève le tremblement d’une paupière
ombres chinoises de la chambre des livres
au sol
je tends le bras l’ombre de mon lit est froide
il fait si froid dehors
comme d’habitude j’enlace nos bras à attendre la moiteur de nos peaux

Un déplacement sous les draps un sexe chaud
guerrier de nos nuits à la conquête du bras tendu
paupières ouvertes dans le noir de la nuit
fenêtre close une enveloppe cerne le bord du lit
tes bras crispés sur mes bras tendus et les corps s’abandonnent
sans pardon

lutin - 13-12-2005

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22 décembre 2005

Un café 2

goutte_20de_20sang

Elle lève la tasse un miroir en face
un liquide chaud se répand sur sa bouche
ne pas crier
un reflet de noir vêtu projette l’ombre de son ombre
une tâche de couleur autour du cou
un nœud coulant
elle a vendu son enfance

Elle écrase ses lèvres rouges sur la glace
le sang de ses peines file tout du long
une chaleur entre les cuisses
une couleur rouge vide son ventre
tétanisée par la douleur elle l’avait retenue
elle a vendu un passé

L’épée vengeresse crève ses entrailles
un flux s’étale sur le carrelage
elle se penche dans cette mare
un reflet
une dame dans sa robe rouge
l’ombre de sa nuit
à genoux elle s’abandonne

Elle n’est pas voyante
ne lit pas dans le marc de café
elle a rencontré le pire



lutin - 21-12-2005

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26 décembre 2005

Tempo

tempo

Tempo dans les ronces il me manque le rythme cardiaque qui toquait dans mes oreilles,
une douce musique qui t’emmène au-delà de toi dans le tunnel gris,
la cadence celle de ton coeur à mon rythme.

J’ai perdu les repères mes pas s’affolent,
le sang au bord des tempes tétanisées explose,
son flux trop vite alimente un cerveau en attente de l’oubli.

Dites-moi quand il n’est plus irrigué peut-on espérer la paix au bout de ses pas
un nouveau souffle.

Une musique pour une pulsation profonde
un autre tempo de son propre ventre dilaté
après l’hémorragie des souvenirs laissés lorsque les jambes ont lâché prise au fond du puit.

Ils ont refait le chemin de nos pas
une couche cotonneuse absorbe le passage,
un enterrement des empreintes, d’autres à dessiner sur du sable mouvant.

Dans mes oreilles ouatées je m’isole en cadence à ce monde.



lutin - 25-12-2005

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1 janvier 2006

Le pianiste

 

 

pianiste_debora_seffer1

 

 



Eloignement de l’esprit nos pas s’en vont ailleurs
où le regard inquisiteur cherche


Monsieur vous partez avec un handicap
j’aimerais vous le dire
mes pas sont vers vous
ma tête ne décolle pas de la scène

Silencieux sous les projecteurs
doigts sur le clavier
il est là enlaçant la fumée
femmes lascives aux lèvres rougies

les groupies du pianiste font que je m’en vais

Les nuits se ressemblent
les femmes applaudissent la fausse note
accrochée à l’index

Il a le regard ténébreux du forçat
laisse tomber ses mains
son envie lacérer la croupe de ces dames
prêtes à offrir leur sexe
pour les mains d’un pianiste


Elle est là dans l’ombre
suspendue à ses doigts
les sons enlacent son cœur
prisonnière elle ne respire plus
à portée de bouche
elle est amoureuse d’une statue



lutin – 30-12-2005

 

 

 

 

 

 

 

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17 novembre 2005

Cauchemar - fusion

le_sculpteur_et_sa_muse

Le silence, le poids des ans ancré tout au fond comme un bateau naufragé rouillé de plus en plus pesant, le silence appelle le silence, un mutisme contagieux. Une perte de parole, l’oubli des mots, une désincarnation sournoise de sa personnalité. S’effacer face au désabusement, puis la douleur au fond, j’y suis. La peur du mot, de son sens, de son interprétation, la lutte de deux êtres décortiquant chaque syllabe à en perdre le fil. Les heures s’égrainent dans la confrontation, dans la masturbation intellectuelle. Rendre les armes celles qui lient le cerveau à trop torturer les mots, les phrases, décortiquer l’âme jusqu’au vertige, l’épuisement, et le sommeil qui happe refoulant l’orgasme, un corps à bout ne pouvant plus répondre, ne pouvant plus jouir, rentrer dans la nuit le froid au sexe. Rentrer dans le sommeil, laisser les heures faire leur œuvre et se réveiller le cœur vide le sexe asséché. Une envie prendre chaque touche du clavier les jeter en l’air, les laisser retomber au sol dans un ordre bien précis, au secours !

