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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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15 septembre 2009

Dédoublement

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Le rébus

Pour Man Ray, le rêve fonctionne comme un rébus. La preuve en est dans cette image érotique : une main tient le soleil et les jambes représentent un phallus. "Ce rébus de Man Ray est une dissimulation d'images sexuelles". En image : Man Ray Le rébus, 1938, Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou

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Poser c’est aussi écrire

Sur le trottoir au goût macadam un geste à la craie
comme peindre

C’est aussi  le réverbère clignotant à hauteur du balcon
fatigué de trop de nuits

Un bras balancier du noir à l’orange
Il n’y a plus d’heure

Sur un piano les doigts longs colorés ou absents
Par intermittence

En toile de fond l’harmonie des couleurs
étalées comme l'eau sous le phare

Un équilibre achevé
en point de fuite juste quelques traits blancs
et le vide

Déjà déformées la musique et ses variations

Il pleut sur la peau
à laver la bouche et les lèvres

J’ai l’impression d’être un fleuve en crue
emportant une branche
et sa main

Sans cesser de regarder l’arbre
comme à travers un mur de verre
j’étais là à l’intérieur de toi

Ton visage muet et ruisselant
dans un tableau m’appelait à l’aide
sans pouvoir le toucher


lutin – 15-09-2009

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14 septembre 2009

Rêve d'amour

L_implorante_d_tail

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J’aurais avalé la forêt entière
La tête haute jusqu’à la cime
Que croire de nos illusions marquées sur le sol
Que seras-tu dans deux minutes ?
Au creux de mon ventre

Demain je marcherai le cœur serré d'amour
Vers un trou que nous avons creusé
Un deuxième pull contre le vent
Roulé en boule pour évaluer le degré d’urgence

C'est la fête au château
Les dames promènent leur robe de soirée
Nous sommes nus fenêtres ouvertes
Un chant accentue le vide du balcon
La pluie s’effiloche  le long des sculptures
Lavées de nos regards

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lutin - 14-09-2009

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13 septembre 2009

Maison déshabillée

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Derrière le papier peint
il y a une autre respiration
un passé écrasé dans le creux de la main
poing à jamais amnésique
si on n’en soulève pas le coin


Il y a la lumière diffuse dans l’œil
la voix faïencée qui tombe du plafond
dans l’ombre du tapis
les mots que l’on croyait morts
s’infiltrent sous la porte


Les draps blancs jetés comme des fantômes
pour ne pas perdre l’envoûtement
grimacent dans le désordre de la pièce
et les mots rampent en poussière de plâtre


Derrière la couleur des murs
il y a la blancheur des corps qui se mangent
dans la nudité, à même le sol
et les sons résonnent en cristal
au vent des sentiments


Dans une maison déshabillée
il y a une église
une amplitude dans le son de la voix
un ciel haut où se retrouver
une maison nue, c’est le monde à l’envers
fenêtres ouvertes



lutine

7 septembre 2009

Le vent

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Le_vent

3 septembre 2009

Géométrie

41084488

B - acrylique sur toile
elle n'avait pas de nom alors on l'appellera " je suis brouillée avec la géométrie" préférant la courbe des corps

"Journal d'un idiot II" gg

ma réponse

On ne peut pas inventer Dieu, mais on peut s'inventer autre, se créer, se construire, se reconstruire, être. C'est une affaire d'ascension de soi. J'y reviendrai jusqu'au rire interdit, jusqu'au doute que je renie car il empêche d'avancer, il est une perte de temps et l'on doit le chasser comme on chasse les heures souterraines, le début, le tout début, le premier indice, la première faille, le Diable.

Qui est Dieu, qui est le diable, ma réponse Dieu est un homme, le diable est un homme, tiens une majuscule pour l'un, une minuscule pour l'autre, je dirai l'HOMME est vivant et doit le rester en ligne droite, ligne la plus courte pour être au croisement le plus rapidement possible, les diagonales allongeant la route surtout quand on y ajoute des virages jusqu'à la plaie. Quant aux flèches ne sont-elles pas un retour par ricochet.

