Pensée du soir comme une fulgurance
La poésie est plus qu'humaine elle a quitté le corps ou circule plus profond dans les veines comme un fleuve alors prouvons-lui qu'elle est au-dessus de ce qui encombre la vie de tous les jours mais une histoire de vie qui aime à penser autrement, la cause principale un train d'écrire le long de nos propres rails ou le tunnel dans lequel on se bat.
L'écriture est une ardeur si profonde alors je rêve d'un lieu de poésie où tout se donne dans le plus respectueux échange dans tous les sens, la voie unique n'est qu'une voix morte et sa langue inutile.
Laissons à la vie terrienne son rôle, en écriture nous avons quitté le plancher des mortels, au-dessus d'eux il y a le respect de l'écriture et sa franchise aussi nécessaire que grandissante.
J'aime lire sans me cacher et j'ai envie de dire qu'écrire est au-dessus de tout, au-dessus de moi et je cherche à m'atteindre à la pointe de mon orteil ou au-dessus sans perdre mon temps où la cause n'est pas poésie véritable, le fleuret n'est pas de mise, le poing son trampoline.
Parfois les rencontres tournent mal et il faut choisir, la poésie sera l'arme et le drapeau et non son prétexte. La poésie sera ma vie et mon linceul si elle le permet, c'est ma vision de ce soir. Quand tout s'effondre elle est là et m'apporte lumière et envie de.
Tout au bord
Noirmoutier - Novembre 2011
l'air
voile épais sur le pont
je jette mon corps ici
au bas du ciel
comme un passage secret
syllabes à peine prononcées
dissoute
ma pensée est un escalier
du blanc lunaire
vers l'horizon mêlé
j'ai besoin de temps
de la main qui s'ouvre
se resserre
Derrière elle je me cache
j'appréhende
m'ouvre
et me ferme
dans un lit.....ouvert
s'il ne me ferme
en eau profonde
Je suis le "bateau ivre"
aux mains de chair
l'esprit et la colombe
la bouche tendue
aux lèvres de velours
oubliant de compter les heures
suspendues
En noir et blanc
Un soleil noir et des nuages tout autour
Mot pour corps
Détaché du ciel
Sur ce rocher tu aiguises la lame
Présente comme de la porcelaine
Fragile et transparente
Pour exister habillée de blanc
La vie circule
Aveugle ouvrant les paupières
C’est écrit
Comme une fin implacable
La peur
Le ciel tourmenté bouscule l’absence
Laisse filer les boîtes à musique
A travers les plis de la mer
Et toi qui cherches à tâtons
Qui donc es-tu ? Toi, l’aimé
Oubliant l’abîme
De cette forme liée au vent
Le buste de papier
Offert au cimetière
Personne ne peut savoir
Quand cela bouge au creux du ventre
La voix son cortège
Annonce le seuil d’une nouvelle demeure
lutin - 18-11-2011
11 11 2011...... 11, 1+1, 1 debout
1+1 c'est égal à deux, quand l'un se couche l'autre est debout, quand l'un est debout l'autre se couche, c'est mathématique, quand les deux chiffres se couchent cela fait 1. C'est mathématique disent les aiguilles de l'horloge à minuit comme à midi. Elles sonnent aussi le quart, belle image du quinze heures à table, l'un couché l'autre debout comme le dit la géométrie du cadran.
Jouons avec les aiguilles à angle droit, que fait-on quand la pendule sonne la demie, demi de quoi, demi de rien, demi de tout. Les aiguilles n'aiment pas les mathématiques quand elles doivent sonner les heures inutiles puisque le temps n'est rien, à quoi cela sert qu'il se manifeste. J'en resterai là du temps qui coule, la montre n'aime pas montrer, tromper le temps les mains sur les yeux, les mains sur les oreilles, tout s'entend dans le silence puisque les lèvres s'ouvrent.
C'est mathématique quand la trotteuse s'ajoute et alimente le petit 1 et le grand 1.
1 + 1 = 3
C'est une course contre la montre ces trois aiguilles sur le cadran, solaire je ne crois pas mais du soleil nous en avons fait des mathématiques sans ombre dit le poignet, membre porteur du temps. Tout est blanc là où le pouls bat la mesure, rouge aussi, comme les mathématiques les couleurs se discutent dans l'impulsion.