La pression monte, la peur de l’explosion des mots, de la porte qui claque. Fuir dans le sommeil la séparation des corps, un vieux couple vivant leur dernière heure. La nuit n’est pas de tout repos, remonte un brassage de tous les silences, les absents frappent ma tête avant d’entrer et prennent possession de quelques cellules de mon cerveau alors que d’autres sont envahies de nos discours sans fin, sans amour, elles en font un film d’épouvante, un fou séquestre une folle dans son appartement, une nuit durant une torture morale, deux êtres hagards rampant laissent couler sur le carrelage un vomissement de mots, et ces fous les ravalent pour mieux se les resservir. Une camisole, calmer la peur. Mal de tête, palpitations du sang, sortir de l’enfer, ouvrir les yeux. Il fait nuit, deux corps séparés chacun dans sa cellule, dans sa propre chair. Je le sens, je l’entends enfoncer les touches du clavier, la musique dans ses oreilles grésille, mes sens en éveil je pourrais presque lire les mots qu’il couche sur l’écran, une vie ratée, l’avenir seul, la séparation, nous n’aurons pas d’enfant, un ton sarcastique.

Le sang tape mes tempes, j’ai mal. 4 heures du matin je fixe le mur, l’abat-jour, deux tableaux en émail de Limoges, une rose rouge desséchée devenue noire, cinq mois déjà, un cœur à vif, et les absents présents dans mon sommeil prennent maintenant possession de mon éveil. Une envie me lever, une photo en noir et blanc, je suis à Limoges dans une poussette, ma robe brodée offre au soleil mes cuisses potelées levées pour mieux toucher mes pieds, le jouet préféré du bébé qui découvre le mouvement. Deux enfants sont accrochés à cette poussette le centre de gravité d’une famille unie, une dame élégante en chapeau veille sa couvée, c’était le temps du bonheur. Des photos de couleurs des filles en compétition, miroir qui est la plus belle, et une mère au regard assombri éclaboussée par la jeunesse de ses enfants arrogants, aller au cimetière. Là encore un interdit, là encore attendre qu’ils reprennent place dans leur cellule du jour. Attendre 9 Heures du matin.

Il est 4 heures du matin, il a coupé l’ordinateur, je fais semblant de dormir, il n’est pas dupe, plus d’envie, ne pas parler, ne pas être touchée, ne pas devoir dire non, les mots le danger des mots qui séparent les corps. A force de te chercher je me suis perdue, tu me manques. Il est 9 heures du matin, je me lève, ne pas être touchée, je fuis le lit, une cassure, la cassure du sexe, le silence, un amour désincarné. Donne-moi de la légèreté je ne veux pas en rester là. Il suffit de peu, une main, une main tendue, une bouche sans maux. Il est 11 heures, l’heure de la réconciliation, j’ai mal à la tête, des cellules déshabitées de mes cauchemars.

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17 janvier 2006

Femme en flammes 2

femme_linceul1

Femme en flammes 2

De ce brasier en forme d’ailes
naîtra une statue au cœur de fer
elle dévoilera ses facettes
chaque tiroir entrebaîllé racontera son histoire
de son ventre un voile blanc
vents ascendants ont soulevé le linceul
papillon attiré par la lumière
vents descendants ont coiffé son visage
un linge opacifie sa vue
son corps ploie
la déraison
sans peur
elle lui impose torpeur
elle a ses raisons
son soleil se noie

