A trop en parler....
A trop en parler de ces corps qui s’échangent dans ces lieux réservés, une obsession s’installe occultant une relation ordinaire, la main qui effleure, les lèvres qui se touchent, les sexes qui s’emparent, tout ceci devient une platitude à en devenir impuissant, frigide, à en devenir rien, un légume dans l’attente du pas à franchir. Etre celui qui sortira de la normalité, d’abord c’est quoi être normal, où est la référence, être normal, c’est ce que l’on veut être, pense être. Franchir la référence celle inculquée, pas simple, mais il faut y aller, se guérir de ses obsessions, de ses empêchements, il ne suffit pas d’en parler, l’acte toujours l’acte en toutes circonstances. De la force il en faut, le muscle il le faut pour franchir cette descente aux enfers, je parle du muscle cérébral, je parle du muscle le sexe pour assouvir ses délires, ses viles folies. Ne pas se résigner et passer le cap il le faut, se rouler dans la débauche, passer de la banalité à la servilité, gommer à jamais une éducation. Sculptures présentes à mon esprit vous me tenez la main, le corps n’est-il pas là pour être admiré, encensé, reluqué, poli de la main, peu importe où elle se pose. Faire abstraction de son cerveau pour devenir animal, la propriété de son maître d’un moment, condescendance dans la jouissance si cela peut être, je ne sais, mais il faut y goutter ne pas en rester là, trop dit, trop répété, trop présent, comme une paralysie.
Et un rendez-vous rue… chez…, prélude à une initiation sans en avoir l’air, paraître conquérant dans son apparat, le meilleur moyen d’avoir l’air de… en fait je ne sais, mais être l’égal, de qui au fait, ce lieu n’est-il pas un théâtre où chacun à l’air, l’air de quoi ? Une porte franchie et l’air de tout le monde, un lieu artificiel, sans esprit, lourd de sous-entendus, de cons ennuyeux bedonnants bandant mou, de connes à la cuisse ouverte et gondolante en mal de jouissance arrivés là par facilité. Sculptures présentes à mon esprit vous me lâchez la main, la laideur vous ferait-elle fuir ? oui j’en conviens chez vous il est écrit, prière de ne pas toucher. Trop peu d’esprit cela en crève les yeux, mais ils ne sont pas là pour ça, crever un sexe, un gros, un maigre, est leur démarche. Observation de vos approches, vous avez l’air de rien, si, l’air de ne pas donner envie, l’air de faire fuir celui qui a encore un brin de raison, oui fuir votre obscénité, rien n’est plus obscène qu’un débile au cerveau vide de tout sens humain prêt à lécher le cul d'un inconnu. J’ai voulu voir et transmettre au travers de mon propre regard, vous m’avez déshabillée, désirée, à peine effleurée, une envie de renouveau dans ce lieu clos. J’ai voulu m’adapter, plier l’échine, assouvir les fantasmes d’un autre, dans le regard de l’autre, dans la pensée de l’autre, exorciser ses démons, et je me suis rebellée ne faisant pas partie des vôtres. Je suis sortie de chez… rue… indemne, une seule envie me collant à la peau me laver de votre débauche, du sexe que je n’ai pas eu et dont je me sens sale.
Imaginaire quand tu me tiens tu ne me lâches pas. Toute ressemblance...
Lutin
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