LA PHOTO
Il te dira le poids du silence
quand les ombres s’infiltrent
l’imaginaire remonte de l’enfance
au fond du lit aux aguets le monde devient mauvais
un piège où la jambe se fracture
lente agonie de la gorge nouée
Elle te racontera la capture des images
dans son filet elle les brasse encore et encore
en remonte des mots de braise nus comme Eve
la pudeur n’est pas de mise le miroir traversé
assise sur une poudrière ses yeux appelleront
un ciel déchargé du chaos de l’esprit
Plus noire que l’abîme l’atmosphère s’électrise
de leur sang coulent les mêmes mots de l’incompréhension
tendus ils brandissent leurs étendards pour une même guerre
aveugles ils ne voient pas qu’ils portent les mêmes couleurs
criblent leurs os d’invectives
Pitié pour eux vent de folie
allez faire la guerre ailleurs
sur cette pelouse est né leur amour
il lui dira qu’il ne croyait pas aux débauches
elle lui racontera qu’elle a griffé les images
gravé leurs souvenirs à même le sol
lutin – 27-03-2007