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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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18 septembre 2007

Utopie

EmbryonIIILarge

.

Elle sort de son ventre, comme un embryon d’adulte
que l’on a caché depuis l’enfance,  ses doigts interpellent
les passants qui bougent
dans la rue les yeux immensément ouverts
bras ballants, elle tremble
elle ne s’est pas suspendue au sein maternel
elle n’a pas joué à la balle au prisonnier
amnésique de ses fondations qui font l’humain
elle se frotte aux bassesses de ce monde
la vie ressemble à une mauvaise pièce de théâtre
les voix sonnent faux, pointues
chacune se perche au plus haut de l’échelle


Adulte qui vient de naître
elle voudrait que les hommes soient
nus
à cette table elle hait le papier
glacé entre le pouce et l’index
elle froisse le titre
Monsieur vous êtes né de chair et de sang
entendre votre voix rouler
les mots sans  accroche cœur, que de joie
utopie dîtes vous
alors nous croiserons le fer sans nous connaître
vous prétentieux
moi rêveuse
mais qu’importe puisque je hais les titres


lutin - 17-09-2007

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13 septembre 2007

L'origine du monde

luginovic_reveil

Tu es la seule à me donner la main

en robe de mariée tu me montres le chemin

une rivière solitaire cintre mes seins

tu es la seule qui m’étonne encore

.

Virtuose mon corps se courbe en archet

à coups de reins sur la vague je le fais vibrer

poreux sous ta peau il en sort une musique

l’appel des sirènes

.

Et que cela chante dans l’opaline de ton ventre

et que cela hurle dans le noir des profondeurs

à oublier l’origine du monde

.

Je m’assois sous les eaux

prends un verre et trinque à l’absence

les arbres centenaires ont porté mon attente

je m’en retourne à la naissance de la vie

l’eau

.

.

lutin – 13 – 09 - 2007

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13 septembre 2007

Suspension

Pour ceux qui me préfèrent dans le thème de l'eau

Plongeon

Il s’habille d’une seconde peau
glisse en transparence
apnée indolore
reconnaissance de l’élément
un fleuret transperce l’eau

Thérapie des meurtrissures
cicatrices superposées
les adhérences fondent
dans le bain amniotique
les nerfs à vifs
baissent les armes

Dans sa nudité il reprend vie
privations à nouer les muscles
des larmes perlent
les yeux ne maîtrisent plus rien
silence poignant
l'imaginaire prend place

Assommé des plis de la vie
il adapte sa vitesse
dans le brouillard des profondeurs
des bulles chuchotent aux tympans
les yeux se noient
Eau contre peau
Un corps dans son élément
en suspension

lutin

11 septembre 2007

Puzzle

femme_enceinte

Et la haine redevient amour quand l’œil du cyclone malmène les sentiments en sablier que l’on retourne. Le ciel était bleu tout à l’heure, j’avais un sourire qui faisait trois fois le tour de la tête, perchée sur mon vélo dans l’attente d’un roulement de tambour au franchissement de la grille.

Aujourd’hui n’est que silence, au barreau la main électrocutée a lâché prise. Hier n’a plus de nom sinon comment se perdre dans demain. L’automne rouille le passé, les mots tombent feuille à feuille et meurent piétinés, dans un ostensoir je placerai la terre imbibée. De l’hiver qui point j’attends l’arythmie du cœur.

Ne touche pas à ce cahier s’il te plait, il l’a écrit hier de son sang, je l’ai léché avec ma langue, les animaux lèchent bien leur sang. Vivre est si fragile alors pourquoi lutter dans cette poudrière de mots et je tends l’allumette.

La vie n’est que fumée dans l’espace, chaque syllabe prononcée dans la bouche de l’autre prend la couleur d’une robe de velours noir, le vent les frotte l’une contre l’autre comme l’Indien à genoux dans l’attente de l’étincelle. Monte au ciel un serpent de mots désarticulés
….A
……..O…..U
………………...M………..R …….............A
....O.....R
................M...........T

Un filament tente de les retenir……. l’usure de la trame….et tout s’en va en pointillés…. Hier monte au ciel en ballons d'hélium. La main a résisté longtemps à l’ascension des mots disloqués, en son creux reste une cicatrice, le pacte du sang entre deux enfants.

Chaque son est un ballon, le ciel est rempli de nuages ronds, l’atmosphère se noircit en une pluie de cendre, le sablier se retourne et se brise en plein milieu du lac argenté, l’eau s’étrangle de mots écorchés et la vie s’éteint, les oiseaux blancs prennent leur envol pour d’autres lieux, et je reste, je suis enceinte d’un homme, il m’habite, une main me caresse  le sein et l’autre  me retourne le ventre, il est si grand dans notre espace intime. Je crie son nom une voix ventriloque me répond.

lutin - 11-09-2007

10 septembre 2007

Elucubration

acrobatemax

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Elle avait le style

le sourire au coin de l’œil

le regard brillant

elle se laissait éblouir

souriait lorsqu’il parlait

c’était une femme tout simplement

elle courbait son corps au son de sa voix

comme une fleur elle s’était laissée cueillir

.

Quand on perd un parent on est orphelin

quand on perd un conjoint on dit qu’on est veuf

quand on perd son compagnon on dit rien

on est rien, plus jamais

la vie n'est que fumée

.

Où se trouve la frontière entre l'amour et la folie

aimer à la folie, être fou d'amour
où se trouve la frontière entre l'amour et la haine

elle est sur ce lac mémoire au regard de feu

quand les bras ne sont pas assez grands pour faire un pont

quand les mots restent collés empêchant l'écriture

.