Tout ceci n'est qu'écriture car je n'aime pas les mathématiques, comment écrire quand le temps nous est compter, dirais-je conter. Raconter est ennuyeux mais imaginer propulse le temps, le temps sans aiguille
Et me voilà les yeux au ciel et les satanées aiguilles ne sont que des orages que j'ignore comme l'algèbre sur lequel je me suis assise si longtemps préférant le confort du rocher.
Me voilà partie dans le regard du ciel, il me faut éteindre les lumières c'est à dire juste les paupières et un cerveau toujours prêt à jouer avec les aiguilles, celles qui sont en moi, d'ailleurs elles portent un autre nom, flèche peut-être, singulier ou pluriel, qu'importe, on n'en reçoit qu'une seule à la fois, est-ce celle de midi ou de minuit, qu'importe c'est le long chemin, le quart n'étant qu'un chemin de traverse.
Tout ceci parce que l'on parlait de mathématiques plus haut et que je n'aime pas les mathématiques comme elles ne m'ont jamais aimée.
Je ne vous parlerai pas des chiffres père ou impair car nous y passerions la nuit
lutin - 11 - 11 - 2011
Secrets d'alcôve
Rien que le vent et la terre
noirs comme la pupille
Jusqu’à l'amer pétrifié
C’est le monde qui rétrécit
Le baiser sur la pierre
Pose ses lèvres d’espérance
Est-ce parce que la terre a perdu son parfum
Est-ce parce qu'il n'y a plus de neige et les pas
Dans le blanc de tes yeux
Que l'on sent les embruns et leur chant
Au travers de la peau
Fin du bruit
B - 03-11-2011
Ils volent si bas enfermés
trou blanc dans le silence
dédoublés dans le chemin perdu
le soleil dort
la mémoire tourne
poupée de soie au sourire éternel
juste des ombres faites de plumes
sanctuaire métallique trop près du monde
tournent sur elles-mêmes
puis le soir revient coucher les survivants
fêlure fine sous l’aile de l’oiseau
tu voudrais mettre de la musique
on ne sait pourquoi
alors tu coupes les roses fanées
sur un banc du jardin
lutin - 29-10-2011
Etre là
Etre là
Quand le soleil aiguise sa lame
Esquive le coup
A quoi bon s’agiter
La bouche ouverte
Comme les yeux
Les rayons blancs martèlent le cercle
Etre là
Ou perdu
Qu’importe la lumière
Le lait au-dessous des pas
C’est l’hiver ici
L’absence des voix
L’anesthésie de la chair
Un glaçon au fond de la gorge
Tout se rétracte
En rond les yeux ne finissent pas de regarder
Autour du cou
Etre là
Paupière oblique
Quand l’aile de l’oiseau s’agite
Papier froissé en uniforme gris
Cri de guerre jusqu’à devenir corps
lutine - 22-10-2011
Dans ma tête
Dans ma tête il y a des nuits
Des sommeils qui tuent le silence
Dans ma tête il y a de la pluie aux carreaux
Du vent sous les paupières
Jusqu’à la vague qui noie les heures
Dans ma tête il y a des avions
Et des oiseaux dedans
Des voyages qui passent
Des déserts enlisés au fond des draps
Dans ma tête il y a la mer
Une prison entre elle et moi
Un fourreau qui protège du froid
Un bas de soie galbant l’insomnie
Dans une chaussure de verre
Dans ma tête il y a des trains
Le noir des tunnels à deux pas de la lampe
Le hurlement du métal contre la peau
Des plaines sorties de mes bras
Des précipices à hauteur d’homme
Dans ma tête il y a un cercle qui m’isole
La foudre dans l’immobilité d’un cierge éteint
Prisonnier de l'air
Dans ma tête je suis ailleurs
A la merci des vents contraires
En plein océan
Fluide dans mon propre poing
Dans ma tête il y a des mouches
Collées sur la bouche
Pris au piège
Dans mon ventre le corps s’agite
Dans ma tête il y a l'assassin de la nuit
des mains qui se portent sur le visage
la salive brille et nourrit les heures