Un cœur déshumanisé
poudre de cendre
erre
peau tendre marquée au fer
de la main assassine
pleure
elle était enflammée
le souvenir de la brûlure de la main
elle était mandoline
ses cordes sensibles vibraient à la brise
sous le linceul une vie en transparence
elle est en dehors de la vie
une rose au cœur de fer
a traversé le miroir
sous son linceul

lutin - 16-01-2006

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26 janvier 2006

Duo

le_baiser

Le soir se penche doucement
Gorgé d'effluves sucrés
D’une musique ambiante nous nous entourons
Juste un clair de lune filtrant sur la couche
Des pépites d’or éclairent nos visages
Un voile céleste nous protège de ce monde
Une pression de la main
Et le désir latent monte
Nos mains se touchent au rythme des sons
Chaque note plus aiguë stimule nos sens
Nos paumes se rejoignent et s'épousent sur la courbe du temps figé
Aux creux de nos mains des perles de sueur déclarent nos envies
Dans l’ombre nos doigts apprivoisent l’inconnu
En pays de reconnaissance nous nous cherchons
Notre chair s'embrase et se pose sur la page immaculée
Nous lui prêtons nos lèvres gémissantes gorgées de notre sang
Notre souffle empreint du manque s’abandonne
Deux virtuoses un jeu à quatre mains
L'écorce gémit de plaisir
Ton souffle au creux de mon cou rythme mes gémissements
Vent fébrile délace nos angoisses emmêlées
A l’unisson nos mains s'aventurent à la lisière de l'interdit
Nos reins se creusent au clair de lune
Deux corps s’unissent
Yeux clos à l’écoute du chant de leurs ondes
Nos corps embrassés palpitent

Echo de l’aube un rayon de soleil filtre sur la couche
La musique s’est tue mais murmure ses sons au creux de nos reins
Nos corps continuent le rythme de notre danse
Notre souffle geint de tant d’extase
De nos veines épousées le temps d’une nuit nous avons signé une vie

lutin et... 19-01-2006 (un thème pré-défini, un duo, allégé de mots démodés et pompeux  - A ne plus faire pour garder sa personnalité)

28 janvier 2006

Distance focale

83volets

Distance focale



Une maison en face qui fut mienne, la maison de l'enfance où se forge le cœur, où s'incrustent les souvenirs sous la peau comme un tatouage indélébile. Elle me tend les bras, des inconnus la violent, j'ai été infidèle, je l'ai vendue comme on vend une esclave.

Ses volets s’ouvrent et se ferment comme des clins d’œil, un appel au secours.
Chaque soir en silence son langage morse m’attire à la fenêtre et je ne peux plus rien pour elle pour eux et mon enfance violée. Esclave elle doit se soumettre.

Nous jouions aux dames, aux petits chevaux, aux dés. Pile tu gagnes face tu perds. J’ai tant gagné à genoux dans le salon sur cette table basse. Au casino des jetons en brassées de fleurs convertis en monnaie sonnante et trébuchante nos murs seraient miens.

Des odeurs de tartes aux pommes et de thé au jasmin embrument mes yeux.

Je me love une cuillère à la main, côté face préserver en son creux les liens tissés, fuir le côté pile terrain glissant qui efface les souvenirs.

Je suis à la fenêtre, des ondes transportent mes émotions, les murs me reconnaissent, une chaleur transperce les volets clos, il est minuit, le temps d’une nuit nous prenons possession des lieux, des rires fusent dans la cuisine, maman tourne les crêpes, papa dans le salon attend son café, nous jouons au jeu de l’oie sur le tapis, me voilà prisonnière un dé à la main pour me délivrer, un six en son creux et la course continue.

Chut… les crêpes embaument le salon, les manger chaudes.

Et si la nuit restait nuit.



Lutin – 26-01-2006


30 janvier 2006

Osmose

reflet

Ô mer je t’aime
En caressant ma peau
Tu n’oublies rien de mon corps
Tu te glisses au plus profond
Je t’accepte puisque je t’aime
Nous jouissons du même plaisir

Ô fluidité que j’aime
En glissant dans mes entrailles
Je n’oublie rien de ton abysse
Je me laisse aller
Plongeant au plus profond
Tout au fond l’osmose
Tu es mon élément
Je te le rends bien
Nous jouissons du même plaisir

Ô mer quand tu te déchaînes
Je perds pied
Je n’aime pas ta rébellion
La vague claque ma peau
Atteint mon âme
L’envie de rejoindre le rivage
Attendre tes eaux plus calmes

Ô tempête quand tu divagues
Tu me perds
Sur le sable mes yeux pointés sur toi
J’attends ta paix
Ta vague d’un ruban de velours à ma cheville
Tendrement me ramène vers toi
Une farandole et nous réconcilier

Ô mer ne te révolte plus
Mer d’huile je t’aime
Eau limpide tu me garderas
Poisson de mer je deviendrai
Sirène dans une seconde vie j’aimerais
Peau contre peau je t’aime



lutin - 28-01-2006

1 février 2006

Ephémère

empreinte

De mes doigts sur le sable une envie d'écrire "je t'aime"
je ne peux rien contre le vent
je ne peux rien contre la mer
royale elle gomme l'histoire de la plage.

