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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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26 janvier 2006

Duo

le_baiser

Le soir se penche doucement
Gorgé d'effluves sucrés
D’une musique ambiante nous nous entourons
Juste un clair de lune filtrant sur la couche
Des pépites d’or éclairent nos visages
Un voile céleste nous protège de ce monde
Une pression de la main
Et le désir latent monte
Nos mains se touchent au rythme des sons
Chaque note plus aiguë stimule nos sens
Nos paumes se rejoignent et s'épousent sur la courbe du temps figé
Aux creux de nos mains des perles de sueur déclarent nos envies
Dans l’ombre nos doigts apprivoisent l’inconnu
En pays de reconnaissance nous nous cherchons
Notre chair s'embrase et se pose sur la page immaculée
Nous lui prêtons nos lèvres gémissantes gorgées de notre sang
Notre souffle empreint du manque s’abandonne
Deux virtuoses un jeu à quatre mains
L'écorce gémit de plaisir
Ton souffle au creux de mon cou rythme mes gémissements
Vent fébrile délace nos angoisses emmêlées
A l’unisson nos mains s'aventurent à la lisière de l'interdit
Nos reins se creusent au clair de lune
Deux corps s’unissent
Yeux clos à l’écoute du chant de leurs ondes
Nos corps embrassés palpitent

Echo de l’aube un rayon de soleil filtre sur la couche
La musique s’est tue mais murmure ses sons au creux de nos reins
Nos corps continuent le rythme de notre danse
Notre souffle geint de tant d’extase
De nos veines épousées le temps d’une nuit nous avons signé une vie

lutin et... 19-01-2006 (un thème pré-défini, un duo, allégé de mots démodés et pompeux  - A ne plus faire pour garder sa personnalité)

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24 janvier 2006

Le foulard

femme__trangl_e4

Une porte entre-ouverte
la peur de la découverte
depuis longtemps elle attend sa venue
entre ses mains un foulard rouge
un autre monde virtuel
au-dessus du lit
le noir de la nuit
une corde raide menace
écarquiller les yeux
creuser l’obscur
déconnectée du monde réel
elle a vu
elle a fermé les yeux
de sueur elle se couvre
des mains noires accrochées au tissu

Mon Dieu qu’a-t-elle fait de mal
en vouloir à sa vie
cette femme aux cheveux noirs
entre ses mains arbore l’objet de strangulation
elle sent son souffle acre
entailler son cou sa démarche
étouffer une respiration comme on éteint la flamme
se battre contre ce foulard rouge
elle ne peut
la crainte de se perdre en chemin
on ne frappe pas l’au-delà

Ouvrir les yeux
s’assurer qu’elle ne rêve pas
son double aux yeux noirs lui fait face
alors que les siens sont verts
tendre le bras avant que le nœud ne se pose sur la carotide
non pas un geste de défense
elle ne peut
juste un regard interrogateur au plus profond de l’iris
avant l’ultime
une colonne d’albâtre éclaire la chambre d’une pression de la main
une rose rouge sur le dessus

rose_20rouge_20love24

lutin - 23-01-2006

21 janvier 2006

Oublier

rodin_douleur

Une ville et son quartier trop petit
un écran plat branché sur la vie
fenêtres closes elle a tiré les volets
le refus de la lumière
des ombres qui pénètrent la pièce
une façon de couper le lien.

Volets fermés elle se voile la face
ne pas savoir que la vie a repris sur le trottoir d’en face
spectatrice d’un rythme qui n’est pas le leur
elle a fermé les yeux.

Oiseau en cage elle a posé toutes les barrières
spectre d’elle même
elle tombe dans l’oubli

Elle aimerait embrasser la douleur
devenir bohémienne
sur un banc y laisser ses lambeaux

lutin - 21-01-2006

17 janvier 2006

Femme en flammes 2

femme_linceul1

Femme en flammes 2

De ce brasier en forme d’ailes
naîtra une statue au cœur de fer
elle dévoilera ses facettes
chaque tiroir entrebaîllé racontera son histoire
de son ventre un voile blanc
vents ascendants ont soulevé le linceul
papillon attiré par la lumière
vents descendants ont coiffé son visage
un linge opacifie sa vue
son corps ploie
la déraison
sans peur
elle lui impose torpeur
elle a ses raisons
son soleil se noie

Un cœur déshumanisé
poudre de cendre
erre
peau tendre marquée au fer
de la main assassine
pleure
elle était enflammée
le souvenir de la brûlure de la main
elle était mandoline
ses cordes sensibles vibraient à la brise
sous le linceul une vie en transparence
elle est en dehors de la vie
une rose au cœur de fer
a traversé le miroir
sous son linceul

lutin - 16-01-2006

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11 janvier 2006

Femme en flammes

femme_en_flammes

Femme en flammes



Il y a un reflet de lumière
sa peau méticuleusement enrobée
d’une couleur or
un rayon de soleil sur ce carré de verre
elle est la femme en flammes

A trop s’y frotter comme silex
elle s’est embrasée
à trop lisser les formes
la peau s’en est allée
une matière à protéger d’un voile de couleur
une coulée de bronze
carapace incandescente

