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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

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4 septembre 2005

Révolte

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Révolte


Ardeur
Pensées en effervescence
Laisse couler les mots
Sans retenue
Comme lave en fusion
Déferle sur la ville
Laisse crier tes sens
Que ta voix
Réveille les sans questions
Hurle le poids de ton manque
De tes déchirures
Lâche-toi
Bouge cette inertie
Crève les tympans
Des inertes
Rage
Révolte permanente
Livre-toi
Sans pudeur
A ce monde léthargique
Peu importe leur étonnement
Comme voiture folle
Déferle sur la ville
Regards affolés
La mort en face
Dernier soubresaut
Des yeux expressifs
Des têtes qui se relèvent
Enfin !

Douleur
Compagne perpétuelle
Crache tes maux
Sans pudeur
Laisse couler tes larmes
Tes peurs
Peu importe leurs regards
Comme fleuve déchaîné
Sur la ville
Laisse couler tes eaux
Chargées d’éboulements
Des yeux épouvantés
Enfin réveillés
Perdus
A la recherche de l’âme sœur
Laisse crier tes sens
Hurle à exploser les vitraux
De cette église
Qui est tienne
Lâche-toi
Dans leur dénuement
Qui sait …
Une écoute !

Lutin - 19/06/2005
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3 septembre 2005

Histoire d'eau

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Histoire d’eau

Coquille de noix

Je me suis laissée porter

Au bord de l’eau

Si souvent attirée

J’ai laissé mes peines

Plongeant tout au fond

En apnée jusqu’à plus d’air

J’ai noyé mes idées noires

Poisson porté par la vague

Au gré des marées

Ancre marine

Je me suis laissée attacher

J’ai noyé mes peines

En fermant les yeux

De mes larmes aveuglée

J’ai béni la réalité

Au plus profond de mes entrailles

Mon amour se décuplait dans ma chair

A l’ombre de ma mémoire

J’ai pris les voiles

A mon bord un cœur à abriter

Deux soleils noirs

Cratères de mon passé

Se reflètent au plus profond de mes yeux

Sur la jetée

Je laisse nos querelles

Pour mieux en cueillir le fruit

Au bord de l’eau

Trop souvent arrimée

J’ai laissé mes peines

Gommant mon passé

Mieux t’ouvrir au monde

Sans révolte

Cœur abandonné

Vainement enflammé

Des troubles violents qu’apporte la tempête

J’ai effacé de mes joues les plus belles couleurs

Lutin 15/05/2005

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2 septembre 2005

Mensonge

Mensonge

Je ne voudrais pas te voir souffrir
Je sens le poids des mots
Je forge une histoire porteuse d’espoir
Ta fin mérite un conte
Ma légèreté n’est que tromperie
Dans ton monde aucune différence
Tu te contentes de mes mensonges
Acharnée tu crois tous mes mots
Tu les gobes
Ainsi va le monde
Ta nuit tombe peu à peu
Ta fragilité mérite ma protection
Tout en douceur l’envers du décor est tien
Dans ton regard je ne veux pas l’ombre de la peur
Laisse moi tes angoisses
Crois en mes mensonges
Je me les récite y met l’intonation
Pur amour
Milliers de mots pour te dire que la vie continue
Que ce passage n’est qu’une écorchure
Dont tu oublieras les plaies
Juste une cicatrice
Pour te rappeler le frôlement d’un autre monde
Je ne voudrais pas te voir souffrir
Tu as pris tes distances
J’ai pris ma plume
Ecrit ma peur
Je t’ai raconté mon roman
Dont tu as aimé la fin
Tu as souri
je sais que mes mensonges embellissent ta fin
Je pleure simplement, mes histoires ne sont que fables
Dont je ne suis pas dupe
De mon apparat, yeux maquillés, sourire rassurant, des mots trop de mots
Dont tu es dupe
Plus rien m’importe juste ton regard confiant dont je suis fière
Face à mon imposture tu as cédé à la peur
J’aurais encore besoin de parler de raconter…
Intarissable mensonge je suis mensonge
Pour ta paix face à l’inévitable
Je quitte mes habits de théâtre loin de ton regard et je pleure
Me vide de ce trop plein qui est le mien
Pour mieux mentir raconter consoler
Les nuits de folie sont miennes
Ne pas savoir est mon but je te protège
Mourir cela n’est pas difficile
Quand le mensonge raconte ton futur
Plus tard je raconterai ma folie au vent à la nuit étoilée
Je demanderai pardon à l’esprit céleste
Pour la bonne cause je serai absoute
Plus tard je demanderai aux miens de m’accompagner en toute franchise
Lucide maintenant je suis fière de leur promesse
A mon déclin cette imposture se reproduira
Ne voulant pas quitter les miens je serai prête à écouter leurs boniments
De leurs discours je me gargariserai
Mensonge, ils seront mensonge
La peur du néant toujours et pour tous sera le mien

