Peau d'âne
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Porte-moi jusqu'à la glace
Que je vois le reflet de ta peau
Porte ta main jusqu'à mon visage
Que je sente perler l'amour au bout de tes doigts
Et ferme-moi les yeux doucement
Les images ne pourront s'échapper
Je les associerai aux odeurs de ta peau
Aveugle face au miroir je te devinerai
Je veux dérouler le fil
Détisser la toile d’araignée
Percer les perles de rosée qui ne sont que larmes de nuit
Argentées dans les flammes du soleil elles tarissent
Il est là enfermé dans sa propre guerre
La glace ne doit pas devenir barreaux
Au travers les sentiments se tordent
Un orage trop puissant et la peinture dégouline
Je voudrais trouver l’envers de son corps
En retourner la peau pour des jours plus joyeux
Quand l’eau vient à manquer lui insuffler ma salive
Je voudrais faire de son château de sable une forteresse
A l’abri des remparts les chats noirs ne pourraient l’atteindre
Le vent de la mer assècherait les plaies
Laisse moi l’art de m’échapper
Vêtue d’une peau d’âne j’attendrai au coin de l’allée
Un carrosse me transportera plus loin que le reflet du miroir
Les grandes frayeurs font changer l’humain
lutin - 12-04-2007