Empreintes
Entre l'écume et le phare d'eau je chasse les poissons hors du commun. Dans l'écran noir une lumière jaillit.
Il n’a pas de perchoir pour fuir ma main, la cage est ouverte. Fendant l’eau il a une proportion hors norme dans les ténèbres des fonds sous-marins, tout n’est qu’illusion. Tout n’est qu’allusion quand reviennent lancinants les sons parasites des piranhas qui s’incrustent. Gardien du phare je veille, je serai toujours là à attendre jour et nuit. Comme un écho tu balises le territoire.
Regarde sur le sable les griffures des mouettes se mélangent aux sabots des chevaux et nos pas superposent leurs traces dans une logique calculée. Nous laissons nos empreintes à lire quand l’horizon fuit et demain s’installeront les premiers baigneurs. Enigme du matin qui le dernier a marqué son territoire, l’oiseau ou nos pieds cadencés au rythme du galop transperçant l’eau.
Il est temps d’écarter les bras entre l’écume et les traces enchevêtrées avant que le soleil ne se lève, ne laissons pas les regards indiscrets se répandrent, les méduses translucides sur la plage sont des verrues. Tirons la couverture, remontons le drap, sous la vague cachons le lien, les algues sont nos lassos. La mer est notre lit. Une mouette repue rit, la charogne s’est volatilisée. J’ai chaud.
lutin - 05-09-2006