Lutin - 20/05/05

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1 septembre 2005

Le fil

Le fil

Une vie sur le fil du rasoir
Et moi qui perds le fil

J’ai pris ma plume et je suis ici
A brosser ta vie
A livrer la mienne

Sans fracture la trame de ta vie
A résisté à toutes les embûches
Esprit simple d’une éducation rigide

Discipline qui résiste
Comme on lisse ses draps
Chaque matin sans question
Le visage jamais chiffonné

Les déchirures sont miennes
J’étouffe et j’étire l’étoffe
Textile fragile je m’écoute écrire

Angoisse qui comprime le cœur
Comme on froisse un tissu
A trop tirer la trame
Je ne suis que déchirement

Une vie sur le fil du rasoir
Et moi qui dénoue le fil
Une corde autour du cou m’étouffe

Lutin - 25/05/2005
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31 août 2005

Derniers instants

 

 



Ecrire à peine
Vivre dans un déséquilibre excentrique
Suspendue aux battements de ton cœur
Tête hors de l'eau
Des gouttes d'eau s'écoulent
Elles ont un goût de sel
C'est la mer


Etre tendue extrêmement tendue
Toute ta chair marécageuse se retire
Et mon corps qui veut vomir


Ton regard creuse mes yeux
J’attends un dernier signe
et ton silence

 
Que finissent ces derniers instants
Ce n'est rien
Sur mes joues
Des gouttes d'eau s'écoulent
C’est la mer

Non je ne pleure pas



Lutin – 28/05/2005

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29 août 2005

Jalousie

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Jalousie


Ces mots qui sortent de nous

Fissures

Cassures

Les brèches d’un cœur

Un barrage cède

Une tempête sans retenue

Lâche un trop plein de maux

Une envie de s’arracher le cœur

De le jeter au loin

L’envie d’aller chercher ton cœur avec mes doigts

Mon désir te cherche

Mais c’est toi qui me trouves

Ces appels au secours

Entailles

Failles

Ouvertures béantes

Un bassin se vide

Rompt ses colères

Un afflux de sang

Noie les espérances saturées

La jalousie écrase mon cœur avec mes doigts

Ton désir est ailleurs

Mais c’est moi que tu trouves


Lutin – 29/06/2005
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28 août 2005

Broderie en souvenir

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Broderie en souvenir

Bravo pour les draps bravo pour les petits papiers pour les mouchoirs blancs avec les mots posés dessus. Souvenirs d’enfance, je vous vois broder nos initiales une fine aiguille à la main des fils de toutes les couleurs, je vous vois le dés à coudre posé à l’index, visage détendu concentré dans l’écriture des initiales de vos enfants, caressant chaque point d’un amour accompli, lissant le A le J le B de votre progéniture, ouvrage terminé, amidon pulvérisé pour mieux enraciner votre cœur sur votre chef d’œuvre. Souvenirs d’enfance je me vois voulant apprendre votre secret au point de croix, doigts raides d’une gamine préférant nager, tracer des longueurs dans l’eau évitant de zigzaguer sur un chemin de croix, ne sachant que faire de ses dix doigts quand on lui demandait de s’asseoir, épaules crispées dans l’effort de l’inertie clouée dans ce fauteuil à vouloir vous imiter. J’entends vos reproches, je suis trop droite, je ne sais pas me plier sous l’ouvrage, je sais je suis un garçon manqué, je sais je tournerai mal, trop d’aisance dans l’eau, trop d’aisance dans le mouvement, une fille doit croiser les jambes, calée au fond de son fauteuil, une broderie entre les mains, le chas de l’aiguille constamment alimenté d’un coton de couleur, et moi j’ai envie de l’inverse, ma mère, j’ai envie de les bouger ces membres de les faire vivre, et je ne vous parlerai pas d’une autre envie encore plus puissante quand vous parlez du chas de l’aiguille, je pense au féminin et j’ose changer une lettre pour dire chat si ce n’est chatte, mais non ma mère je ne tournerai pas mal je veux simplement vivre et faire vibrer mon corps.
Bravo pour les draps bravo pour les petits papiers pour les mouchoirs blancs avec les mots posés dessus qui volent maintenant en éclat à l’heure d’une maison à vider. Ils étaient si jolis, jamais nous n’avons pu les utiliser. Quel dommage de froisser un si bel ouvrage, nos mouchoirs amidonnés sont restés dans l’armoire trop beaux pour y mettre son nez de gosse enrhumé, nos draps chargés de guirlandes de fleurs trop fragiles pour supporter un lavage. J’ai retrouvé mes œuvres ratées que vous avez conservées en douce avec amour. Ma mémoire en effervescence remonte à la surface nos relations féminines et je pleure n’osant toucher ces mouchoirs, je caresse le B préférant le kleenex au fond de ma poche. De mes doigts raides je les prends délicatement, ne pas effacer vos empreintes, et au fond de mon armoire je vais les loger en souvenir de vous, ne pas vous faire voler en éclat je m’y engage. Je n’oublierai pas vos mots, un jour elle tournera mal, mais je pardonne, je comprends maintenant l’amour que vous aviez pour vos enfants, je comprends l’inquiétude d’une mère. Je brode sur mon clavier ce que vous auriez pu festonner sur un mouchoir de soie .... « je vous aime »


