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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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17 juin 2007

Half Time

bleu_silence

C’est étrange comme c’est indispensable d’être seule pour écrire. Comment s’intérioriser pour extérioriser si des parasites s’agitent  autour de vous, juste le silence pour compagnon, une musique profonde et douce pour aboutir au recueillement religieux. L’amoureux de l’écriture est un animal sauvage qui a besoin de se replier le temps de l’accouchement d’un texte.

C’est étrange l’eau. La piscine console, absorbe, devient la main absente, l’amante, fourreau dans lequel fuir, l'eau clapote doucement et berce les colères. La violence imprégnée dans les pores de la peau fond au contact du chlore, liquide désinfectant creusant la chair. Notre lit était le lieu de la réconciliation, il devient tombeau quand tu me tournes le dos, alors posée comme en plein ciel j’aspire à un dos crawlé, le soleil renvoie ses reflets au travers des lunettes et me rappelle mon éblouissement quand tu cours face au soleil, les pieds foulant notre long tapis vert,  alors à la limite de l’évanouissement je plonge plus profond pour noyer mes pensées, laver les couleurs.

C’est étrange deux amoureux incapables de se dire qu’ils s’aiment, deux êtres encombrés par des sentiments dont ils ne savent que faire. Tu tiens le volant entre tes mains comme tu tiens notre destin. On tente de comprendre pourquoi nous nous sommes choisis toi et moi. Je découvre l’envers des phrases, un labyrinthe de mots agencés pour un autre sens et me voici coupable de ce que je n’ai pas dit, de ce que je n’ai pas fait, et la tension monte, l’orage éclate, des éclairs de haine plein les yeux. J’ai peur que mon cerveau n’explose en un coup de tonnerre violent, électrocuté il ira mourir ailleurs paralysé. Tu tiens mon destin entre tes mains comme tu conduis ta voiture, la marche arrière n’existe pas pour des artères détruites. C’est étrange comme on s’accroche quand tout est mort dans l’espoir d’une résurrection.

C’est étrange la peur de remplir la page blanche, de concrétiser ses pensées en un essaim d’abeilles, de perdre ses illusions sur sa peau brûlante, et comme un papillon les livrer en pâture. C’est étrange j’attends dans ton regard indéfinissable l’absolution des fautes que je n’ai pas commises. C’est étrange de croire que tout peut recommencer.



lutin - 16-06-2007

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8 juin 2007

Cardio

luginovic_tendresse04_d

A l’intérieur cogne si fort l’intrus qu’il fait peur. Elle avait déjà entendu ce tic tac emballé par l’émotion, l’inspiration longue et posée soulevant lentement sans douleur la cage thoracique arrivait à maîtriser le rythme. Comme un piano désaccordé après quelques réglages l’organe jouait juste. Debout à la fenêtre elle savait bercer son cœur au rythme des feuilles suspendues, elle retrouvait ainsi la maîtrise viscérale. Rassurée elle comptait les étoiles, un deux trois, elle pensait à la chauve souris tranchant l’air à la vitesse de l’éclair, un yoga de l’esprit pour un pouls dompté. Facile dites-vous, mais non il faut savoir se dédoubler, parler à l’autre qui est soi, il n’est pas toujours prêt à entendre que la chamade est pour l’amour seulement. Elle lui a souvent expliqué les degrés des émotions, et qu’il ne sert à rien de s’emballer, une palpitation trop forte disperse le plaisir. Qu’il est rassurant d’être maître de ses organes, preuve d’une bonne santé morale et physique. Boum boum mon amour je t’aime, je t’offre mes palpitations, Une tension amoureuse, 12.6, la plénitude du corps et de l’esprit, l’osmose de l’amour partagé.

A l’intérieur c’est la guerre et les bonnes théories si longtemps appliquées sont vaines. Bizarre elle n’entend presque rien, toc, toc, toc, coups marqués, rythmés et lents, un peu trop présents peut-être, seul le tensiomètre annonce un chiffre démesuré, 20.11, une tension insidieuse de souffrance viscérale, elle a perdu la plénitude du corps et de l’esprit dans les méandres de ses artères. Elle veut se dédoubler, parler à l’autre qui est soi, sourd il ne répond plus. Inspire en trois temps, bloque ta respiration, expire en six temps et recommence, fixe un point là bas très loin se dit-elle. Elle s’accroche aux étoiles, quand elle était enfant elle aimait se coucher dans le pré à la nuit tombée, elle contemplait le ciel constellé de points or et brillants. Les enfants des villes ne sauront jamais à quel point le ciel est chargé de vie. Tic tac fait l’intrus dans son corps sous ses côtes, elle croit le rajeunir cet organe désaccordé en remontant le temps. Elle n’entend plus rien à la fenêtre si ce n’est que le bruissement des feuilles dans les arbres, le vent lentement les berce et elle se laisse bercer comme l’enfant dans les bras de sa mère. Maman serre-moi fort dans tes bras, boum boum j’ai peur.