Je serai là demain
écrire encore et encore
Je dessinerai un coeur
je lutterai chaque matin
deux éléments face à face.

A l'usure elle n'aura pas mes mots
chaque matin je serai là
je vaincrai
mon amour est plus fort qu'elle.

Sur la plage dénuée de vagues
deux corps enlacés
vainqueurs de la force terrestre
en émoi jouissent

Sable humide une seule empreinte
deux corps superposés
ont laissé la trace de leurs mains
preuve qu'ils étaient deux

lutin 30-01-2006

6 avril 2006

Suspension

vague_respiration

..
Suspension
..
..
..
Il s’habille d’une seconde peau
glisse en transparence
apnée indolore
reconnaissance de l’élément
un fleuret transperce l’eau

Thérapie des meurtrissures
cicatrices superposées
les adhérences fondent
dans ce bain amniotique
les nerfs à vifs des aléas du cœur
baissent les armes

Dans sa nudité il reprend vie
privations à nouer les muscles
des larmes perlent
les yeux ne se maîtrisent plus
elles coulent le long des joues
le silence poignant
laisser l'imaginaire prendre place

Assommé des plis de la vie
il adapte sa vitesse dans le brouillard des profondeurs
des bulles chuchotent aux tympans
ses yeux se noient
Eau contre peau
Un corps dans son élément
en suspension
..
..
..
Lutin – 02-02-2006
8 février 2006

Ne riez pas

roi_soleil

Je n'ai plus ses mots
elle m'a donné ses maux
mais aussi ses émaux
ne riez pas de ce jeu de mots
ce n'est que vérité mot à mot
elle était de Limoges
vous savez là où l'on fabrique les émaux
elle m'a légué ses joyaux
des émaux de Limoges signés
elle m'a légué ses tableaux
des perles d'eau brillent sous mes yeux
ce sont ses mots, mes maux, et ses émaux
lègue d'une mère à sa fille.

Ne riez pas je suis née à Limoges ville où les émaux sont rois
déracinée elle est morte dans une ville où le roi soleil a brillé de ses jeux de mots.
Ne riez pas sous les jets d'eau je cours en musique le dimanche
les grandes eaux calment mes maux

lutin - 07-02-2006

10 février 2006

Symbiose

spirale1

Nous sommes dans une spirale et la main de Dieu devrait être aimant pour nous sortir du fer dans lequel on s’enfonce, et si nous nous prenions la main et si nos mains étaient magnétisées, enfin l’union, mettre à terre l’utopie. L’homme est fondu dans un moule dès la naissance avec minutie, chaque parcelle de son corps a été recroquevillée, le fermer dans la boîte de la Société. On lui a dit de ne pas déranger et il est le clone d’un autre clone. Pauvre Société comme je me sens mal dans ce carcan, j’aime trop la nudité, l’aisance du mouvement, je suis en lutte et le serai tant qu’un souffle filtrera de mon corps libertin. Je revendique cette force rebelle quand nos peaux s’épousent.

Tu le sais
nous nous aimons et le refusons

On se le souffle si bas
des non dits à figer le sang
dans la pénombre notre eau me pare de sa transparence
perles fragiles pétillent à chaque expiration
légers comme plumes deux êtres en symbiose
peau contre peau communient

Nous mourrons ensemble asséchés des années
tu le sais

J’aimerais te voir nager dans les mers chaudes, un corps réchauffé à la main habile assouplie des rayons du soleil sur mon cœur poserait des pépites d’or. Donne-moi cette naissance, j’aimerais en voir l’effet sur ma peau, et si nous nous prenions la main, deux corps soudés vers la lumière libres des préjugés.

lutin - 09-02-2006

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13 février 2006

Néant

funambule

Faire ses valises, laisser les souvenirs sur le tapis, insidieusement ils se plient au creux de la lingerie soigneusement rangée pour mieux ressortir au bout du voyage. Comme un cintre ils s’accrochent à sa peau, sur cette île un clown blanc aveuglé du rayon de soleil ne voit plus la ronde de la nouveauté et passe la ligne d’horizon.

