Que retient-on d'un baiser ?..... c'est amusant chaque année je le revois et je le condense (donc 2012)
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Week-end chocolat
nous chercherons les jardins
les mains piocheront les sachets transparents
les doigts voudront le rouge, le jaune, le vert, le doré
la bouche redemandera les papiers froissés
les paillettes
alors fermons les yeux
dégustons le baiser offert
Un baiser chocolaté c'est.....
après la nuit vient le matin et le baiser subtile
sorti des rêves, au lait, au lit le sein tendu
prometteur du câlin bonjour
au jour succède la nuit et son baiser gourmand
fourbu le corps se régénère des parfums suaves
retrouvailles et opéra
Le baiser chocolaté.....
on le coule sous les draps
devient lettre d'amour
nuisette retirée de la peau
peau que l'on met en bouche
que l'on épluche de la main
elle prend le temps de regarder
d'humer les fragrances en bulles de champagne
torture ! elle fait monter l'envie
de plaisir la bouche salive l'éphémère
Il y a des jours où la délicatesse n'est pas de mise
l'envie plonge dans les vapeurs de chocolat
sans prendre le temps de...
mais c'est si bon le chant qui éclabousse sans prémices
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lutine - 02-04-2010
Que retient-on d'un baiser ?.....
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Un baiser c'est
un goût de chocolat
une praline
un grain de beauté sous la langue
friandise, hum !
Dorées les lèvres
sous le moelleux du caramel chaud
mêlé à la salive
mixé dans un roulé tempétueux
sont ventouses
Cascade de goûts
de mots vanille
la bouche prépare ses envies
à la rencontre de l'élu
les pores dilatés
corps offert, dérubanné
Au-dessus de la table
les bustes se tendent
les ombres coiffent l'horloge
et ses aiguilles
entre deux verres pétillants
le temps perd ses repères
Les arômes se mélangent
foie gras et champagne
dans un baiser plongeant, délice !
où vont mourir les boules et les guirlandes
dans la légèreté de deux corps qui s'affaissent
C'est le découpage des parfums
un, deux, trois gouttes
un nuage ocre se dissout dans l'eau
comme la peinture se fond sur la toile
D'un baiser on retient sa force, goulue
son accoutumance
le sommeil qui s'échappe
trop d'odeurs dans la tête
jusqu'au parfum de la sueur
la chaleur du foyer
Je n'attends rien du baiser
les papilles ont mémorisé les épices
puisqu'elles racontent l'insomnie
je ferme les yeux
les lèvres se touchent
un, deux, trois moutons
sur un oreiller
crème glacée et chocolat
entraînent au vertige
tes doigts collés aux reins
caramel
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lutin - 23-12-2009
Quand...
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Quand le corps n’existe plus
Courbé tel un roseau
Habillé de chair peinte au soleil
Il n’y a plus bruit ni odeur
Sous l’éphémère du vent
Quand les ombres s’échappent
Comme des voleurs encapuchonnés
Le jardin n’a plus de secret
Il suffit d’un geste de la main
De quelques cristaux de couleurs dans la nuit de ton visage
Pour illuminer le ciel
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lutin - 31-03-2010
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Quand la peinture inspire la sculpture
Merci Elséar, c'est un cadeau magnifique d'accepter d'être là
Mystère et sensualité se dégagent de cette sculpture
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Prière secrète
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B - Acrylique sur toile 65 x 75
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Elsear je suis trés émue de savoir que cette peinture ait servi de support, votre oeuvre est magnifique
Roulette russe
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Le vent n’a pas fini de discourir
comme s’il me réconciliait avec ma bouche
dans le décor que j’habite.
Je parle aux arbres
aux murs qui mangent ma voix
alors que l’endroit se vide
à la vitesse du cheval au galop
comme les vagues se retirent.
La vie s’arrête brusquement sur une terre labourée
dire, que dire qu’elle ne sache déjà
qu'elle ne transpire déjà
assoiffée de l'avenir
l'eau n'a pas fini de couler.
L’épaisseur de l’air s’est enroulée autour de moi
dans la tête c’est le tocsin
une aspiration vers le ciel
et la main qui désigne la nuit
le voyage accompli en profondeur
amas de promesses et de cendres.
Il s’agit de renouer l’envie
à grands coups d’étincelles
roulette russe, amie ou ennemie
foudre quoi qu'il advienne.
On efface tout de la mer et de la terre
le sable devient lisse, beau et pur
quand la mémoire est là macérée
comme une perle dans son écrin.
Il faut en faire des pas et des pas
jusqu’aux marches à l'angle d’acier
les peaux gommées à l’usure de la trame
ouvrant l'horizon en miroirs successifs
vers l’autre rive.
lutin - 14-03-2010
Semeuse de mots
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Un vent glacial et puissant pousse le corps jusqu’aux arbres, malgré moi je suis entraînée par un autre moi-même jusqu’à la chambre d’écho, je me sens constamment observée et pourtant seule. C’est dans le silence qu’il y a le plus de bruit en moi pourtant la nature me criait silence. Cet autre marchait derrière moi ou m’entourait la taille, quelquefois me prenait le cou pour me faire taire ou m’écrasait le visage, la main enfoncée contre les mâchoires, mais quand on perd ses racines, on s’adresse aux arbres, aux ondes qu’ils émettent, de leurs branches on en fait des bras dans l’inconscience.
On ne m’attache pas en pleine mutation à dos de vélo, tête baissée, responsable de mes actes j’éventrerai l’autre moi-même ne serait-ce que pour en être coupable, le vieux moi résigné à l’enfermement. Je voulais une vie pleine comme un œuf et me voilà suspendue à regarder la nuit, lorsque je lance les dés il n’y a que silence et cet autre en écharpe autour du cou m’obligeant à porter le deuil.
C’était comme une sorte de nausée les bourrasques dans la gorge comme la langue qui force une porte close, un corps qui se refuse, dents serrées je tentais de me débarrasser de cet autre. Je n’ai jamais eu peur, maintenant plus qu’avant, j’ai peur du temps qui reste, c’est le fantôme du fleuve qui bat les cartes qui me l'a soufflé entre les messages escortés d’un tourbillon de reflets collés sous les cils. Cette eau si souvent caressée, comment peut-elle être meurtrière, je la croyais mon amie en fait elle est comme l’homme qui frappe quand on ne s’y attend pas.
Ce n’est pas le jour pour me pousser dans l’eau, habillée de vent, rien sur la peau si ce n'est que l'autre moi-même, le mamelon dépassant, oscillant entre la provocation et l'excitation réfrénée, je cherche le froid sec et la claque cinglante pour réchauffer mon sang mais les yeux sont plus gros que la soumission, ils ont le sens de la démesure et les lieux en gestation non accomplie me dévorent. La sève des arbres reste sous terre même si la faim me tenaille et ce ne sont que des gouttes de gel qui tombent des branches jusqu’à mes yeux alors que j'attends le miel. Le cri des mouettes envahit la nudité incongrue d’une forêt sans vie envoûtée, la mienne si blanche, entourée de la robe noire des corbeaux. Je me déplace au ras du sol pour fuir l’autre moi-même semant les mots que j’aimerais récolter aux moissons prochaines, il y a toujours demain quand la nuit se couche.
Les chemins sont jalonnés de pièges, suis-je une folle qui dit la vérité ? Les notes de piano ne sont pas un rêve, méprisant la voix des faussaires et le vent complice. Derrière quel arbre me retrouvera-t-on empaillée à contempler le monde et les miens, parfois j’en viendrais aux mains avec moi-même, le vent est nécessaire au transport du pollen.
lutin - 07-03-2010