On nous dit de ne pas toucher
de suivre le chemin
on nous dit de laisser le temps au temps
la cicatrisation glacée du métal
prépare son oeuvre

De ce brasier en forme d’ailes
naîtra une statue au cœur de fer
elle dévoilera ses facettes
chaque tiroir entrebaîllé racontera son histoire



lutin - 10-01-2006

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9 janvier 2006

Jeu de dames 2

miroir_bris_

Jeu de dames 2


Aller à dame
sortir du jeu
briser les angles vifs
au-delà du miroir
l’inconnu lui fait peur

Tremblante elle est la main
en son creux des mots à perforer le cœur
quelques coups de fleuret
elle assouplit le poignet
la pointe n’est pas émoussée
étonnée dans sa paume
une ligne de vie sur le fil du rasoir

Femme funambule
à la lisière du jeu elle contemple le vide
un carré de verre à cueillir
briser les nuits incandescentes
les doigts en éventail
soufflent les souvenirs
une éclaboussure traverse le miroir


lutin - 08-01-2006

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1 janvier 2006

Le pianiste

 

 

pianiste_debora_seffer1

 

 



Eloignement de l’esprit nos pas s’en vont ailleurs
où le regard inquisiteur cherche


Monsieur vous partez avec un handicap
j’aimerais vous le dire
mes pas sont vers vous
ma tête ne décolle pas de la scène

Silencieux sous les projecteurs
doigts sur le clavier
il est là enlaçant la fumée
femmes lascives aux lèvres rougies

les groupies du pianiste font que je m’en vais

Les nuits se ressemblent
les femmes applaudissent la fausse note
accrochée à l’index

Il a le regard ténébreux du forçat
laisse tomber ses mains
son envie lacérer la croupe de ces dames
prêtes à offrir leur sexe
pour les mains d’un pianiste


Elle est là dans l’ombre
suspendue à ses doigts
les sons enlacent son cœur
prisonnière elle ne respire plus
à portée de bouche
elle est amoureuse d’une statue



lutin – 30-12-2005

 

 

 

 

 

 

 

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26 décembre 2005

Tempo

tempo

Tempo dans les ronces il me manque le rythme cardiaque qui toquait dans mes oreilles,
une douce musique qui t’emmène au-delà de toi dans le tunnel gris,
la cadence celle de ton coeur à mon rythme.

J’ai perdu les repères mes pas s’affolent,
le sang au bord des tempes tétanisées explose,
son flux trop vite alimente un cerveau en attente de l’oubli.

Dites-moi quand il n’est plus irrigué peut-on espérer la paix au bout de ses pas
un nouveau souffle.

Une musique pour une pulsation profonde
un autre tempo de son propre ventre dilaté
après l’hémorragie des souvenirs laissés lorsque les jambes ont lâché prise au fond du puit.

Ils ont refait le chemin de nos pas
une couche cotonneuse absorbe le passage,
un enterrement des empreintes, d’autres à dessiner sur du sable mouvant.

Dans mes oreilles ouatées je m’isole en cadence à ce monde.



lutin - 25-12-2005

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22 décembre 2005

Un café 2

goutte_20de_20sang

Elle lève la tasse un miroir en face
un liquide chaud se répand sur sa bouche
ne pas crier
un reflet de noir vêtu projette l’ombre de son ombre
une tâche de couleur autour du cou
un nœud coulant
elle a vendu son enfance

Elle écrase ses lèvres rouges sur la glace
le sang de ses peines file tout du long
une chaleur entre les cuisses
une couleur rouge vide son ventre
tétanisée par la douleur elle l’avait retenue
elle a vendu un passé

L’épée vengeresse crève ses entrailles
un flux s’étale sur le carrelage
elle se penche dans cette mare
un reflet
une dame dans sa robe rouge
l’ombre de sa nuit
à genoux elle s’abandonne

Elle n’est pas voyante
ne lit pas dans le marc de café
elle a rencontré le pire



lutin - 21-12-2005

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21 décembre 2005

Un café

bagdadnight

Un café crème à l’aube
l’aube de ses jours l’aube de ses morts
elle a rencontré l’enfer
le fer qui perce le cœur
la peur de la vie qui s’échappe si rapidement et si lentement à la fois
les yeux au fond de la tasse
des êtres chers tout au fond
elle n’a plus de mots

Un café sans sucre
elle n’est pas voyante
ne lit pas dans le marc
elle a rencontré le pire
la perte de tout et de sa propre possession
l'amer d'un café noir
l’expresso trop tassé d’une année

Un nuage de lait
éclaircir le jour
les larmes de sang
le sang séché sur ses joues
un lait écrémé sous les papilles
éteindre le feu qui brûle la trachée
un bol d’air à avaler

Une cuillère dans la main
le regard au loin si loin de tout
des yeux sur ce métal froid
elle a rencontré l’épée
la lame qui transperce le cœur, l’amour
l’émotion d’un corps tendu
velours mauve sous les yeux à trop attendre

Un café crème à l’aube
elle tourne ses pensées
mélange le lait
un peu de sucre
adoucir sa bouche
elle lève la tasse un miroir en face
un liquide chaud se répand sur sa bouche
ne pas crier

miroir1jpg

lutin - 20-12-2005

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