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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

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5 juin 2010

Apnée

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louise_bourgeois_arc_de_l_hysterie_1993

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....Ce sont les mains au centre du sommeil qui mettent le corps en transe et sous la peau cela tape, cela siffle, cela danse dans les yeux alors que les doigts racontent au même rythme. Ils sont pianiste et tortionnaires, entre le pouce et l'index c'est l'orage et la peur. C’est l’absence de respiration, entre les murs cela chuchote comme de minuscules ressorts qui se meurent. Cela s’écrit en noir sans visage et à sang l’alphabet du jour écrasé comme des mouches à la lampe du soir.

On tire et on efface, c’est magique l’ardoise, machiavélique. En transparence tout se lit jusqu’au lit qui se retourne et les murs rétrécissent comme un plastique que l'on fond alors qu’ils étaient montagne ou ventre, pile et face. On inspire et on expire c’est mécanique, automatique si le sable ne brouille pas l’engrenage. Elle vide ses poumons, colle sa main sur la bouche, colle blanche sortie du cartable, jusqu’à être animal fouillant l'amour dans le coussin, bilboquet sur la plage comptant la chute des lettres mortes, chat botté à la recherche du vent entre poumon droit et poumon gauche. La main dans le sac vert, les yeux fermés, petit a, petit b, c’est bête quand on a tout jeté jusqu’à la dernière lettre jusqu’au numéro d’urgence, K comme Koala, je veux mourir en noir et blanc avec mon enfance.

L’apnée jusqu’au matin est-ce possible, le grand bleu sans le téléphone filaire et les sirènes. Scaphandre les poumons y sont enfermés comme elle a fermé les volets et les portes. Caisson de décompression sous la chétive enveloppe d’un ciel nocturne où tout s'amplifie, attention aux paliers, au plomb et à l’acier, vite mais pas trop vite, c’est cérébral le réveil, la forme est à débattre pas à abattre, un œil puis l’autre, serait-ce explosion ou implosion comme à la télévision ? on en parlerait dans les faits divers.

Quand les draps plissent ou se plient de rire la portière claque et l’on parle fort. Tu clignes une fois pour le oui, tu clignes deux fois et tu dis non. On en fera une histoire de ta peau qui écrit sous les cils, de tes mains qui battent l'air, de ta bouche qui crie NON quand tout se lie. Un homme au milieu des herbes saute à la corde, plante ses pieds dans le gravier, et voilà que ses jambes crèvent l’air, sa main avide disparaît dans la chair, ce sont les oiseaux que l’on tue, le travail du jardinier que l’on détruit, et l’air, l’air qui n’est plus et ta chair qui fait mal. Il ne reste que le silence et la gorge qui se noue, pâte à modeler que l'on pétrit. Il ne s’agit pas d’être feu mais liquide dans un fleuve et partir. Un homme au milieu des herbes folles plante sa rage. C’est écrit au goutte à goutte dans un crachat de la nuit comme le trajet d’une voiture d’un point A au point B, stop, stop dit le panneau et l'on culbute. On boit de l’eau mais le liquide n’efface rien, c’est écrit dans la boue et sous les coudes.

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lutin - 04-06-2010

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2 juin 2010

Grotte solaire

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Rien que le vent et la terre
Le couperet des flammes
Jusqu
’à la forêt pétrifiée
C
est le monde qui rétrécit
Le baiser sur la pierre
Pose ses l
èvres despérance

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Grotte solaire
Les nuages ont essor
é leurs dernières larmes
D
éplaçant mers et montagnes
Les poussi
ères patinent la peau

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Il sut qu'ils étaient dans le désert
Le ciel
était feu

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lutin - 02-06-2010

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1 juin 2010

31 mai 2010

En mémoire à Louise Bourgeois décédée hier

 

araign_ebourgeois

 

Il plonge dans sa tête
alors qu’elle perd pied

Elle nage dans son ventre
alors qu’il est dans sa tête

Elle serre les dents pour ne pas l‘avaler
elle ouvre les yeux pour l’oublier

Elle noue ses mains pour ne pas le tuer
elle attache ses pieds pour ne plus flotter

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Il pend dans le vide
ses pas à la recherche de la veille

Suspendu  il se heurte à sa folie
remonte le fil

Gesticulations stériles
de sa démence il en fait un rituel

Des images en pagaille
dans le ventre il ne reste rien

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Rien que la culpabilité
l’absence nécessaire


Dans l’oeil le cyclope en mémoire

 

lutin - 14-04-2008

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Un transfert : la destruction et la reconstruction du père

louise_bourgeois

 

 

 

Une superbe exposition en 2008 au Centre Georges Pompidou

 

 

26 mai 2010

L'autrement/L'autre... ment...

