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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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25 novembre 2007

Extension

 

 

Le_d_sesp_r__Courbet

le désespéré de Gustave Courbet

.

 

C’est étonnant comme on reproduit toujours la même chose

c’est étrange ces mêmes sensations à chaque voyage

alors il faut s’asseoir auprès d’un arbre et attendre


 

Sur le rebord du drap

c’est écrit dans le couffin au rebord de l’anse

au bracelet rivé au poignet

c’est écrit que le voyage ramène à la position fœtus


 

Le corps balance d’arrière en avant

c’est étrange l’amplitude de la pensée dans les jeux d’ombres

les yeux aveuglés passent et trépassent


 

Il faut taper aux carreaux avant que le monde ne se soit endormi
leur expliquer

sous le voile il y a un humain en danger

derrière cette prison d’étoffe un être a perdu la chair qui se constitue dans le ventre de la mère

Il a perdu la langue et s’exprime avec les doigts

Il s’en retourne à l’origine du monde


 

Il faut broyer la machine à cloner

les genoux écorchés ne peuvent plus reconstruire la marche flexible

il faut déterrer la hache de guerre à jeter aux mauvaises fées

A quoi bon continuer si les maléfices perdurent


 

Il faut arrêter d’écrire contre la vitre
cela ne sert à rien

il faut ouvrir les fenêtres
crier dans le vide tête levée

dans l’extension d’une flèche brisée

 

 

lutin - 25-11-2007

 

 

 

 


 

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18 novembre 2007

Arrêt sur image

dali1au6

.

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C’est drôle le hasard, quelques heures de sommeil seulement, les yeux s’ouvrent sur le silence, la bouche reste close, le pas hésite vers la fenêtre, la main soulève le rideau blanc et le clocher manifeste le réveil, comme s’il attendait la levée du corps, il est 9 heures, la nature est figée, les arbres tirent leurs bras amaigris  vers un ciel laiteux sans tolérance comme l’aspirateur du cantonnier qui a avalé l’été.

Un homme en casquette passe sous les fenêtres un bouquet de fleurs à la main, fier il marche droit vers l’élue de son cœur, je le suis du regard jusqu’à perdre de vue ce papier argenté qui protège du gel sa déclaration d’amour, va-t-il la rejoindre par surprise sous les draps,  je croise mes mains, les décroise, mes doigts sont comme ces tiges nues, ils ne savent pas quoi faire de l’espace.

Une femme  au rythme de la vessie de son chien contourne les arbres dépouillés, frileuse son cou s’enfonce dans son pull col roulé, elle a l’air bossu enveloppée dans ce chandail trop grand pour elle, je la soupçonne de l’avoir piqué rapidement à son mari, la voilà en train de taper du pied sur la pelouse blanchie, mes pieds sur la moquette se recroquevillent de froid, je suis pourtant près du radiateur. Délicatement elle ensache les déjections de son caniche, j’ai mal au ventre.

Un survêtement bleu dans une démarche militaire avance à grandes enjambées la baguette de pain fraîche à la main, à pas lents je m’en vais vers la cuisine prendre un café, je n’ai pas de croissant. C’est dimanche nul doute,  la rue est calme, les voitures grelottent le long des trottoirs,  elles trempent leurs roues dans les caniveaux gelés. Je n’ai plus de pain à plonger dans le bol.

Dans le brouillard de mon réveil je sais, mais oui j’ai mal au cœur, non pas ce mal d’un trop plein d’abondance, il y a plusieurs jours que je ne mange presque plus, j’ai mal tout court. Mes rêves portent l’estampille de mes jours, le carcan de mes doutes. Mes yeux portent les stigmates de mes nuits, en croissant de lune un trait couleur arc-en-ciel  mange mon visage. En noir et blanc des lacets de mots ont étranglé la nuit, haute en couleurs l’intonation de la voix prend du relief au petit matin. Mes rêves se sont envolés et me voilà nue comme ces arbres si laids chiffonnée de mes tortures nocturnes à regarder les autres vivre, à écouter s’égrainer quelques notes de musique. Dans la note de piano il y a des larmes, la touche noire comme un cercueil les a enveloppées et les voilà prisonnières.

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lutin - 18-11-2007

16 novembre 2007

Désert

DSCN1132

Ma tête est un désert, je m'en vais compter les grains de sable, je m'en vais refaire le chemin à l'envers.