L'homme n'est pas une géométrie, l'homme est une ouverture vers l'horizon. De mémoire je ne connais pas d'ouverture dans la géométrie, on parle de cercle, de carré, de rectangle, de triangle, d'angles, obtus, ou aigus, comment être si l'on est obtus, comment être dans le cri aigu, je m'égare dans les angles, trop droite peut-être, et c'est pire dans les labyrinthes à géométrie variable. Quant à Dieu il n'a pas voulu cela.

Tout ceci n'est qu'un langage de sorciers, il faut s'en méfier, ils s'accaparent votre âme, vous retournent comme une crêpe et vous ne savez plus qui vous êtes dans une marée de symptômes. Le vent prend possession de vous, quand une lumière s'éteint l'esprit est là, quand le son de la télévision monte, il est encore là, le réverbère s’en mêle de sa couleur orange tant que les volets ne sont pas fermés jusque dans votre lit et dans le sommeil, il ne vous lâche pas après l’amour aussi et la cuillère si douce jusqu'au matin, c’est palpable  la noyade de l’un dans l’autre. Oui les effets sont puissants, on ne sait plus qui parle, Dieu, le diable, ou l'esprit à travers le sorcier et ses flacons posés sur le bord du lavabo, il fait le compte des minutes maléfiques jusqu’au clignotement de l’ampoule qui crépite comme l'allumette sur le bûcher pour rappeler sa présence.

Je suis le rayon d'un cercle, juste la moitié de ce que j'aimerais être, en dehors d’un lit je n’ai pas de corps.

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lutin - 03-09-2009

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31 août 2009

Jour sans fin

Jour_sans_fin

sur une sculpture de Camille Claudel

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Il faut laisser couler l’eau longtemps

La jambe aérienne tout au bord

Hâlée juste le temps d’une saison

Musclée dans l’effort comme l’avion

Mes yeux pour toi

Au regard fier

Une énergie silencieuse

Une forme de défonce, une reconstruction

Il reste si peu de temps

Le ventre gonfle

Dans l'attente d'une liaison

Entre départ et les genoux qui se cognent

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lutin - 30-08-2009

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24 août 2009

Mille traces laissées

DSCN3863

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Tu as disparu sous la feuille morte, j’entends tes pas
Ils s’éloignent là où on ne voit pas le besoin naturel se faire
Je lève le nez, hume la chaleur dans les rangées d’arbres
Je cherche l’eau dans l’air, signe de vie sur la terre
Le pied aussi gris que la pierre, la peau couleur poussière
J’attends l’ombre dans le froissement du taillis
Tes jambes musclées et la voix
Qui prolonge le front droit
Elle est grande par rapport à moi
Elle se penche
Je vois son dos s’arrondir
Je vois les gestes qui s’enchaînent
Le short je ne le vois pas
Je vois les mains, le tee-shirt trop court
Tu es dans la couleur bleue au-dessus, dans la contraction de la course
Un baiser pour la route, du sel dilué dans la salive
A l’heure où le bronze nous habille
C’est le mouvement qui me rassure
Tes pas devant moi jusqu’au but
C’est une image entière contre l’écorce que j’aurai
Dos plaqué, ton ventre appuyé
Des pages pleines pour l’instant illisibles s’écriront
Quand la lumière s’en ira dormir jusqu’à demain
Patiemment elles se superposeront, par mille traces laissées

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lutin - 24-08-2009

22 août 2009

Syngué sabour ou Pierre de patience de Atiq Rahimi

Syngué sabour n.f. (du perse syngue "pierre" et sabour "patiente"). Pierre de patience. Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l 'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate.... Et ce jour-là on est délivré.

Le mari, une balle dans la nuque est allongé, c'est un mort-vivant, son épouse égrainant son chapelet, à genoux près de la couche, fait un monologue de sa vie de femme, d'épouse, de mère, allant jusqu'à l'intime d'elle-même, pour la première fois de sa vie elle peut s'exprimer sans le risque de voir les coups tomber. Le mari devient sa Syngué sabour ou pierre de patience qui entend tout ce qu'elle dit, il ne bouge pas, ne parle pas, seule sa fonction auditive fonctionnerait...

