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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

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27 juin 2016

Maille à maille

 

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Mascarade, volants bleus dessus-dessous, poupée de chiffon, peau de chagrin tu avances. Ma vue est en train de mourir, elle n’est plus une voix mais un œil égaré qui regarde l’arc en ciel des couleurs où s'éteignent les lumières en terre ennemie. Je compte sur mes doigts les gestes, les pas en avant, les mains en arrière, je multiplie, je coupe et je divise les mots, la tonalité de la jambe, le bras qui se lève prenant Dieu à témoin. On n’opère pas la mort, on n’opère pas le ventre, on n’opère pas le sexe ni la bouche dans le sexe, on n’opère pas la sève qui monte, la soif, le sexe dans le sexe, on n'opère pas l'envie. Il fait chaud, l’herbe se rétracte, tout se rétracte, le ventre, les ongles, la main dans la poche, la poche comme une voile sans vent. J’ai pris des coups de soleil, j’ai fait le trottoir dans l’herbe verte, j’ai foulé le sol déhanchée. Le baladeur dans les oreilles j’ai fait l’amour à la terre. Les yeux cachés derrière des lunettes noires j’ai baisé la terre, le monde, les cris. Les fesses dans la terre j’ai laissé monter le plaisir des corps qui se séparent. J’ai bu les rêves détruits, les mensonges révélés, la laideur amère, j’ai applaudi sur la table de marbre.

Danse avec moi mon corps la contorsion du cirque, danse avec moi mon corps le morcellement des convergences, danse avec moi parole dans la déchirure du corps. Le robinet fuit, il m’épuise maintenant le cloc cadencé des mots qui donnent vie au corps, il me creuse la tête ce pas minuté. Ma vue est en train de mourir quand les mains me secouent, sueur, tueuse de la nuit, mensonge dessus-dessous clairvoyant on le respire le fouet sur la peau. Le claquement s’accélère, le cœur derrière l’arbre se couche, la pluie sous l’escalier ne respire plus quand les chevaux se cabrent dans le bronze. Les bougies vont s’enflammer, ne parle pas trop fort, ne respire plus, les trottoirs sont prisonniers des passants assis sur l’autre rive, écoute les rires des sans cœurs le livre dans la poche pour se donner contenance.

J’ai fait l’amour dans ma tête, j’ai fait la rue et ses parallèles. J’ai bu un perrier menthe la paille dans la bouche, sur la table un livre en attente, sous les pieds la guerre fait crier les graviers. Comment aimer un jardin hanté, les trèfles à quatre feuilles en friche, la musique toujours la même, danse avec moi blessure suspendue à mes lèvres. Ma mère répondez-moi avant que je ne me jette à l’eau, sueur et sel de bain. Marie je l’ai vu plus sombre que le noir de la mort le chat navigant sur les eaux. Au travers des barreaux j’ai tout compris sous un ciel bleu, rubans volants démodés, dessus-dessous, herbes folles au pilori. Maille à maille je détricote les feux d’artifice sur la table quand ses doigts fouillent mon corps.

J’écris au chevet de mon ventre.

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20 juin 2016

Damien Saez - Le Manifeste - Ni Dieu ni Maître

 

"Dans la musique on est comme dans l'amour : engagé sur le sentier de la vie faible. On va du point A au point B, d'une lumière à une autre. On est entre les deux, trébuchant dans le noir. Vivant d'incertitude et souriant d'hésitation, attentif à ce mouvement en nous de la vie frêle, oublieux du reste"

Christian Bobin

 

Ecoutez cette musique dans le silence, c'est étrange nous quittons ce monde vers la création. Quel voyage !
(mettez plein écran)



Alors que l'ombre brille, alors que la nuit m’habille de sa robe de deuil, l'espace s’orne d’un miroir, je cherche un large pinceau, je tends le bras, quand le bras s’assouplit, quand mon corps se détend, je me prépare au voyage, je peins le ciel avant qu’il ne se décharge, avant que je n’oublie son parfum. Je suis la mer qui retourne les couleurs dans ses rouleaux, le gémissement des vagues qui s'accrochent à la grève, l'odeur de la terre se mêle à mes pas, à mes gestes se mêlent les voix, combien de temps encore ?


