Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Publicité
Albums Photos
Archives
26 octobre 2007

Epitaphe

un_ange

Main en éventail, le bras tendu

plombée par un ciel trop bas, je me cogne la tête

les arbres comme des sabres lancent leurs tiges amaigries

un parterre de feuilles mortes

coupées de la sève se souvient

courent les mots sortis de ma bouche

des lettres de sang forment une épitaphe

il était là, c’était sa destinée

il a marché à reculons pour effacer ses pas

un saut de l’ange,  auréolé de lumière

c’était son cri

et reste l’empreinte à jamais

une flèche de glace vue du ciel

vers la fenêtre accrochée au balcon le noir s’est installé

les ombres dansent à mon chevet

en requiem la musique tourne en boucle

.

.

lutin- 26-10-2007

Publicité
Publicité
21 octobre 2007

Un jour d'exception

DSCN1297

Aujourd'hui j'écrirai peu

les mots me manquent noués tout au fond de la gorge

les yeux ne sont que flaque d'eau, mare, étang, océan

de cette étendue d'eau je vous en livre le sel :

Une grande joie

mais aussi une grande douleur

les absents sont encore plus absents

le chagrin encore plus immense la main froide dans le vide

la vie continue... qu'elle soit heureuse

Putain pourquoi tant d'absences

sa main n'est pas là pour réchauffer la mienne, hier aussi elle était froide

ce froid humide de la peur

.

Trop d'absents oui bien trop...

une envie de crier

alors je vous le livre ce cri

STOP … !

Je plonge sous l'eau confier mes mots

là où personne ne peut m'entendre

DSCN1296

.

DSCN1307

http://www.dailymotion.com/video/x1q36c_edith-piaf-non-je-ne-regrette-rien_family

lutin - 20-10-2007

18 octobre 2007

Grève

vitrine

Au volant de sa voiture une femme
lunettes noires face au pare-brise brouillé
le soleil blanc l’aveugle
elle lit rapidement les numéros de la rue
la peur de dépasser l’immeuble
dans le flux des voitures qui la pousse

Que regardent ses yeux, les passants n’en sauront rien
dans l’habitacle, masquée et fermée elle n’est qu’un mannequin
un coup d’accélérateur à l’orange
un geste de la main pour s’excuser, pardon d'exister
non elle a encore le temps
noirs et blancs sont vos chemins tracés, rouge est mon sang qui court

Les vitrines exposent la mode de l’hiver, elle a chaud
ouvre la fenêtre
le bruit l’agresse
les moteurs en furie se jettent à ses oreilles
la pollution dénature son parfum

Tout est mouvement dans sa voiture
elle enlève l’écharpe blanche
freine face au passant râleur
accélère dès que le pied dépasse le capot
le ronflement du moteur démontre son agacement

Elle roule vite, elle a rendez-vous
défilent les enseignes jusqu’au numéro 235
un coup d’œil à la montre
une heure d’avance l’épaule contractée
le ventre noué

Deux euros pour un ticket
elle gare sa voiture
se fond dans la foule à grands coups de bottes
au numéro 233 elle pousse la porte
calmement se pose en vitrine

Elle regarde les passants agités
inspire en trois temps, des postures de yoga dans la tête
expire en six temps
posément elle plie son écharpe blanche, ôte ses lunettes noires
son blouson sur le dossier de la chaise
elle demande un thé à la menthe au serveur

Sa main plonge dans son sac
le téléphone à la main, elle articule d’une voix suave
chéri je suis en bas

.

lutin - 18-10-2007

10 octobre 2007

Amnésie/Amnistie

DSCN1153

Il ne faut plus réfléchir
les balançoires vides tanguent leur tristesse au vent de la nuit
l’herbe a laissé la marque de leur va-et-vient
les pieds ont imprimé une dernière page
si vous les revoyez ils pourront vous lire la fin de l’histoire sous le réverbère du jardin clos
les mots crisseront sous la dent


Il y avait l’attente si belle, la paillette sous la paupière
des bas de dentelle qui laissent la chair paraître dans le mouvement
Il y avait aussi le sein caché
dans le pull croisé noir près de son cœur
une main sur la peau, un semblant d’oubli pour mieux revenir
le baiser sur la main