Elle était funambule, elle a traversé la vie sur un fil, fil de rasoir, pieds nus trop longtemps suspendue sa chair s'entailla, la douleur lui fit perdre pied, elle tomba dans le néant. Seul le tocsin attira son regard, un instant de prière, les pensées vers l’autre, quelques secondes figées, elle et lui à la même heure sur le parvis se sont embrassés à la vitesse de la lumière.

Elle n’est plus de ce monde, on lui avait pourtant plâtré le cœur pour réparer les dégâts, la fissure ne se referma pas, le sang s’en est allé dans ce long tunnel dans lequel l’amour s’enfonce, un tube rétrécissant  à chaque inspiration mais il continuait d’avancer cet amour pour voir jusqu’où il pouvait voir et l’air a manqué dans l’étroitesse de son cerveau comateux.

Elle était acrobate, la vie lui a joué des tours, de pirouette en galipette elle retombait toujours sur ses pieds laissant un peu de sa force derrière elle, une  traînée de poudre rosée d’un cœur effrité. Elle a tant virevolté des années durant un saut périlleux de trop lui fit perdre la raison, elle tomba dans le néant sans filet et devint poussière.

Cœur blanc à trop saigner elle était le clown triste, de ses cabrioles à la face du monde elle trompait son monde à tour de bras et ses doigts en cachette essuyaient l’amertume, la larme imbibée de sang, elle était cirque à elle seule au théâtre de la vie.

Une vie c'est tellement court, l'attente c'est tellement long, et au dernier saut les regrets du non vécu, mais il est trop tard, c'est l'heure de s'éteindre et de tomber dans le néant. Un dernier saut, un pied de nez, voulant faire volte-face elle reste là en suspension et contemple, un trou béant.



lutin - 12-02-2006

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22 mars 2006

Tu croyais m’oublier

mains


Vous vouliez que je me taise
Murés dans mon silence
Mes mots s’envolent
S’accrochent aux nuages
Et à l’heure de la pluie
Se posent au creux de vos mains

Vous vouliez que je me taise
Noyés au creux de la vague
Mes mots dérivent
Flottent au gré du vent
Et à l’heure de la marée
Embrassent vos mains

Vous vouliez que je me taise
A la chaleur de l’âtre
Mes mots partent en fumée
Imprègnent vos pensées
Et à l’heure de la veillée
Vos yeux se laissent aller

Vous vouliez que je me taise
Mon cœur parle encore
Vous l'entendez battre la chamade
Mots murmurés à l’heure du matin
Mots déchaînés à la tempête de nos nuits

Muré dans votre douleur
Mes silences vous inquiètent
Votre cœur s'emballe
Votre pouls s'affole
Reste l'écho de ma voix


Lutin 18/04/2005
21 août 2005

Vibrer... Vivre...

implorante

Vibrer… vivre….


Clouée au sol tel Jésus Christ
Bras en croix
Mon regard vers le ciel
J’attends

Collée au sol telle belle-de-nuit
Reins plaqués
Mes pensées vers vous
J’attends

J’attends
Bras en croix
Ton corps
Ma résurrection

Telle une prostituée
Bras en croix
Servez-vous
Ce corps sans vie
Doit renaître
Il aspire à la vie

Fille de joie
Je me donne
Ton plaisir est le mien
Mon corps est le tien

Camille
Comme j’aime tes nus
Je suis putain
Touche ma violence
Sculpte mon corps

Camille
L’aisance de tes mains
Je suis catin

Bras en croix
de ta patte
Mon corps ressuscité

Vibre et parle
Comme j’aime
Je suis !

