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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

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3 octobre 2005

Présage

d_sert

Présage


Il n’a pas demandé à naître là-bas sous la brûlure du soleil
Il n’a pas demandé à naître là à l’ombre d’un cyprès
Des enfants empilent des briques sur des chemins poussiéreux
Des enfants empilent des legos au Champ de Mars
Des jeunes femmes sans lait regardent leurs enfants mourir
Des jeunes femmes achètent le nec plus ultra en pharmacie

C’est quoi la mort

C’est l’injustice de la naissance

L’un mourra les yeux bordés de mouches dans sa première année
L’autre mourra une tête sur un oreiller de dentelle parfumée
Toutes ces guerres pour un centimètre carré
Toutes ces violences pour de l’or
Des années d’indifférence à peigner nos cheveux
A déguster champagne et caviar


Je crois en la justice suprême
Nos futures violences pour un verre d’eau
Arrivent à grands pas
Il n’aura pas demandé à naître là dans nos ghettos
Il n’aura pas demandé à naître là chez les bourgeois
L’un pourra étancher sa soif
L’autre mourra

C’est quoi la mort

C’est l’injustice de la naissance

croy_populaire_extase



Lutin – 29-09-2005

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26 septembre 2005

Papier peint

Papier peint

Sous l’ancien papier à fleurs vertes et roses il y a une couche de papier avec des motifs d’éléphants jaunes et une fine couche de papier marron. Elle n’a pas le mur impeccable il faudra gratter pour gommer le temps, la vie des autres. Les éléphants jaunes, la chambre de l’enfant qui a grandi et qui s’en est allé ailleurs laissant cette chambre à ses parents qui ont mis du marron pour éteindre leurs nuits dans le manque des éclats de rire. Maison bien triste quand le lien s’effiloche, tellement triste qu’ils en sont morts au fil du temps. Et les lieux reprennent vie, un papier à fleurs, un printemps pour ces murs, un havre de paix pour l’éclosion d’un nouvel amour, et au fil du temps superposer d’autres éléphants jaunes, la vie reprenant le dessus, un berceau au centre de la pièce. Elle n’a pas le mur impeccable mais assise au sol elle compte toutes ces couches de papier, elle égrène le temps et prend conscience que cette maison est remplie de souvenirs, elle ressent les joies, les larmes qui planent dans l’air, et elle reste là songeuse, arrêt sur image le temps d’un instant, le temps des émotions.


Lutin - 07/06/2005

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26 septembre 2005

La poésie c'est quoi

Rentrer dans toi, laisse-moi t’embrasser sur la bouche et te l’écrire sur le sable avec des mots à moi la sensation que j’ai ressentie, un oiseau a perdu son espace, un oiseau sur la plage sans force emporté par la vague. Laisse-moi t’embrasser sur la bouche, une prise d’air, j’ai tant manqué de tendresse, une bouffée une seule, une communion, sécher mes ailes, enlever le poids d’un trop plein, m’envoler mon petit frère adulé qui pleure mon absence, m’envoler vers toi, là autour d’une croix. J'aime les barques pour leur rondeur, la forme prometteuse de la femme qui t'attend ce soir, laisse-moi t’embrasser. J'aime les poissons, leur glisse me fait rêver, te glisser en moi avec tant d'aisance, mon rêve tant de fois assouvi et l’ombre qui rode dans des tableaux pour me couper les ailes, me renvoyer sous un bosquet, la proie d’un chien. J’ai tant manqué de tendresse, voir des yeux révulsés et calmer mes doutes.