Le soir est si doux quand on ne pense plus dans la chambre
quand la plume d’oie laisse l’empreinte du livre que l’on pose
les yeux mi-clos dans l’attente de l’ombre qui s’allonge
sur l’oreiller le poids de la tête dessine les rêves
tanguent les mots, s’agite le corps dans les draps


Il y avait un grand trait noir sous l’abat-jour du ciel à l’heure de la nuit
des jambes longues et silencieuses dans l’ouverture de la hanche
des pas si lents au croisement de la paupière
un genou à terre embrasse la main tenant le livre
repos forcé pour supporter l’attente
les instants sont doux  dans l’amnésie/amnistie du fil du temps

Inspiration venant du film : Je vais bien je t'en fais pas :

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18638624&cfilm=108818.html





lutin – 10-10-2007

4 octobre 2007

Extrême onction

Encercle_20bronze

.

Elle sort de sa peau

pour d’autres cieux

donnez-lui le pas

sur ce lit de roses

fleur rouge offerte

à jamais fermée

elle s’est laissée mourir

au fond

elle n’a pas bu la dernière goutte

Au point de non-retour

pétales fripés

elle s’est couchée dans l’attente

de l’extrême onction

donnez-lui le vent

donnez lui la force

de pousser les nuages

fleur rouge à  jamais fermée

elle expire son dernier air

dans l’attente d’un mirage

Au point de départ

donnez lui la vue

elle veut voir ses amours

avant de fendre la matière

en fusion

le ciel est si bas

elle a peur de se cogner la tête

La mèche de cheveux vers d’autres cieux

elle contemple ce ventre énorme

qu’est le ciel

là haut on emprisonne les morts

là haut on emprisonne l’amour

là haut on ne respire plus

alors d’où vient le vent

peut-être la dernière expiration du dernier venu

Les nuages  l'appellent

elle a aimé le ciel

plein de promesses

au rythme saccadé d’une fin de vie

ils lui racontent des histoires d’enfant

le lapin aux grandes oreilles

l’ours en peluche éventré

on lui a arraché le cœur

donnez lui la force de partir

statufiée dans une peau de bronze

.

.

lutin - 04-10-2007

Publicité
Publicité
30 septembre 2007

Attente inhumaine

l_inconnue

Des pas montent l’escalier
les voix continuent de monter
les pas s’arrêtent sur le palier
les voix continuent leur chemin
être l’épuisement d’une attente inhumaine
le regard tourné vers le ciel
face à cette lune qui éclaire une chambre désertée
la tête entre les mains elle broie ses souvenirs
laisse rouler ses larmes sur le plancher
dépossédée d’elle-même
derrière ses rideaux blancs qu’elle froisse
dans l’espoir d’entrevoir l’ombre de ses pas
elle est la douleur inhumaine
elle compte les heures
se raconte des chimères
ne plus entendre les pas
ne plus entendre les voix
à l’écoute du silence
seule à genoux
elle demande à Dieu pardon
une nuit trop longue l’écrase
elle ne peut résister à l’au-delà
à l’aube aux premiers chants des oiseaux
quand le soleil naît à l’horizon
un corps épuisé gît sur le plancher
les yeux clos vidés d’attente inhumaine

.

.

lutin

18 septembre 2007

Utopie

EmbryonIIILarge

.

Elle sort de son ventre, comme un embryon d’adulte
que l’on a caché depuis l’enfance,  ses doigts interpellent
les passants qui bougent
dans la rue les yeux immensément ouverts
bras ballants, elle tremble
elle ne s’est pas suspendue au sein maternel
elle n’a pas joué à la balle au prisonnier
amnésique de ses fondations qui font l’humain
elle se frotte aux bassesses de ce monde
la vie ressemble à une mauvaise pièce de théâtre
les voix sonnent faux, pointues
chacune se perche au plus haut de l’échelle


Adulte qui vient de naître
elle voudrait que les hommes soient
nus
à cette table elle hait le papier
glacé entre le pouce et l’index
elle froisse le titre
Monsieur vous êtes né de chair et de sang
entendre votre voix rouler
les mots sans  accroche cœur, que de joie
utopie dîtes vous
alors nous croiserons le fer sans nous connaître
vous prétentieux
moi rêveuse
mais qu’importe puisque je hais les titres


lutin - 17-09-2007

13 septembre 2007

L'origine du monde

luginovic_reveil

Tu es la seule à me donner la main

en robe de mariée tu me montres le chemin

une rivière solitaire cintre mes seins

tu es la seule qui m’étonne encore

.