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lutin - 10-09-2007

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5 septembre 2007

Ici-bas

L_ombre

Si proches

Il fait nuit, il fait froid

A l’angle de la jambe

La glace accroche l’asphalte

L’œil réchauffe le pas en avant

Tête baissée elle n’est qu’apparence

Dans son ventre circule une eau électrisée

L’arbre plie ses pans d’amour

Au sol l’automne fait sa révérence

Et ses forces l’abandonnent

L’ombre frileuse trace sa route

Signe la fin d’une saison

Sur la racine s'étirent les larmes

Une chauve souris d'un coup d'aile

Lie  leur dépendance

Tu frémis à l’angle de ma cuisse

Comme un sexe évaporé

Il fait nuit, il fait froid

Sur la feuille jaunie

Renversés au bord de nos vies

C’est écrit pour toujours

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Lutin- 05-09-2007

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avec l'autorisation de  http://devillers.viabloga.com

4 septembre 2007

Haïku

Babas5_medium_haiku_01

Clin d'oeil à Hélène, ai-je écrit deux haïkus ?

Fleur bercée au vent

A la bordure du balcon

Pollen au soleil

*****

Pépin de raisin

Giclée sous la langue gourmande

Eclate en liqueur

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*****

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Je veux  la vérité, rien que la vérité, dis-moi je le jure.  Sinon un cours là.

31 août 2007

Domino

long_silence

.

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Longue route à parcourir il faut démonter le temps et défaire les dominos un à un empilés, les pas doivent effacer les kilomètres de respiration, la terre étanchera la sueur laissée dans le sillon, la bouche doit ravaler tous les mots et les yeux s’éteindre en fixant le ciel. Sur le bord de la route les arbres spectateurs se plient signe d’un mauvais présage. Il faut détruire les chemins d’un geste large sur la table et de rage transporter les lieux dans un autre monde où les jupes étourdissent.

Les mains étaient le peintre dont les doigts avaient barbouillé la peau de tâches de couleurs et modelé le muscle, son crayon avait ébauché un trésor. Il était le fusain qui noircissait le profil pour l’embellir, il était la sanguine qui remplissait le cœur. Le bras était le sculpteur face à la matière. C’était un artiste dans l’ombre qui taillait la chair. Sur le bord de la route il faut voiler l’horizon. Les chevaux ont perdu leur allure altière, ce n’est pas l’orage qui les perturbe, c’est l’odeur de la mort.

Longue vie avec les ombres qui décodent le langage des signes. Si le nuage prend la forme d’un oiseau, si les cinq cygnes sont réunis, si l’oiseau sur la bordure ne prend pas son envol alors l’ombre prendra relief et déclinera sa couleur, alors croisons les doigts derrière le dos en priant le ciel pour figer le tableau. Elle porte au poignet le serpent en métal qui lance le pas en avant. Elle attend la couleur la glaise au bout des doigts. Comme le clown sur le fil elle tangue dans un autre monde sans racine.

Il faut défaire le travail de l’artiste et incruster les ongles dans sa propre chair. La voilà à l’œuvre au creux de ses mains, dans la paume elle creuse le cœur de l’artiste sans aspérité et le baigne de son sang sorti du tube de peinture oublié sur la route et en boit la dernière goutte. Il faut sur la table sectionner ce bras ravageur et remonter les dominos un à un. Il en sortira une œuvre d’art à mettre sous verre, deux coquelicots enracinés.

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DSCN0978

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Lutin – 31-08-2007

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http://art.la-passerelle.net/art_pages/emma_sculpteur/index.html

25 août 2007

Sphère

Plongeon

Il plonge dans sa tête
alors qu’elle glisse sur l'eau

Elle nage dans son ventre
alors qu’il est dans sa tête

Elle serre les dents pour ne pas l‘avaler
elle ferme les yeux pour s’oublier

Elle noue ses mains pour ne pas le tuer
elle s’attache les pieds pour ne plus flotter

Il passe dans le vent
ses pas à la recherche de la veille

Dans le virage il se heurte à sa pensée
et revient sur les traces

A la recherche de l’ombre
de ses odeurs il en fait un rituel

Des images en pagaille dans la tête
sur la terre il ne reste rien

Rien que l’empreinte
le silence et l’absence

Sur l’eau quelques bulles
offertes à la brise

lutin - 25-08-2007

http://www.francispaquet.com/

22 août 2007

Spasme

Jours_de_Pluie_

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J’entends le vent siffler
avec moi j’emporte la musique
elle est dans ma tête et tu ne pourras la couper
dernier cri englouti dans la mer
au cœur une chaîne d’algues
longue tulipe noire sur le sable
entraînée au large

Pendant que tu invectives
je reste les yeux ouverts
les cils écument les mots
et tout s’amasse en lacets noués
en écheveau de fièvre étranglée

Un regard pour tatouage
larmes indélébiles couchées sur l’eau
en torrent de sel elles crèvent la voile
la barque se renverse
entraînant l’œil spectateur

Me voici esquif rompu
l’écriture ne me porte pas
sur un lit d'eau j’ai embrassé le bijou
tornade d’acier d’un amour insensé
vis sans fin sous la jugulaire elle m’enferme
et mon oeil se spasme

lutin – 22-08-2007

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dessin avec l'autorisation de http://devillers.viabloga.com/ que je remercie, et une musique "Le regard d'Ulysse".

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