 

 

 

16 juin 2016

Le regard du ciel

  

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Corps en action 
au-dessous d'un ciel intouchable
je n'en sortirai donc jamais

de tous ces sens qui transpercent l'espace
l'inverse de ce qui est course
dans les flaques d'eau je retourne
la vie
à l'envers
il y a des jours où l'on pourrait presque
cueillir à portée de main
le soleil dans son ombre


Nous sommes plusieurs
dans la même forme incassable
à passer un coup de chiffon dans le ciel
ce qui compte c'est la petite lumière
le moment flottant entre virage et ligne de pluie
c'est le pas rythmé au début du dimanche
on revient toujours au même endroit

on couvre l'herbe trempée d'été perdu
il suffirait d'un roncier plus touffu
il suffirait d'une gorgée, presque
juste une faille entre

 

 

8 juin 2016

Le long fil de l'oubli

 

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Je ne veux pas être
lumière dans l'écorce de l'arbre
au fond du jardin
bougie éteinte dans la vigne
avant de connaître les miens

Je cherche le bleuet désespéré
visage d'oiseau que l'on transporte
vif et gris jusqu'à l'arrêt
l'œil infuse et boit le thé du souvenir

Mon cœur est nuage
navigue et dérive
tout du long l'enfance
où j'ai gravé peu de pierres blanches 
au bout je baise la nuit

L'on parle d'amnésie
la vie se tait dessus la rivière
ferme mon corps à l'intrus
je ne voudrais pas partir sans mémoire

avant d'enfouir ma dépouille

Raconte ! les lieux et les tombeaux
le long fil de l'oubli
le blanc qu'elle a peint

Lentement c'est la trêve
ce qui pèse à mes cuisses
à mes lèvres closes
le cœur est chaud prés de mon père
alors qu'une femme enivre mes pensées



9 mai 2016

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6 mai 2016

Je m'efface là

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"Ce n'est pas pour devenir écrivain qu'on écrit. C'est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour."

Christian Bobin - La part manquante -


"L'amour c'est un fleuve. Il disparaît parfois. Il s'enfonce dans la terre. Il poursuit son cours dans l'épaisseur d'une langue. Il réapparaît ici ou là, invincible, inaltérable"......


jusqu'à l'instant où il n'est plus besoin d'écrire dans cet espace temps rempli d'amour, je me pose là.





6 mai 2016

Bleu

 

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Tu mourras de tes insomnies
nos mains tremblent
nos doigts se cherchent
tout est différent
nous avons basculé
petites bêtes au bord du vide

Les poissons de pierre
enfantent sur le trottoir
reste donc un peu tranquille
j'aimerais te regarder encore
trop bleu éteindre la lumière

Nous nous sommes enfermés
dans la fenêtre ouverte
quand je tourne la tête
l'arbre se meurt dans sa maison
et invente des nuages

 

 

1 mai 2016

Paris dégouline

 

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C'était Paris aujourd'hui
le train d'un point A vers un point B
stations aux miroirs gris
griffées de tags ensanglantés
ils ont l'air si fatigué les gens
inexistants sans arbre ni oiseaux
les pierres le long des rails métalliques

Silhouettes de papier mâché
il n'y a que l'aigreur de la pluie aux carreaux
flèches aux couleurs de mouette
certaines plus vivaces touchent terre
rejoignent congénères piétinés

C'est la course
au crochet de la lune
la morosité que la saison dissimule
les journaux coulent l'encre
ne pas lire
non ne pas lire lors du dernier train
sous le pied l'encre effacée
alors qu'on illumine les rues
sombrent les yeux sous la rame

Tout dégouline dans l'espérance du sommeil
les cernes lavés d'indifférence
courent vers la solitude
à l'abri de quoi
à l'abri de rien
du moindre bruit de pas

 

 

1 mai 2016

Comme une nouvelle terre

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Oskar Kokoschka 1914 - Die-Windsbraut


Les jours se couchent
les mots se consument
petites bêtes le long des doigts
aiguilles d'or et d'esprit
cousent espérance d'étincelles

C'est écrit comme des filaments
entre la tempête au creux des paumes
file la mer presque morte
les corps nus embrassant la terre
est-ce l'amour ce mouvement d'air ?

C'est la croix de l'église plantée
la présence de Dieu contre la nuit
sa parole prend forme se déchire
ma main qui s'ouvre et se ferme

Sous la fenêtre c'est l'orage
on lui coupe la parole
on ferme les volets
à l'image d'une maison bien rangée
et nos corps, nos corps suspendus
pourquoi se déforment-t-ils ?

On lève la tête
comme se relève la jambe
presque bleus nos yeux brillent
quelque chose a changé
quand on a perdu le cerceau
la poussière tout autour a changé
l'empreinte de nos pas, animale

J'ai l'air d'être comme tu es passé
on parle d'enfer sous les orties
comme une nouvelle terre

 

 

 

14 avril 2016

Echos

 

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Giverny

  

J'ai écrasé un moustique contre le barreau de la chaise
ce bruit qui perturbe l’écriture 
  
Le long de l’archet
l’araignée tisse sa toile 
court et se rétracte prisonnière de la nappe

Que reste-t-il des livres écrits ?
que reste-t-il du silence ?
une tasse de porcelaine livrée aux fourmis
des airs de musique
chauve-souris et noctambules
petites cuillères à dormir debout
dans le sucre glace

Entends-tu les nuages dans le ciel
l'écho des trottoirs
poursuivis par les ombres 
le sel le poivre sont orphelins
d'une table défaite
 
Petite flamme il est minuit
la rose blessée se pose à genoux
les aiguilles à la verticale
ébrèchent un nouveau jour

 

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