Je te cours après, tu me rattrapes, tu me cours après je te rattrape, cours vite elle va filer, cours vite il va filer, n’importe quoi nos mains liées sur le trottoir d’à côté nous avons laissé nos embûches. Tu sais avant une fusion il faut détruire un passé avec son corps, il faut détruire une musique et ne plus se la jouer avec sa tête, il faut gommer la cicatrice cachée tout au fond ou à fleur de peau, s’habituer à l’absence, l’absence du présent, l’absence du passé si proche signé des funérailles. J’ai tant manqué de tendresse et nos retrouvailles me font oublier le deuil, je me surprends au bonheur, je m’en étonne, quelquefois j’en ai honte, trop près de moi tout cela, un oiseau qui frémit au bonheur si tôt a-t-il droit au bonheur ? A coups d’électricité mon cœur reprend vie, j’ai tant manqué de toi, ils me manquent tant, mais à coups de butoir tu me réclames à la vie, à coups de plaisir mon cœur balafré devient lisse comme celui d’un enfant.

L’écriture du cœur couchée sur ce papier est celle de mon corps que tu étreins chaque soir, une bouche trop muette n’osant pas les mots. Laisser parler ses sens, la jouissance c’est tout simple, l’osmose des corps c’est facile, prononcer les mots je t’aime est aussi difficile que demander à une petite fille de se déshabiller devant un garçon, une pudeur qui dit non. La poésie c’est quoi, c’est tisser sur son clavier un mot déclenchant une tempête, celle qui vient du ventre, sa vérité celle que l’on ose écrire à l’inconnu quand sa pudeur dit non pour les prononcer à l’être aimé. La poésie s’est te dire je t’aime sur mon clavier là dans cet instant, c’est savoir que je serai lue, c’est savoir que tu devineras mes non dits sur mes lèvres quand elles resteront muettes à chaque baiser, quand mon corps dit oui, quand mon cœur dit oui, quand mes lèvres n’osent pas.

Lutin – 26-09-2005
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23 septembre 2005

Tes yeux

Tes yeux


Tes yeux, deux lueurs, un miroir
Je me noie
Pour une nuit je me damnerais

Tes yeux, deux soleils, un océan
Je perds pied
Pour le plaisir j’accepte l’enfer

Perles de larmes, tes yeux
Je les baise
Pour la lumière qui m’atteint

Je bois ton océan
Pour ton regard qui me perfore
J’accepte l’enfer et les flammes

Bleus sont tes yeux
Emeraudes sont mes yeux
Je plonge, tu te noies

Dans mon lagon tu t’offres
Le saphir de tes yeux
Rejoint la côte Emeraude

Paupières closes
Pierres précieuses cachées
Des mots plaisirs, des mots soupirs

Au touché de nos mains
Je baise ton océan
Tu enlaces mon rivage

Tes yeux, le brouillard
Se couvrent de tourments
L’offrande de ma peau

Le vent éteint l’ardeur
Le bleu de l’océan se déchaîne
La côte Emeraude devient lambeaux

Pour un océan sans vague
Une côte sans déchirure
Je me condamne aux peines de l’enfer


Lutin – 24/04/2005
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21 septembre 2005

Vie intérieure

Retourner en soi, combien de fois, trop souvent, vous êtes là, tant de choses à vous dire, tous mes secrets, mon moi intérieur, gommer nos mots superficiels, tant de choses en moi gardées, ne pas heurter une éducation bien ordonnée, tant à combler, une vie durant sur le trottoir d’à côté. L’envie de traverser, une main tendue, le néant en face, rien pour me rattraper, un trou béant, une envie d’un instant, me laisser happer, un vertige et vos mains à toucher, le manque. Un oiseau sans ailes sous un bosquet attend, un mot si beau pour la mort, le columbarium.

On sort de soi, combien de fois, si peu de fois, quand la douleur trop présente ôte le masque, gommer son apparence, sortir sa vérité, son moi intérieur, bousculer une éducation trop ordonnée, tant à rattraper, ne plus taire ses silences. Une vie enfin sur le trottoir d’à côté, l’envie de traverser, une main tendue, l’amour en face, la vie, un vertige et vos mains à toucher, le manque mon amour, le manque de vous. Un oiseau fragile sous un bosquet vous attend, un mot si beau lorsque l’on parle d’une colombe.