***

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Brouillard du réveil
affecté des stigmates de la nuit
en noir et blanc des lacets de mots
un trait couleur arc-en-ciel mange le visage
des rêves chiffonnés
par les mots torsadés
sous la peau

Sous la langue
le venin file
purulent dans les coins de la bouche
antidote l’amnésie
efface au fil du temps
les larmes étranglées
dans la note noire du piano

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lutine - 21-08-2009

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20 août 2009

Petites mains

 

A toi deni_h et à ton livre "Babioles de la non-pensée "

http://www.ouaknine.fr/

DSCN3907

 

 

"une grande oeuvre dans de petites mains"  "F" ma réponse



Mais que racontes-tu ?  chaque chose à sa place, il faut être grands comme Camille ou Rodin ou comme à Versailles, voici le Gladiateur mourant, je croyais le dessiner easy... nous ne sommes que des écrivaillons ou des dessinriens, des riens quoi, et alors où est le problème on peut tenter et se faire plaisir, le plaisir il n'y a que cela de vrai.

L 'important est de savoir ce que l'on veut, ce que l'on vaut, et ne pas pét.... plus haut que son.....c... ceci en toute modestie, ce mot "modestie" fait partie de moi, je sais ce que je vaux, ce que je veux, si je devais avoir une prétention dans le monde de l'art je le saurais déjà, la fée ne s'est pas penchée sur mon berceau, mais j'ai envie de me frictionner à ce monde, pour moi, oui juste pour moi parce que ce monde je l'aime depuis toujours, mais une chose est certaine quande je serai morte on ne parlera pas de moi. J'ai vu deux fois l'expo Utrillo à la Pinacothèque, j'ai besoin de partager mes états, il n'avait aucune prétention, si ce n'est vendre ses peintures pour quelques verres de vin, s'il savait ce qu'il est devenu après sa mort.... A-t-il pensé une seconde que ses variations de blanc seraient des notes de musique à nos yeux, les siens au fond d'un verre dans un café. Delacroix n'en parlons pas, je suis allée trois ou quatre fois à l'Institut du Monde Arabe, quand on aime on ne compte pas, quant au musée Rodin j'en ai fait ma demeure, ressentant la violence de ces deux êtres et la lutte dans leur travail, qui sera le plus grand, l'élève ou le maître alors que je les voudrais enlacés dans l'art, dans la vie, dans la mort. Je me suis appropriée leur couple dans le mien.

Après ma mort que je souhaite le plus loin possible  il n'y aura que les miens pour penser à moi, je lèguerai mon amour et là est le principal, mes écrits, mes peintures, seront un poids, je le sais déjà. J'y pense souvent, on ne peut pas brûler les textes ou les peintures d'une femme aimée, même s'ils ne sont pas bons, on les garde, comme on garde un bijou de famille, comme je porte les bijoux de ma mère, comme je regarde la photo de mon père dans le premier tiroir d'une table de nuit, comme je porte autour du cou et du poignet ce que j'emporterai dans la tombe, un amour sans limite pour un homme.

 

Pourquoi je te raconte tout cela, je ne sais pas, cela couvait en moi depuis si longtemps. J'ai dans ma chambre tant de souvenirs de mes parents, ma chambre n'est faite que de cela, je ne parlerai pas des tiroirs, tu comprendras un jour, un jour le plus loin possible, un jour ce que je fais meublera par amour une autre maison alors que je serai sous terre, quelquefois j'y pense et je ne veux pas léguer mes propres maux.

J'ai tant aimé, j'aime tant, que je vais continuer à écrire et à peindre. Me voici à confesse, mais tout cela est parti de tes mots "petites mains", il n'y a jamais de petites mains, il y a des mains et elles ont tant à dire, les petites mains sont pour l'obéissance, nous sommes loin de cela, n'est ce pas ? nous voulons nous libérer, nous avons un tel besoin de dire que nous sommes tombés dans le travers de la poésie pour nous exprimer, aimant la poésie d'abord, voulant aimer et être aimés, nous avons trouvé un moyen de communication au travers de l'écriture, l'écriture le déversoir d'accord, l'écriture racolleuse pas d'accord.

