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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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27 mars 2007

LA PHOTO

Toile_d_araign_e

Il te dira le poids du silence

quand les ombres s’infiltrent

l’imaginaire remonte de l’enfance

au fond du lit aux aguets le monde devient mauvais

un piège où la jambe se fracture

lente agonie de la gorge nouée                   

Elle te racontera la capture des images

dans son filet elle les brasse encore et encore

en remonte des mots de braise nus comme Eve

la pudeur n’est pas de mise le miroir traversé

assise sur une poudrière  ses yeux appelleront

un ciel déchargé du chaos de l’esprit

Plus noire que l’abîme l’atmosphère s’électrise

de leur sang coulent les mêmes mots de l’incompréhension

tendus ils brandissent leurs étendards pour une même guerre

aveugles ils ne voient pas qu’ils portent les mêmes couleurs

criblent leurs os d’invectives

Pitié pour eux vent de folie

allez faire la guerre ailleurs

sur cette pelouse est né leur amour

il lui dira qu’il ne croyait pas aux débauches

elle lui racontera qu’elle a griffé les images

gravé leurs souvenirs à même le sol

lutin – 27-03-2007

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Commentaires
L
Tu dis tant de choses, et tu le dis tellement bien, peu importe le thème. Merci Agnès.
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A
Un poème absolument superbe !<br /> J'aurais aimé en citer quelques passages, mais j'aime le tout !<br /> <br /> Lutin, Lutin, c'est magnifique ! Moi, je ne sais pas dire l'amour... mais je le vis intensément depuis des années. ;-)))
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L
Magnifique cadeau. Merci !
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V
J'aime simplement<br /> j'aime<br /> <br /> ***<br /> l y avait un pont juste au-dessus du sang.<br /> Souviens-toi, mon Aimé.<br /> Qu’elles étaient douces nos soirées au bord du fleuve. Nous connaissions tous deux les ombres de chaque heure, les creux où l’eau pouvait attendre patiente que le soleil vienne la frôler, la patine irisée des cailloux dont nous envoyions les ricochets se perdre vers l’autre rive.<br /> Nous aurions pu pendant des heures regarder l’eau se froisser des légères risées qui taquinaient les libellules et déportaient leurs danses vers le coeur du courant.<br /> Mon cœur battait comme un jeune oiseau lorsque, dans la foule, je devinais ta silhouette déliée à la démarche à la fois brisée et assurée, regard accroché à un but lointain, les pieds traînant vers d’improbables fossés au milieu du bitume.<br /> <br /> J’aimais ce noir dont nous nous vêtions tous deux, à peine éclairé de blanc certains jours. Il absorbait tout autour de ta personne le moindre frémissement de lumière que ton regard sur les choses me rendait encore plus intenses et plus belles. Tu avais l’art de me faire voir l’au-delà des bruines et des pentes.<br /> Tu ne m’as jamais fait l’amour.<br /> Tu me disais « nous avons bien le temps ».<br /> J’aurais aimé tu sais ?<br /> C’est à peine si tu osais prendre ma main dans la tienne .Encore aujourd’hui j’en ressens la chaleur.<br /> Un jour, des barbelés ont séparé ton quartier du mien. Le pont est devenu un trait de désunion au coeur de la ville.<br /> Au milieu des bombardements qui allumaient nuit et jour les immeubles ou les pauvres maisons , dans cette odeur de ruine où se mêlaient parfums de bois, de chairs brûlées et d’onguents, la flamêche bleutée d’un papillon franchissant le fer nous rendait de l’espoir.<br /> <br /> Un jour, nous nous sommes faits papillons. Tu te souviens ? Nous avons, sans nous concerter, (ce n’était plus possible, tous les moyens de communication avaient été coupés), chacun de notre côté découpé dans le fil de fer juste de quoi nous faufiler dans l’ombre. Et nous avons rampé le long des murs jusqu’à ce pont abandonné mais sous lequel l’eau continuait sereine de couler.<br /> Tu sais.. l’as tu jamais su ? Que je t’ai aimé comme peut-être jamais je n’ai aimé quiconque ? Et que je t’aime encore.<br /> J’ai vu ta silhouette. Et puis..<br /> Il n’est resté que nos mains tendues l’une vers l’autre, accrochées à un rayon de lumière, pont d’anti-chair s’étirant à l’infini au dessus du fleuve, juste au-dessus du sang
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