Lutin – 11/06/2005
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27 février 2006

Transparence (une envie d'aller plus au fond)

plongeur_apnee

Transparence

Aimer l’instrument
corps de femme
harpe dans ses bras
l’homme joue sur les cordes sensibles
écoutez les sons
on dirait des gouttes d’eau

Devenir l’instrument d’un élément autre que l’humain
sans état d’âme jouissance de la matière
noyer son cœur mon amour le remplir d’eau

Corps douloureux se laisse fondre au creux des ans
ligne verticale il te suis ou te précède je ne sais
fendre l’eau un effet d’apesanteur un tunnel dans lequel il glisse
juste le temps de prendre l’air une tête en surface pour mieux rejoindre l’absence
un corps se délie dans l’espace plein de vide
qui peut s’aventurer en ces lieux hostiles

Attendre l’ouragan
vague déferlante
blessures lavées
peau giflée
mousse astringente
dans les rouleaux se laisser aller

Des vers à lire en transparence
organe désaccordé
elle entend l’appel de la mer
glisser sur la vague
en souvenir la main

lutin - 27-02-2006

3 mars 2006

Delirium

arabesque

Noir il fait noir les yeux ouverts
fixer un point
sortir de l’existentiel
ablation des parasites
laisser divaguer l’esprit
intimes convictions

Aimer le piment de la vie
attendre ses épices, ses parfums
yeux jamais baissés je regarde le monde pour en boire le jus
si vous attendez la fadeur alors continuez votre route

Bleu il fait bleu les yeux fermés
le corps attend la profondeur
une façon de sortir du superficiel
laisser le terrien boulet au pied
entravé dans les méandres de l’esprit

Le grand bain je connais
je nage avec passion
j'aime être le fleuret qui transperce l'eau
j'aime être ce corps qui s'enveloppe d'une nouvelle peau
l'eau
je sais nager
pas vous ?

Noire est l’encre posée sur le papier
fixer la page blanche dans l’attente des mots
voir sa transparence quand l’esprit ne suit pas
la plume griffe le papier
torture l'esprit quand l'inspiration n'est pas
lutter et la faire plier pour l’équilibre
un souffle qui m’habite à expirer

Un défilement d'images
imaginer du patin à glace sur une feuille blanche
chorégraphie des arabesques
si chaque patin était la plume
si chaque trace était un mot
à l'arrêt du temps imparti
devant les juges un poème pour une médaille

J'aimerais être une machine à écrire
tant de doigts sur mes cordes sensibles

J'aimerais être piano
des touches noires ou blanches feraient chanter mon amour

J'aimerais être harpe ou violoncelle
l'instrument mis en musique
lâcher mes sons des nuits entières
ne plus penser des mots muets

Lutin – 03-03-2006

9 mars 2006

Inconscience

ecriture

Vous parlez d'inconscience quand la plume prend votre main, je crois que c'est cette magie que nous recherchons dans l'écriture, se relire et découvrir justement son inconscient couché sur une page blanche devenue noire de notre intérieur.

Fermer les yeux pour sentir sa liberté, dans le noir sortir du carcan imposé par notre mode de vie, passer de l'état conscient à l'inconscience et la peau se lisse sous la plume, les muscles se dénouent.

Devenir aveugle quand on sait que ce n'est pas irréversible.
Un doux moment quand s’emballe les mots du cerveau à la pointe de l’épée.
Avez-vous remarqué que les couples ferment les yeux quand ils font l'amour, c'est pour mieux se voir.

La lumière est l'ombre de la pensée quand la mémoire ne suit plus.
Un livre d'or à signer quand la peau trop ridée tire sa révérence

lutin - 08-03-2006

22 août 2005

Toujours plus...

 

 

age_mur
Toujours plus...

Toujours plus bas
Se laisser couler
Tonneau des danaïdes
Boire l’aliénation de soi
Attente inhumaine d’instants de communion
Recherche de l’amour intense
Deux êtres perdus dans un monde à part

Toujours plus loin
Se languir de positions torsadées
Enlacement de deux têtes
Cette main que l’on ne prend pas
Que l’on effleure à peine
Deux êtres perdus dans un monde à part

Se défaire des jours passés
Dépendance des peaux
Fuir les simulacres
Basculement d’un corps
Avide se heurte à celui d’un muet
Deux êtres perdus dans un monde à part

Avaler ses larmes
Accepter l’inéluctable
Un corps silencieux
Détruit comme mante religieuse
Suçant la personnalité
A devenir l’ombre de son ombre

Demain
Jusqu’à la mort
Deux êtres perdus dans un monde à part
Refusant l’oubli Toujours plus…


Lutin – 11/08/2005
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