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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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26 avril 2018

Manège

 

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Auris en Oisans 2017


Le front collé au ciel
l'astre comme une source
ombre - lumière
noir et blanc
paupières toujours baissées
aveuglées, détournées
sous les pupilles le même fil rouge
frôle les rails de l'invisible
si près du sol
la main sur le feu d'une pente enneigée
compte les gestes automatiques
d'une horloge en fin de course


J'attends le murmure des vents
puis l'or du soir qui étincelle
ivre de soleil
c'est ainsi que je regarde le manège
des ombres qui s'allongent
lèvres closes
ce grand miroir ne change pas
immuable et secret
enfile ses vieux habits de cendre
pour un dernier tour

 

 

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30 mars 2018

Apnée

 

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Saint Michel en Brenne

 

Au fond de la tasse c’est le froid
Tête renfrognée le regard grelotte
Qui respire ?
D’où viennent les bruits
Les pierres blanches marquées d’une croix
Les cortèges d’étoiles sous les paupières
Qui parle ?  

Je conjugue le verbe Aimer
Aimer la vie
L'attente
L'espérance
Je me souviens de tout
De l’animal qui dévore
et consume

La mémoire en désordre
La maison en apnée
Je me laisse glisser sous un nuage de lait
La cuillère sur le rebord de la soucoupe
Entre le pot de confiture et le bol de céréales
S'ouvrent le ciel ainsi que mes yeux 

Tout est clair maintenant
De l’arôme du café montent des bras
Ils tournaient dans un rond de fumée

.

4 mars 2018

L'arbre aux trois visage et pleine lune

 

 

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Chêne de la Pocqueterie

 

Lorsque s'éclaire la lune
dans un grand silence
que rien ni regard
au travers d'un brouillard de plomb
ne voit au fond des yeux
l'arbre aux trois visages
solitaire dans ses bras ouverts
tisse une roue de lumière
sa forme n'est jamais vaine
aux heures interdites
la lente chute de ses membres humides
te surprend à parler une autre langue
inflexion de voix pour qu'elle devienne musique
ce ne sont que des mots insufflés
tes paupières clignent
fidèles à la nuit

 

 

 

27 janvier 2018

Tempête

 

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Arcachon 2017

  

Est-ce que la nuit a des portes
quand la lune ronde fuit
les nuages s'affolent

C’est lourd le mâchefer
l’embûche sous les pas
la circulation de l’eau
les odeurs chimiques et organiques
au milieu des décombres
sous les doigts la pluie dégouline

L’air froid fait partie des errants
tout s’arrête
il est temps de lancer les dés
dans un brouillard de plomb
et combattre la violence

Le ciel s’appuie contre un ballon gonflé d’hélium
je ne vois pas la vie
c’est l’océan que j’entends
écoute ! ses sabots résonnent

Nous aimerions ne pas porter la haine
mais le vent gronde si fort galopant
sans courage se rabat dans l'ornière
suspendues les mains se croisent et se décroisent

 

22 décembre 2017

A mon oncle

 

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gare des Bénédictins - Limoges - 21 décembre 2017

 

Pierrot de la lune
je me nomme en terre
Paix

Visage blanchi

éclairant le ciel
en vain les bras se tendent

la nuit descend
et je demeure
enfermé

Mon nom est mémoire

j'oublie les heures
les ombres et les corps
ne connaissant plus l'insomnie
le tic tac de l'horloge
le jour se lèvera

mes paupières toujours closes

Je n'ai plus peur

de l'ennui
de l'enfant perdu
derrière mes yeux
c'est le vide

et résonne
mon nom si fort


 

 

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9 décembre 2017

Rideau

 

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Photo septembre 2017

 

Un autre monde
s'entrouvrent les lèvres
libres, libres
parlent les mots 
tranchent le regard

Les mains comme des papillons
paupières closes
ne demandent qu'à se tendre
le spectacle est terminé
ainsi se délivrent les prisonniers

Rideau

Se lèvent les rires
les pierres n'ont plus peur
ne craignent plus les cris
dans l'évier du soir
fatigue et désir tirent leur révérence
dans un siphon

 

 

30 novembre 2017

Terre de sommeil

 

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Peinture de Michel Devillers


Nous l'avons saisie
Du ciel tombée
La nuit nous a accaparés
A cette heure avancée
Couchés

Inaugurateurs des lieux
Nous nous sommes enfoncés
Tendus et fondus
Dans une nouvelle matière
La lumière tourne

Mémoire de forme
Dans le tournis lent
Epaule contre dos
Double ardeur

D'un grand espace
Empreintes jumelles
Love Love
Sous la livrée de fièvre
En de nouvelles odeurs
Les membres s'accaparent la place

C'est toujours le même homme
Les mêmes gestes enrouleurs
Avec plus d'amplitude
Nous signons encore
Où la lune file
Et déflore


 
12 novembre 2017

Au chevet des saisons

 

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Saint Aignan - octobre 2017 

 

C’est une image qui revient sans cesse
cette incroyable précision, la main et le déhanchement
le pied aérien à peine posé au sol
une musique s’est tue sur le chemin sans aube
l’hiver a fermé les ponts
j’aimerais savoir où vont les couleurs de vivre
les vies et les voix
la lumière reflétée dans l’eau
les ombres qui marchent avec nous
où dorment-elles ?

En face de ma fenêtre un arbre a perdu ses feuilles
puis deux, puis trois gesticulent leur nudité
chair affamée de mains tendres
les trottoirs sont habillés de forêts déchirées
il y a cette agonie sur la route
la signature d’une saison qui a perdu son nom
j’aimerais faire un tour de manège le long des murs
me suspendre au cri des oiseaux
comme une eau dormante

Et l’eau que tout emporte
où respire-t-elle ? quand elle nous vole
un tableau  de Géricault
j’aimerais savoir pourquoi elle n’attend pas
l’engourdissement des feuilles
la pâleur des couleurs
le refroidissement de la peau
Pourquoi les fleuves se ressemblent
nourris d’étoiles et de boue ?

 

 

28 octobre 2017

Miroir ivre

 

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Derrière les feuilles naissantes
les marronniers et les tilleuls
les écureuils, le roux du panache
le plus grand des frissons ne tardera à éclore 
mille pensées assaillent
jusqu'à l'abîme au noir de velours

On plante des tuteurs aux branches fragiles
on enterre les cheveux au creux des troncs
tourbillonne le fouet, natte immuable 
les oiseaux filent vers le nord
une algue serpente à l'aplomb du soleil

Depuis les marais où repose le sel c'est la guerre 
bêchent les pieds comme des crocs

Voici mes mains
sur ce front de sueur je plongerai
où la fleur pousse au fond d'un miroir ivre
qu'importe les bois aux saveurs barbouillées
la grande scie a nettoyé la langue blanchie de l'hiver

 

9 octobre 2017

Fin du bruit

 

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Les prés salés - La Teste de Buch 2017

 

Ils volent si bas enfermés
trou blanc dans le silence
dédoublés dans le chemin perdu
le soleil dort
la mémoire tourne
poupée de soie au sourire éternel
juste des ombres faites de plumes
sanctuaire métallique trop près du monde
tournent sur elles-mêmes
puis le soir revient coucher les survivants
fêlure fine sous l’aile de l’oiseau
tu voudrais mettre de la musique
on ne sait pourquoi
alors tu coupes les roses fanées
sur un banc du jardin

 

 

 

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