Virtuose mon corps se courbe en archet

à coups de reins sur la vague je le fais vibrer

poreux sous ta peau il en sort une musique

l’appel des sirènes

.

Et que cela chante dans l’opaline de ton ventre

et que cela hurle dans le noir des profondeurs

à oublier l’origine du monde

.

Je m’assois sous les eaux

prends un verre et trinque à l’absence

les arbres centenaires ont porté mon attente

je m’en retourne à la naissance de la vie

l’eau

.

.

lutin – 13 – 09 - 2007

.

13 septembre 2007

Suspension

Pour ceux qui me préfèrent dans le thème de l'eau

Plongeon

Il s’habille d’une seconde peau
glisse en transparence
apnée indolore
reconnaissance de l’élément
un fleuret transperce l’eau

Thérapie des meurtrissures
cicatrices superposées
les adhérences fondent
dans le bain amniotique
les nerfs à vifs
baissent les armes

Dans sa nudité il reprend vie
privations à nouer les muscles
des larmes perlent
les yeux ne maîtrisent plus rien
silence poignant
l'imaginaire prend place

Assommé des plis de la vie
il adapte sa vitesse
dans le brouillard des profondeurs
des bulles chuchotent aux tympans
les yeux se noient
Eau contre peau
Un corps dans son élément
en suspension

lutin

11 septembre 2007

Puzzle

femme_enceinte

Et la haine redevient amour quand l’œil du cyclone malmène les sentiments en sablier que l’on retourne. Le ciel était bleu tout à l’heure, j’avais un sourire qui faisait trois fois le tour de la tête, perchée sur mon vélo dans l’attente d’un roulement de tambour au franchissement de la grille.

Aujourd’hui n’est que silence, au barreau la main électrocutée a lâché prise. Hier n’a plus de nom sinon comment se perdre dans demain. L’automne rouille le passé, les mots tombent feuille à feuille et meurent piétinés, dans un ostensoir je placerai la terre imbibée. De l’hiver qui point j’attends l’arythmie du cœur.

Ne touche pas à ce cahier s’il te plait, il l’a écrit hier de son sang, je l’ai léché avec ma langue, les animaux lèchent bien leur sang. Vivre est si fragile alors pourquoi lutter dans cette poudrière de mots et je tends l’allumette.

La vie n’est que fumée dans l’espace, chaque syllabe prononcée dans la bouche de l’autre prend la couleur d’une robe de velours noir, le vent les frotte l’une contre l’autre comme l’Indien à genoux dans l’attente de l’étincelle. Monte au ciel un serpent de mots désarticulés
….A
……..O…..U
………………...M………..R …….............A
....O.....R
................M...........T

Un filament tente de les retenir……. l’usure de la trame….et tout s’en va en pointillés…. Hier monte au ciel en ballons d'hélium. La main a résisté longtemps à l’ascension des mots disloqués, en son creux reste une cicatrice, le pacte du sang entre deux enfants.

Chaque son est un ballon, le ciel est rempli de nuages ronds, l’atmosphère se noircit en une pluie de cendre, le sablier se retourne et se brise en plein milieu du lac argenté, l’eau s’étrangle de mots écorchés et la vie s’éteint, les oiseaux blancs prennent leur envol pour d’autres lieux, et je reste, je suis enceinte d’un homme, il m’habite, une main me caresse  le sein et l’autre  me retourne le ventre, il est si grand dans notre espace intime. Je crie son nom une voix ventriloque me répond.

lutin - 11-09-2007

Publicité
Publicité
Publicité