Lutine - 28-07-2005
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28 août 2005

Le masque

masque

Le masque

Qui suis-je ?
La femme du matin
Apprêtée, maquillée, parée
Celle que vous croyez
Femme de bonne éducation
Le masque du matin élaboré
Ne pas montrer
Que je vous trompe

Qui suis-je ?
La mère de mon enfant
Femme épanouie, aimante
Griffes dehors
Rejetant l’intrus
Gommant votre passage
D’un coup de plume
Affectée de votre indifférence

Je suis putain
La femme du soir
Celle que vous attendez
Qui tombe le masque
Celle qui se donne
Dépendante, soumise
Le corps en attente
Les sens en éveil

Je suis catin
La femme de la nuit
Femelle épanouie
Sans masque
Celle qui donne
Dans toute sa nudité
Son corps assoiffé
Pour mieux recevoir

Je suis l’animal
Femelle traquée
En chaleur
Derrière son loup
Celle qui attend
Dans son dépouillement
Le mâle assoiffé
Pour mieux se désaltérer

Je suis maîtresse des corps
J’offre mes multiples facettes
Subtil mélange d’amour et de violence
La femme idéale aux multiples visages
Otant le voile aux heures de l’abandon

Je suis le feu qui danse
La vie
Le plaisir
L'indépendance
La dépendance

Lutin - 12/06/2005

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27 août 2005

Lettre à A.....

sakountala
«Je tremble toujours de n'avoir écrit qu'un soupir, quand je crois avoir noté une vérité»
Stendhal
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Lettre à A….

Mon amour  nous avons fait l’amour
Pour modeler nos batailles intimes
Nous avons utilisé l’étendue de nos peaux
Les draps se souviennent de nos ébats
Et notre différence a brouillé l’encre
La plus noire de ma mémoire
Tu m’as laissée
Un enfant à mon sein
Je me suis évanouie
Mon enfant  mon amour

Mon amour  j’ai tant versé de larmes
Dans mes insomnies
J’ai réglé mes comptes
A bout de bras refusant l’inertie
J’ai sculpté mon corps
Comme Camille face à un marbre
Sans complaisance
J’ai modelé à outrance
A coups de brasse
Cette enveloppe déchirée
J’ai recousu mes lambeaux
Et j’ai la force du roc taillé et poli

Mon amour  je me suis agitée dans ce labyrinthe
Trompant mes regrets
A coups de reins
Les sens en éveil
Vie dissolue
Renaître chaque nuit dans la jouissance
Prouver mon existence
Je suis une autre femme
Une sculpture aboutie
Sans complaisance les hommes me déshabillent
Epanouie
J’affronte leur regard sans crainte
Je suis une sculpture
Sans défaut apparent
Une seule cicatrice celle du cœur
Bien cachée aux insensibles

Mon amour  je suis la femme
Que tu souhaitais
A ton insu tu m’as modelée à ton image
Un instant j’aimerais mes yeux dans tes yeux
Un instant j’aimerais tes yeux posés sur l’enfant
Le temps de sentir notre force

Sans toi cette intensité m’aurait échappé
Mon amour  merci


Lutin – 25/06/2005
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25 août 2005

L'oeil du cyclone

cyclone

L’oeil du cyclone

J’ai froid si froid
Tu m’échappes
Le vide autour de moi me remplit
Quand que je ferme les yeux
Tu es là
Cette obsession ne me quitte pas
Mes nuits glaciales sont vides de toi
Je suis si seule
Tous mes amours m’échappent
J’imaginais en acceptant de t’aimer
Toi qui m’aimais déjà
Remplir mon corps une nouvelle fois
Tromper le vent
Plus fort que tous les éléments
Il fait table rase,
m’entraîne dans son souffle

J’ai froid si froid
Toujours vainqueur, il ne me lâche pas
Si mon cœur palpite
Son œil jaloux
Dans un tourbillon me dénude
Me dépossède du bonheur que je tisse
Sa jalousie extrême refuse la main qui me caresse
Ma peau lui appartient
Il se met en furie si mon corps se réchauffe
Il m’a promis froidure et tient parole

J’ai froid si froid
Mon lit est vide de toi
Plus rien ne le maîtrise quand je m’échappe
Pour me punir il élargit le cercle
Me propulse dans l’abîme qui s’ouvre et se referme
Sa possession devient haine
De ses affres il ne me lâche plus
Me glace les os
Loque humaine satisfait il prend ses distances
Son œil veille

Lutine - 22/05/2005

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