lutin - 08-06-2007

7 juin 2007

Pictural

autoportrait_ombre

Il ne faut pas que les oiseaux se taisent
Il ne faut pas que la lumière s’éteigne
J’aimerais être dans l’image
Peindre la vie dans un grand carré
Le noir ne serait pas sur la palette de couleurs
L’eau et l’ombre des ramures comme arrière plan
Je veux fossiliser le temps
Dans de beaux draps

Je lève le pinceau
Je me suis habillée d’une robe de dentelle
Sur une peau dorée
Je prends du recul
Pieds nus seule j’avance
Un fantôme m’habite
Il n’est que l’ombre de mes rêves
Quand ses lèvres touchent le papier glacé

Qu’attends-tu à l’angle de l’image ?
Que les souvenirs annulent la déchirure
Je tends la main
Et cueille une pensée
Vision floue
Providentiel le vent balaye les grains du papier
Dans l’herbe foulée je retrouve ton pas
Sa force fait craquer le vernis
Dans la fissure la chaleur pénètre


Lutin – 07-06-2007

27 mai 2007

Alchimie

earth

Cannibalisme

La terre
Le cercle
Le ballon rond
La balle de tennis
La balle de ping pong
Le confetti
Le caillou
Le grain de sable
La failure
Deux grains de sable
La loi de la restriction
L'un mange l'autre
et il s'automange

.

Catalyse

Renaître
Deux grains de sable
La fusion
Le grain de sable
Le caillou
Le confetti
La balle de ping pong
La balle de tennis
Le ballon rond
Le cercle
La terre
Se régénère
La friction de la matière
Détruit
Reconstruit en force

306531

lutin - 28 - 05 - 2007

18 mai 2007

Camisole

DSCN0681

Peine perdue tu n’as rien entendu, peine perdue tu ne m’as pas vue, tu m’as perdue fermé dans ta bulle, oui je suis folle de toi c’est mon secret,  toute ma force disséminée en dehors de ta sphère sème la tempête. Comme je me sens loin de tes châteaux de sable quand l’eau vient à manquer et que les pans s’écroulent. Il me reste à reconstruire de pierres brûlantes notre forteresse.

Je veux voir le vent s’engouffrer dans tes cheveux et  balayer le noir de tes cheveux, je veux revoir la blondeur de tes cils dessiner l’amande de tes yeux. Je veux d’un grand mouvement lent dérouler un tapis bordé de coquelicots, le vermillon des pétales t’ouvrira l’horizon, leur couleur de feu brûlera les nuages menaçants. Je dis des mots que tu n’entends pas, peine perdue terrorisé dans ton imaginaire ton visage enfoui devient sourd.

Laisse-moi, laisse moi entrer dans le noir de tes idées, petit poucet je sèmerai quelques cailloux, laisse moi faire je connais le chemin de la campagne où des myosotis  tracent la route vers des yeux bleus grands ouverts. Je connais la couleur des fleurs d’acacias quand leur odeur touche le cœur. Je sais entendre le fourmillement des grillons dans les herbes folles. Proches de la nature mes muscles se délient et mon pouls bat la mesure quand l’oiseau rit au-dessus des cerisiers sauvages. C’est mon secret l’écoute de la nature qui devient ma guérison.

J’ai appris la patience à l’écoute d’un monde où l’on prend le temps, laisse moi soulever le voile, j’ai ramené de ma campagne des remèdes qui chassent les idées noires, des fleurs qui explosent dans la tête en une myriade de couleurs, des odeurs qu’un parfumeur cherche en vain à copier. J’ai appris l’art d’aimer.

.

.

lutin - 18-05-2007

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3 mai 2007

Ventoline

puits_20line

Sur la margelle du puits vous la voyez assise, vous savez la position que l’on prend quand on n’a pas l’intention de rester trop longtemps, jambes croisées, posée sur une fesse, la paume de la main sur la pierre, colonne vertébrale courbée juste pour quelques instants, mais la pierre a son secret elle vous retient quand elle sent vos vibrations. Les pierres qui gardent les portails ont aussi en leur creux une foultitude d'histoires qu'elles se garderont bien de raconter. Elles resteront secrètes sur la moiteur des paumes quand l'au revoir se fait langueur, hésitation. Spectatrices d'un baiser un peu trop appuyé elles ressentent les prémices d'un retour ou d'un adieu.