Mes mains ont perdu l'envie de construire des châteaux en Espagne, je m'en vais les mettre au repos

Mes pieds vont retrouver la route c'est certain, je ne me suis jamais perdue, alors je vous dis à bientôt.

lutin

5 novembre 2007

Souffleur de verre

Frasco_Kirzdorf_Pavel_Souffleur_De_Verre_Flacon_Fleur_Cordon

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Je m’en vais dans mon grand jardin regarder le monde à l’envers
je prendrai mon élan dans ce vaste océan
depuis si longtemps j’ai cette envie de devenir liquide
étrangère dans le jeu des miroirs
je nourrirai la terre de mon eau
.

Sous la lumière il y a dans l’air ce léger souffle
un parfum oppressant qui serre le cœur comme la traversée du désert
je tombe dans le précipice de la nuit
le moral inégal j’égraine les heures
dis est-ce que tu dors ?
.

Derrière l’arbre il y avait la forêt, devant nous le hasard
empêchant les mains de se lier
les sons vibrent en moi, dansent les images
si je pouvais dissocier le corps de la pensée
comme l’archet de son violon
je serais souffleur de verre
l’eau glacée refroidirait la matière

.

lutin - 05-11-2007

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pour ceux qui aiment le travail du verre, un lieu

http://www.ericsimonin.com/pages/videos.php

26 octobre 2007

Epitaphe

un_ange

Main en éventail, le bras tendu

plombée par un ciel trop bas, je me cogne la tête

les arbres comme des sabres lancent leurs tiges amaigries

un parterre de feuilles mortes

coupées de la sève se souvient

courent les mots sortis de ma bouche

des lettres de sang forment une épitaphe

il était là, c’était sa destinée

il a marché à reculons pour effacer ses pas

un saut de l’ange,  auréolé de lumière

c’était son cri

et reste l’empreinte à jamais

une flèche de glace vue du ciel

vers la fenêtre accrochée au balcon le noir s’est installé

les ombres dansent à mon chevet

en requiem la musique tourne en boucle

.

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lutin- 26-10-2007

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21 octobre 2007

Un jour d'exception

DSCN1297

Aujourd'hui j'écrirai peu

les mots me manquent noués tout au fond de la gorge

les yeux ne sont que flaque d'eau, mare, étang, océan

de cette étendue d'eau je vous en livre le sel :

Une grande joie

mais aussi une grande douleur

les absents sont encore plus absents

le chagrin encore plus immense la main froide dans le vide

la vie continue... qu'elle soit heureuse

Putain pourquoi tant d'absences

sa main n'est pas là pour réchauffer la mienne, hier aussi elle était froide

ce froid humide de la peur

.

Trop d'absents oui bien trop...

une envie de crier

alors je vous le livre ce cri

STOP … !

Je plonge sous l'eau confier mes mots

là où personne ne peut m'entendre

DSCN1296

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DSCN1307

http://www.dailymotion.com/video/x1q36c_edith-piaf-non-je-ne-regrette-rien_family

lutin - 20-10-2007

18 octobre 2007

Grève

vitrine

Au volant de sa voiture une femme
lunettes noires face au pare-brise brouillé
le soleil blanc l’aveugle
elle lit rapidement les numéros de la rue
la peur de dépasser l’immeuble
dans le flux des voitures qui la pousse

Que regardent ses yeux, les passants n’en sauront rien
dans l’habitacle, masquée et fermée elle n’est qu’un mannequin
un coup d’accélérateur à l’orange
un geste de la main pour s’excuser, pardon d'exister
non elle a encore le temps
noirs et blancs sont vos chemins tracés, rouge est mon sang qui court

Les vitrines exposent la mode de l’hiver, elle a chaud
ouvre la fenêtre
le bruit l’agresse
les moteurs en furie se jettent à ses oreilles
la pollution dénature son parfum

Tout est mouvement dans sa voiture
elle enlève l’écharpe blanche
freine face au passant râleur
accélère dès que le pied dépasse le capot
le ronflement du moteur démontre son agacement

Elle roule vite, elle a rendez-vous
défilent les enseignes jusqu’au numéro 235
un coup d’œil à la montre
une heure d’avance l’épaule contractée
le ventre noué

Deux euros pour un ticket
elle gare sa voiture
se fond dans la foule à grands coups de bottes
au numéro 233 elle pousse la porte
calmement se pose en vitrine