Mais pourquoi je te raconte tout cela, parce que tu parlais de "petites mains", non nous sommes des grandes mains qui veulent s'exprimer, oui  nous sommes de grandes mains parce que nous nous exprimons, nous sommes des géants, tu sais comme les ombres couchées sur le sol quand le soleil se couche, j'aime cette heure sur mon vélo, le monde est gigantesque alors que quelques heures avant nous n'étions que liliputiens écrasés par le soleil. Je te dis cela parce que je souffre aussi de ne pas sortir de l'ornière, oui je souffre comme ceux qui s'expriment sur le bleu. Je suis là pour le dire sous mon pseudo lutine, dévoilée par des cons je suis Bernadette Delage, comme on l'a écrit, sans mon autorisation, je me moque de ces gens, je les plains, je suis B/lutin/lutine/Bernadette Delage selon les évèvements, B pour les peintures, lutin pour un lieu sage, lutine pour le bleu où tout diverge et Bernadette Delage quand je m'adresse à des lieux où le nom le vrai est obligatoire, de mon nom on en fait ce que l'on veut, de mes mains si petites, je les regarde et je les fais travailler, et si sur ce bleu on écrit mon nom le vrai, sans mon autorisation, je m'en moque, je ne travaille pas pour des petits yeux et des petites gueules et les guerres intestines entre hommes et femmes, j'ai un besoin de m'exprimer, je suis B avant tout.

Tu disais "j'aime la justesse du trait" je n'en suis pas certaine, tu aimes le trait, mais tu es contre le classissisme, comme moi, je lutte aussi contre cela, trés difficile d'en sortir, car c'est là où il faut s'exprimer sans les béquilles qui nous entourent. Un jour je ferai du ski sans mes bâtons pour prendre les virages, les bâtons ont toujours été ma sécurité dans les descentes, sans bâtons je deviens l'enfant qui apprend à marcher et à chaque virage je tombe, oui je tombe car j'ai perdu mes repères et aussi mon père, la mer me manque, la mienne aussi, un jour je nagerai sans bouger, un jour je courrai sans courir,  un jour je dormirai les yeux ouverts, un jour je parlerai sans m'exprimer ou inversement, ce que l'on me reproche souvent, je vis de silences, un jour de mes silences j'en ferai une vie à haute voix. Dieu faites que je me débarasse de mes repères mais jamais de mon père et de ma mère. Tout ceci est née de tes mots "PETITES MAINS", qui est petit, qui est grand, qui est la référence, oui qui ?  PRESENTEZ LE MOI.

Je pourrais continuer si longtemps mais je te libère  et ceux qui veulent bien me lire avec mes petites mains que je considère grandes en toute modestie, rien n'est petit sauf les petits mots d'amour si grands.

Quand j'étais enfant on m'appelait "souris" je fus aussi "lézard", chacun  de ces mots doux a sa signification. D'entre tous je préfère "B" il est grand avec sa majuscule et se prononce "petite b"

 

 

 

lutin/lutine/B/souris/lézard/...- 17-08-2009

 

19 août 2009

lutine à la mer

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C’est ici les colonnes et les mots sur le sable
C’est un endroit rempli d’eau
La mer crache
Se vautre sur le sable
Ce n’est plus un jeu
Dessus – Dessous
Où est l’homme ? qui est la femme ?
Entre les couleurs
Le bleu pour les garçons, l'autre pour les filles

Des lettres effrayantes s’inscrivent
Violentes et ivres
Dans des éboulis de sable
Elles pleurent mille fois amplifiées
Croulant sous le poids
A l’envers le sable sur la tête
Les yeux fermés
Un monologue s’instaure d’entre les vagues
Je t’accompagne comme un chien
Dans la mer devinée

On marche sur la plage, ombres phalliques
Les drapeaux ont ouvert le champ de vision
Les cabines de bain ont disparu
Ta voix m’appelle vers le noir
Je trace des lettres énormes qui barrent le chemin
Un caillou entre les doigts
J’attends la courbure de la terre
Il fallait faire demi-tour en haut de la butte

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lutin - 19-08-2009

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