La voilà depuis une heure à contempler le fond du puits. Elle ne sait pas si c’est la couleur du ciel, le grondement du tonnerre ou la pluie qui tombe qui la retient comme une statue. Elle attend impatiemment, elle fixe le fond dans l’espoir de le voir, dans l’attente de voir apparaître sa première main et sa deuxième main et sa tête enfin sortie du chaos, elle le veut guéri de ses démons pour un avenir à tisser à quatre mains. Elle refuse le volcan qui a chaque minute peut faire exploser sa lave de feu et les envoyer en enfer. 3 + 1 un trèfle à quatre feuilles, un brin de muguet offert, talismans entre ses doigts elle se déchaîne contre l’orage.

A l’air libre sur la margelle du puits elle se sent prisonnière, ses poumons s’étiolent, des barreaux de prison sont entrés en elle comme des épées. Elle était oiseau libre heureux de retrouver sa cage, c’était elle qui refermait la porte pour se couper du monde.

Elle est dans son dernier virage, elle invective les forces qui rugissent quand le ciel se zèbre d’une lumière blanche quelques secondes avant un roulement de tambour au-dessus du puits, la vie est un cercle dont il ne faut pas rater le centre.

lutin - 03-05-2007

24 avril 2007

Bisounours

amoureux__une_vue_de_haut_sur_banc

Elle est assise sur un banc, le buste penché en avant, elle regarde passer les gens, deux rubans blancs serpentent devant ses yeux, tombés du ciel ils se sont déroulés paisiblement, une langue de lumière est passée devant ses yeux. Elle fixe ses pieds, recherche ses propres empreintes dans la foultitude des pas laissés à l’abandon sur le sable blanc, s’y mêlent aussi des pattes d’oiseaux, drôle de patchwork au pied du banc. Elle aimerait suivre leur histoire, savoir où chaque empreinte s’est orientée, rentrer dans la vie des gens, mais où habitent-ils ? que faisaient-ils là ? et surtout que pensaient-ils quand la langue de lumière est passée devant leurs yeux ?

Elle est assise sur ce banc, les mains posées sur le bois, elle regarde les enfants dans ce parc qui leur est réservé derrière ce grillage vert, jardin dans le jardin. Un monde qui n’est pas pour elle alors qu’elle se sent enfant quand ses yeux tombent sur ses baskets et socquettes blanches. On lui a dit tu es adulte puisque tu as toi-même un enfant. Tu es rentrée dans la cour des grands alors des portes te sont fermées. Ils sont là sous ses yeux, non ils ne lui font pas un pied de nez, les enfants bien éduqués respectent les adultes, non ils ne la regardent pas, comme ils ont raison de ne pas vouloir ouvrir la porte du monde des adultes. Dans leur univers derrière ce grillage vert ils rebondissent, elles les voient voler sous ses yeux, les anges ont toujours des ailes, quelquefois le corps à l’horizontal, ils montent et redescendent au rythme de leurs impulsions, au rythme de leurs envies, une fois sur le dos, puis à plat ventre, sous leurs pieds des élastiques guident leurs acrobaties. C’est un jardin d’acrobates en herbe. Elle aimerait se lever, poser ses pieds sur ce trampoline, se dépouiller de sa peau, au gré de ses pulsions tourner en l’air pour retrouver la liberté du mouvement, la liberté de penser.

Elle est assise sur ce banc, il est là à côté d’elle, il lit, rature quelques mots, trouve des synonymes, enlève des phrases trop longues, sa bouche pointe en avant, mauvais signe, le mouvement de ses lèvres montre son insatisfaction, il aimerait trouver la clef pour une écriture plus fluide, plus incisive. Elle fixe son profil, les traits de son visage lui parlent, elle en connaît tous les reliefs, comme l’enfant reconnaît sa peluche dans le noir, elle sait qu’il est tendu, alors elle pose sa main sur son épaule, alors elle l’embrasse. Elle aimerait avoir la magie de l’enfant, un baiser doux sur la peau qui ôte la douleur, guérit tous les maux, redonne le sourire. Elle a perdu ce pouvoir, et oui elle est adulte, alors elle approche sa bouche, la pose sur la sienne, ses mains encerclent son cou, elle veut faire de ce moment une belle photo ancrée dans leur mémoire. Elle veut qu’il se souvienne. Là enlacés ils laisseront leurs empreintes de baskets mélangées à toutes celles des amoureux qui se sont posés pour regarder les enfants rebondir sur le trampoline en rêvant à leur propre progéniture, là ils laisseront la marque de leurs mains sur le bois quand la moiteur de leur peau s’est faite plus puissante, là ils laisseront la naissance d’un livre quand elle lui faisait la lecture de ses propres textes qui un jour seront couchés sous une couverture de livre. Un jour il sera satisfait, un jour il franchira le pas.