Elle regarde les passants agités
inspire en trois temps, des postures de yoga dans la tête
expire en six temps
posément elle plie son écharpe blanche, ôte ses lunettes noires
son blouson sur le dossier de la chaise
elle demande un thé à la menthe au serveur

Sa main plonge dans son sac
le téléphone à la main, elle articule d’une voix suave
chéri je suis en bas

.

lutin - 18-10-2007

10 octobre 2007

Amnésie/Amnistie

DSCN1153

Il ne faut plus réfléchir
les balançoires vides tanguent leur tristesse au vent de la nuit
l’herbe a laissé la marque de leur va-et-vient
les pieds ont imprimé une dernière page
si vous les revoyez ils pourront vous lire la fin de l’histoire sous le réverbère du jardin clos
les mots crisseront sous la dent


Il y avait l’attente si belle, la paillette sous la paupière
des bas de dentelle qui laissent la chair paraître dans le mouvement
Il y avait aussi le sein caché
dans le pull croisé noir près de son cœur
une main sur la peau, un semblant d’oubli pour mieux revenir
le baiser sur la main


Le soir est si doux quand on ne pense plus dans la chambre
quand la plume d’oie laisse l’empreinte du livre que l’on pose
les yeux mi-clos dans l’attente de l’ombre qui s’allonge
sur l’oreiller le poids de la tête dessine les rêves
tanguent les mots, s’agite le corps dans les draps


Il y avait un grand trait noir sous l’abat-jour du ciel à l’heure de la nuit
des jambes longues et silencieuses dans l’ouverture de la hanche
des pas si lents au croisement de la paupière
un genou à terre embrasse la main tenant le livre
repos forcé pour supporter l’attente
les instants sont doux  dans l’amnésie/amnistie du fil du temps

Inspiration venant du film : Je vais bien je t'en fais pas :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18638624&cfilm=108818.html





lutin – 10-10-2007

4 octobre 2007

Extrême onction

Encercle_20bronze

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Elle sort de sa peau

pour d’autres cieux

donnez-lui le pas

sur ce lit de roses

fleur rouge offerte

à jamais fermée

elle s’est laissée mourir

au fond

elle n’a pas bu la dernière goutte

Au point de non-retour

pétales fripés

elle s’est couchée dans l’attente

de l’extrême onction

donnez-lui le vent

donnez lui la force

de pousser les nuages

fleur rouge à  jamais fermée

elle expire son dernier air

dans l’attente d’un mirage

Au point de départ

donnez lui la vue

elle veut voir ses amours

avant de fendre la matière

en fusion

le ciel est si bas

elle a peur de se cogner la tête

La mèche de cheveux vers d’autres cieux

elle contemple ce ventre énorme

qu’est le ciel

là haut on emprisonne les morts

là haut on emprisonne l’amour

là haut on ne respire plus

alors d’où vient le vent

peut-être la dernière expiration du dernier venu

Les nuages  l'appellent

elle a aimé le ciel

plein de promesses

au rythme saccadé d’une fin de vie

ils lui racontent des histoires d’enfant

le lapin aux grandes oreilles

l’ours en peluche éventré

on lui a arraché le cœur

donnez lui la force de partir

statufiée dans une peau de bronze

.

.

lutin - 04-10-2007

30 septembre 2007

Attente inhumaine

l_inconnue

Des pas montent l’escalier
les voix continuent de monter
les pas s’arrêtent sur le palier
les voix continuent leur chemin
être l’épuisement d’une attente inhumaine
le regard tourné vers le ciel
face à cette lune qui éclaire une chambre désertée
la tête entre les mains elle broie ses souvenirs
laisse rouler ses larmes sur le plancher
dépossédée d’elle-même
derrière ses rideaux blancs qu’elle froisse
dans l’espoir d’entrevoir l’ombre de ses pas
elle est la douleur inhumaine
elle compte les heures
se raconte des chimères
ne plus entendre les pas
ne plus entendre les voix
à l’écoute du silence
seule à genoux
elle demande à Dieu pardon
une nuit trop longue l’écrase
elle ne peut résister à l’au-delà
à l’aube aux premiers chants des oiseaux
quand le soleil naît à l’horizon
un corps épuisé gît sur le plancher
les yeux clos vidés d’attente inhumaine

.

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lutin

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