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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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26 septembre 2005

La poésie c'est quoi

Rentrer dans toi, laisse-moi t’embrasser sur la bouche et te l’écrire sur le sable avec des mots à moi la sensation que j’ai ressentie, un oiseau a perdu son espace, un oiseau sur la plage sans force emporté par la vague. Laisse-moi t’embrasser sur la bouche, une prise d’air, j’ai tant manqué de tendresse, une bouffée une seule, une communion, sécher mes ailes, enlever le poids d’un trop plein, m’envoler mon petit frère adulé qui pleure mon absence, m’envoler vers toi, là autour d’une croix. J'aime les barques pour leur rondeur, la forme prometteuse de la femme qui t'attend ce soir, laisse-moi t’embrasser. J'aime les poissons, leur glisse me fait rêver, te glisser en moi avec tant d'aisance, mon rêve tant de fois assouvi et l’ombre qui rode dans des tableaux pour me couper les ailes, me renvoyer sous un bosquet, la proie d’un chien. J’ai tant manqué de tendresse, voir des yeux révulsés et calmer mes doutes.

Je te cours après, tu me rattrapes, tu me cours après je te rattrape, cours vite elle va filer, cours vite il va filer, n’importe quoi nos mains liées sur le trottoir d’à côté nous avons laissé nos embûches. Tu sais avant une fusion il faut détruire un passé avec son corps, il faut détruire une musique et ne plus se la jouer avec sa tête, il faut gommer la cicatrice cachée tout au fond ou à fleur de peau, s’habituer à l’absence, l’absence du présent, l’absence du passé si proche signé des funérailles. J’ai tant manqué de tendresse et nos retrouvailles me font oublier le deuil, je me surprends au bonheur, je m’en étonne, quelquefois j’en ai honte, trop près de moi tout cela, un oiseau qui frémit au bonheur si tôt a-t-il droit au bonheur ? A coups d’électricité mon cœur reprend vie, j’ai tant manqué de toi, ils me manquent tant, mais à coups de butoir tu me réclames à la vie, à coups de plaisir mon cœur balafré devient lisse comme celui d’un enfant.

L’écriture du cœur couchée sur ce papier est celle de mon corps que tu étreins chaque soir, une bouche trop muette n’osant pas les mots. Laisser parler ses sens, la jouissance c’est tout simple, l’osmose des corps c’est facile, prononcer les mots je t’aime est aussi difficile que demander à une petite fille de se déshabiller devant un garçon, une pudeur qui dit non. La poésie c’est quoi, c’est tisser sur son clavier un mot déclenchant une tempête, celle qui vient du ventre, sa vérité celle que l’on ose écrire à l’inconnu quand sa pudeur dit non pour les prononcer à l’être aimé. La poésie s’est te dire je t’aime sur mon clavier là dans cet instant, c’est savoir que je serai lue, c’est savoir que tu devineras mes non dits sur mes lèvres quand elles resteront muettes à chaque baiser, quand mon corps dit oui, quand mon cœur dit oui, quand mes lèvres n’osent pas.

Lutin – 26-09-2005
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Commentaires
E
en ce moment J'ai vu la piéce avec Niels Arestrup et toi? Je l'ai trouvé inquiétant, possédé et remarquable.Par contre j'ai été triste de le voir aussi délabré. Il y a quelques années j'ai écrit un roman sur lui(arelstrup) mais je ne l'ai pas fini et je ne l'ai montré à personne. <br /> A demain
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L
Ces nouvelles visites me font plaisir. J'espère vous retenir dans cette grotte où je dépose mes pensées, mes fantasmes, mes délires, un fond de vérité qui sous mes doigts se transforme en fiction, car sinon les textes seraient plats.<br /> <br /> Merci à vous.
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E
il y a autant de formes de poésies et de définitions qu'il y a de corps à aimer et de coeurs qui battent.<br /> je ressens dans ce texte une peine profonde, ce que tu appelles le manque de tendresse. Moi j'en ai eu beaucoup, j'en donne beaucoup, j'en reçois beaucoup et je n'en ai jamais assez. Mais j'en donne autant que je peux à des gens qui ont en manqué. J'ai connu des hommes qui disaient comme toi. Je ne peux pas comprendre comment des parents n'ont pas pu donner cette tendresse. Mais chacun son histoire. Mes tes mots sont d'une beauté à couper le souffle. On sent qu'ils viennent du très profond de toi.<br /> Moi aussi j'ai mis aujourd'hui un texte sur les corps et les sentiments, mais il me parait bien froid après le tien.<br /> Amicalement.<br /> Elisabeth.
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N
Suis-je étourdie ! Je n'avais pas remarqué qu'on pouvait laisser des commentaires...<br /> <br /> A tout bientôt alors, Lutin !
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