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Les balançoires vides tanguent  au vent de la nuit
les pieds ont imprimé une dernière page
on en fera un livre de folies
des armées de mots sous la langue.

Il y avait le diamant sous la paupière
les bas de dentelle qui laissent la chair paraître
le sein caché
dans le pull croisé noir près du cœur
une main sur la peau
le baiser sur la main.

Le soir est si doux dans la chambre
quand les draps offrent l’empreinte du livre
les yeux mi-clos dans l’attente de l’ombre qui s’allonge
sur l’oreiller le poids de la tête dessine les rêves
tanguent les mots, s’agite le corps.

Il y avait un grand trait noir sous l’abat-jour du ciel
des jambes longues et silencieuses
des pas si lents au bord du lit
un genou à terre embrasse la main tenant le livre
dans l’amnésie/amnistie du temps.

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lutin - 26-05-2010

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7 mai 2010

Il y a des nuits

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Rien ne s’oublie – c’est incrusté sous la peau
Les habitudes des mouvements

Les pas craquent sous le poids lent de l’absence
s’écoule le silence

Il faut apprendre à dormir dans les courants d’air
dans l’isolement – sans la bûche près du feu

La main s’est échappée – c’est la voix
dans le couloir de nuit sombre

Les yeux ne se ferment plus
le clocher sonne la fuite des odeurs - des heures aussi

Il y a des nuits - c’est la natte du temps tissé
S’instaure une relation étrange avec le vent que l’on attrape du bras

On le blottit là où les reins craignent le vide
On s’appuie dessus pour croire en la peau

La chaleur se dégage, et la voix monte de l’autre côté du rideau

C’est une descente lente dans le corps
le sucre des mots jamais entendus - jamais savouré

Si tu n’ouvres pas les yeux tu peux y croire
c’est chaud, c’est mou
mort à la fois - un corps en sommeil

Celui que l’on pose tout contre les reins
en boule ne pense pas – époux de tes formes
dans le lit il prend le cou – t’emporte




lutin

3 mai 2010

Déséquilibre

Photo0133

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Entre le ciel et l’eau, le vertige

Déséquilibre l’espace

Un ciel avance dans l’eau

Dés que je fais un pas, je marche sur un nuage

Je me tiens fléchie, entre le ciel et l’eau

Appuyée contre son reflet

Je pense à la vague

Celle qui mousse au bord de la plage

Celle qui éclate en bulles

Chargées de ce que nous sommes

Et l’eau qui m’attire

Les ombres aussi

Dans cette matière profonde

Voluptueuse

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lutin – 03-05-2010

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1 mai 2010

Baudelaire

29 avril 2010

Webcam

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munchmadone

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Des fleurs comme un tapis d’étoiles
Des hommes qui s’arrêtent de courir
La silhouette de l’arbre s’habille
Le paysage ouvre les paupières
Il lui pousse des bras de verdure
Que l’on met en bouche

Cela sent la chlorophylle
Il y a tant derrière nous entre les doigts mêlés
L’ortie et la pensée fleurie
Le blanc et le noir des âmes vendues
Au Diable les chemins qui s’écartent
Se resserrent

Je m’assieds dans une cage dorée
Les oiseaux me regardent humer les fleurs
Suivre le vent dans un immense murmure
Ce sera les heures des pas comptés
L’herbe écrasée fouillant les marques laissées
Dans un trou oublié l'ange de la mer

La vitesse me fait peur
L'orage et ses dégradés de couleurs mauves
On a voulu fendre l’air
On a coupé la peau
Désherbé le corps de ses racines
Jusqu’à le statufier de bronze

Le jardin suspendu a repris ses parfums
La giroflée remplace le jasmin
Les arômes n’effacent pas les ombres
La nuit transforme les murs
De chaux blanchit le sommeil
Brûle les draps

Ce sont deux ombres sans tête
La nuit, le jour, et nos mains comme des poissons
C’est le bruit de la mer en nous
Le ressac des corps en perdition
Dans une bouteille désespérée nous nous sommes enfermés
Oubliés, retrouvés




lutin - 29-04-2010

29 avril 2010

On fera des livres effacés par la mer

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Volets clos

De bas en haut nos regards suivent les fenêtres

A quoi penses-tu ta main dans la mienne

Il y a un jardin d’eau au milieu de la ville

Au milieu du jardin flottent des bateaux

Je voudrais grimper le long des façades

M’élever comme la mouette en haut du mât

J’entends ta voix prisonnière du vent aller jusqu’à moi

Le ciel est devenu miroir

On suit la ligne d’eau

Le vent épousant nos formes

On écrira nos noms sur les portes des maisons

On fera des livres effacés par la mer

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lutin

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