Retourner vers nous, encore une fois, tant de choses à nous dire, tous nos regrets, nos égarements. Oser les mots de la jalousie, tant cachés, les cracher, se reconnaître si possessifs, oser enfin ! Enfin sur le trottoir d’en face personne, nos mains unies du même côté. Dis-moi, tu baises mes cheveux noirs, reconnais-tu la femme, celle perdue avec ses cheveux rouges, l’oiseau sous le bosquet attendant la mort pour double raison. Rappelle-toi un bagage à la main. Rappelle-toi un oiseau a perdu son espace.

Rentrer dans nous, encore et encore, nous retrouver, quand le plaisir crie sa victoire, graver sous nos peaux notre appartenance, tremper nos draps, détruire le passé, devenir puceaux, renaître, juste nous quand on s’envahit par tous les pores de la peau. Dormir l’un dans l’autre emboîtés comme un pied dans sa chaussure. Sur le trottoir d’à côté laisser la mort.

Rentrer dans nous, encore et encore, s’aimer ensemble, nous y arrivons si bien, me faire oublier le columbarium, tu y arrives si bien, me faire déployer mes ailes comme colombe tu y arrives si bien.

Ecoute, on s’entend s’aimer.

Lutin - 19-09-2005

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19 septembre 2005

Un oiseau a perdu son espace

oiseauodelein

Un oiseau a perdu son espace

Casser le rituel, sortir de l’ornière, récupérer ce cerveau qui n’obéit plus, cet organe qui ne fait plus partie du corps, un oiseau a perdu son espace, un aimant l’attirant inexorablement au même lieu à la même heure, là où il ne veut pas aller, là où il ne doit pas aller, pourtant un semblant de raison, les feux rouges, les alarmes s’emballent à réveiller les morts, et la croix dans toute sa puissance fière de sa force rigole de la soumission de l’humain. Un chien a mangé un oiseau, une image d’aujourd’hui, les ailes se sont immobilisées.

Fuir la mort trop présente, un au revoir trop pressé, ne pas laisser transparaître le poids de la douleur, vous dont l’absence se renforce, des fleurs rapidement arrosées, des larmes effacées, quelques mots noués murmurés en ce lieu de repos, confidences à la mort, un appel au secours la croix à la main, et un déchirement, l’autre, ma déraison, peut-on obliger à aimer, rapidement un mouvement de la main, les yeux ailleurs, ravaler sa propre honte, des ailes coupées, un oiseau à terre. Adieux bâclés, se cacher et laisser couler, couler les bras en croix, attendre la raison s’infiltrer dans une tête vide. Tout va tellement mieux quand on se fout de tout. Refuser le moindre frémissement s’enfermer dans une carapace celle de la solitude, devenir un chien sans collier, sans caresse, surtout sans caresse, ne pas perpétuer un chemin de croix, il n’y a pas d’issue, aucune échappatoire.

Une valise à faire, une valise en partance, casser le rituel, une valise en détresse poursuit sa course sur un tapis roulant, personne n’en veut, elle put la misère, à qui appartient ce bagage, tout bagage non accompagné sera détruit immédiatement, l’on fuit la pauvre valise abandonnée, et reste un oiseau en perdition dans l’attente de la dernière seconde. Une main sur l’épaule, ce bagage est-il à vous ? La détresse de cette valise vous appartient, elle vous ressemble. Est-ce la main du diable qui tend le poids des douleurs, états d’âmes, échecs incrustés au fond de ce bagage tellement lourd qu’il est prêt à accompagner le cœur blessé, et la croix dans toute sa puissance fière de sa force rigole.

Casser le rituel, sortir de l’ornière, réapprendre à voler, à écouter cette vague sans écho, juste une mousse blanche, les relents échoués d’un trop plein, protéger les yeux, de quoi d’ailleurs, de l’éblouissement, chimère, ils ne voient plus en trois dimensions, ont perdu le relief de la vie, une vie à plat, un oiseau sans ciel. Des mots entendus et maintenant compris, au fond d’un trou il n’y a rien à voir. Mettre les lunettes de soleil dans sa poche, avancer droit devant, les yeux baissés. Circulez il n’y a rien à voir, un oiseau gît sur la plage, un chien joueur  lui a coupé les ailes, ce n’est pas  sa faute, l’oiseau à trop jouer s’est brûlé tout seul.