Ils étaient assis sur ce banc, ils se sont levés, un arrêt sur image, clic clac,  le temps d’un baiser pour signer le lieu, dans l’attente d’un livre, l’accomplissement d’un rêve d’enfant.



lutine - 24-04-2007

12 avril 2007

Peau d'âne

33peaudane3

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Porte-moi jusqu'à la glace

Que je vois le reflet de ta peau

Porte ta main jusqu'à mon visage

Que je sente perler l'amour au bout de tes doigts

Et ferme-moi les yeux doucement

Les images ne pourront s'échapper

Je les associerai aux odeurs de ta peau

Aveugle face au miroir je te devinerai

Je veux dérouler le fil

Détisser la toile d’araignée

Percer les perles de rosée qui ne sont que larmes de nuit

Argentées dans les flammes du soleil elles tarissent

Il est là enfermé dans sa propre guerre

La glace ne doit pas devenir barreaux

Au travers les sentiments se tordent

Un orage trop puissant et la peinture dégouline

Je voudrais trouver l’envers de son corps

En retourner la peau pour des jours plus joyeux

Quand l’eau vient à manquer lui insuffler ma salive

Je voudrais faire de son château de sable une forteresse

A l’abri des remparts les chats noirs ne pourraient l’atteindre

Le vent de la mer assècherait les plaies

Laisse moi l’art de m’échapper

Vêtue d’une peau d’âne j’attendrai au coin de l’allée

Un carrosse me transportera plus loin que le reflet du miroir

Les grandes frayeurs font changer l’humain

lutin - 12-04-2007

10 avril 2007

Fissure

bonbon

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Elle a ôté la poussière sur l’étagère, l’objet posé là a crée la fissure de l’esprit. Il a suffi d’une bonbonnière, ce n’est pourtant pas la lampe d’Aladin, charivari entre quatre murs.

Elle a  pensé à la mer et à rien, elle a  senti le sucre, le poison, une envolée d’illusions à l’ouverture du couvercle de porcelaine. Lentement des odeurs d’amande enveloppent la chambre comme une barbe à papa, écheveau de sucre tissant sa toile, et le sucre se dissout, douceur de la langue, douleur de la dent sensible, coup de poignard quand la main potelée de l’enfant se calque sur l’empreinte incrustée. Chat écorché chaque jour est un hiver quand la fissure charnelle l’entraîne dans un monologue de la pensée.

On peut écrire la peau n’est pas neuve, drôle d’expression entendue dans le vent de la maison quand ses doigts agiles déplient le papier d’argent dans la nuit du silence, habile elle le défroisse en fait un carré lisse pour effacer la fissure.

Elle a mis sous clef ses instants d’amertume,  elle ne pense plus… elle vit, apprivoise l’amour. Elle a jeté les fleurs qui nourrissent ses pensées et ne regrette rien. Sur le carré de lumière elle déplie ses membres. Pour attirer son attention elle se pare de lumière, joue avec les ombres, recherche l’angle, oui elle est folle d’un homme, consume le temps entre ses bras. Elle a pensé à la mer et à son regard bleu, elle a ôté la bonbonnière de l’étagère, dans la maison un vent léger a effacé les odeurs d’un passé qui ne rimaient plus à rien.

Elle a mis toutes ses affaires contre les siennes. Elles ont fermé la blessure. Il a suffi d’un mot magique.

Lutin – 10-04-2007

27 mars 2007

LA PHOTO

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Il te dira le poids du silence

quand les ombres s’infiltrent

l’imaginaire remonte de l’enfance

au fond du lit aux aguets le monde devient mauvais

un piège où la jambe se fracture

lente agonie de la gorge nouée                   

Elle te racontera la capture des images

dans son filet elle les brasse encore et encore

en remonte des mots de braise nus comme Eve

la pudeur n’est pas de mise le miroir traversé

assise sur une poudrière  ses yeux appelleront

un ciel déchargé du chaos de l’esprit

Plus noire que l’abîme l’atmosphère s’électrise

de leur sang coulent les mêmes mots de l’incompréhension

tendus ils brandissent leurs étendards pour une même guerre

aveugles ils ne voient pas qu’ils portent les mêmes couleurs

criblent leurs os d’invectives

Pitié pour eux vent de folie

allez faire la guerre ailleurs

sur cette pelouse est né leur amour

il lui dira qu’il ne croyait pas aux débauches

elle lui racontera qu’elle a griffé les images

gravé leurs souvenirs à même le sol

lutin – 27-03-2007

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