Lutin – 02/09/2005

18 septembre 2005

Chat de gouttière

cercle

Il a suffi d’un regard
Deux éclairs dans ses yeux d’eau
Pour m’abandonner à un rêve lointain

Je suis un chat de gouttière
A la recherche de chimères
Je fuis toute attache

Les toits sont ma liberté
Quand je suis lasse de bondir
Aux aguets j’attends mon heure

Je guette son regard
Je reviens quand j’ai faim

Repue je surveille la fenêtre
Lorsqu’elle est entrouverte
Je m’enfuis à nouveau

Toujours mes chimères
Toujours cette fausse liberté

Je suis un chat de gouttière
A la recherche de moi-même

Trop griffée par un mâle affamé
J’ai perdu confiance

Ce soir je suis sur le bord de la fenêtre
J’ai trop faim

Aux aguets j'attends mon heure
Mon éternel recommencement

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17 septembre 2005

Prisonnière des sens

Amour
En toi je ne vois qu’un tout

De tes charmes je ploie comme liane

Yeux
Je les vois, ils pétillent, je m’y noie

Corps
Je le sens, l’ombre occupe mon lit

Peau
Je lui manque, ma sueur en est la preuve

Lèvres
Je ferme les yeux et cette humidité je la bois

Mots
Je décode leur pudeur

Débat des pensées
Si souvent enchaînées
Au réveil du printemps
Vous pensiez renaître

Prisonnière des sens
Sous le soleil la lutte est mon quotidien
Sa caresse rappelle ta main de velours
Me met sans dessus dessous

Réveil des sens
La sève du printemps
Monte en moi le désir

Tes yeux
Ton corps
Ta peau
Tes lèvres
Tes mots
N’ont plus d’éclat
Me font fuir mon lit

Tu es mort

Lutin 02/04/2005
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16 septembre 2005

Amour ou Possession

Amour ou possession

Cent ans déjà

Tant d’hommes

Tant de solitude

Jamais la paix du corps

Jamais une nuit sans regrets

J’ai cent ans mon amour

La peau tu la prends ailleurs

La bouche tu la mords ailleurs

Le fruit tu le manges ailleurs

Cent ans mon amour

Une peau délaissée

Une bouche desséchée

Des vérités entendues

Un fruit défendu

Attendre cent ans

Pour une main d’enfant sur ma peau

Entendre ta jalousie

Déversée une nuit durant

Et ta main dans le fruit ailleurs

La mort mon amour

Sous d’autres cieux partir

Fin de nos jalousies

De nos possessions

Pieds et poings déliés

Une mort sans toi mon amour

Une vie à toi

Une fleur à saisir ailleurs

Lutin 06/09/2005

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15 septembre 2005

Après

Après


Magie passée
Etouffe mes chimères
De mes mains je dépouille notre amour
Je t’aime un peu…beaucoup… à la folie..

Restent les mots mon exutoire
Lavent mes tourments
Mots libérateurs le temps d'un poème
Effacent notre empreinte digitale
Le temps du deuil

Restent les draps à déchirer
Les oreillers tandem à jeter
Trempés de nos sanglots
Sceau de notre liaison

Parlent les souvenirs trop vifs
Rimes le temps d’un poème
Effets salvateurs du temps
Les sanglots deviennent murmures
Effacent notre empreinte digitale

Et un jour une clé libératrice
Les yeux grand ouverts
En apesanteur
Le temps d'un nouvel amour

Commencement de l’ombre
Au fond de ma mémoire
De mes écrits
Mes secrets
Dédiés
Aux cœurs sensibles
Le temps d’un poème
A effeuiller


Lutin 15/04/2005
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