Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Un nouveau regard, les mots qui se détachent

Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Publicité
Albums Photos
Archives
29 octobre 2008

Aurore

Aurore__2006__60x70__Technique_mixte_sur_toile_t

.



Tu doutes de tout et des cloches sonnant l'angélus
de moi et de ton impatience
de mes mains froides transies d'émotion
tu doutes de moi et de ma liberté
des heures sans toi dans mon vide à moi
de mon corps en triangle fermé aux autres
de mes mots répétés si fidèles à toi
de mes yeux vers toi, aveugles aux autres
de mes pas vers toi les bras tendus
de mes mots pour toi vers toi
de tes pas j'en fais mon chemin
de tes mots j'en fais les miens
j'en fais des routes vers l'horizon bleu, ouvrant tes yeux
un voyage vers nous en coquille d'escargot
notre maison sur le dos
couchés de côté l'un contre l'autre
comme un seul oeuf
membrane de vie contre coquille
sans espace pour les autres
sans fin pour nous
dans un bocal enfermé
nous relèverons d'une même main le couvercle
doigts liés,
glacés d'émotion



lutin - 29-10-2008

Publicité
Publicité
28 octobre 2008

Même pas peur

dfil_fourmis_2_1204668146

.

Pas peur du noir la lampe de poche dans la main comme un poignard sous le drap, pas peur du répréhensible la tête sous les draps, le livre interdit à la main. La lumière à la main je n'ai peur de rien comme le phare en mer face à la tempête, c'est une histoire comme le chêne et le roseau. Sa lumière bat au rythme du coeur paisible, 60 pulsations minute, blanc, noir, blanc, noir ou rouge ou vert peut-être, pas bleu j'en suis sûre. Je suis le maître des lieux, des piles à la main, je suis le maître de l'univers les fusibles à la main, j'éteins, j'allume, je clignote, je fais le jour et la nuit dans la chambre veillant à ne pas laisser de clarté s'infiltrer sous la porte. Je mange du sucre caché sous mon traversin, cela craque sous la dent comme la souris grignote le dalami dans la cuisine.

Derrière les volets il y a les réverbères et leurs longues histoires d'adultes la cigarette à la bouche. Moi je ne suis que l'enfant caché sous les draps me racontant des histoires en silence pour ne pas réveiller les parents dans l'autre chambre. J'entends mon père ronfler malgré le couloir qui nous sépare et je me demande comment ma mère peut dormir. Je suis l'enfant derrière la fenêtre avant d'être le grand sur le trottoir d'en face. Je n'aime pas la cigarette, l'odeur me donne mal au coeur, les adultes ont souvent mal au coeur, serait-ce à cause de la nicotine. Je ne sais pas je suis l'enfant sous les draps, la lampe de poche à la main, impossible de dormir, j'ai les fourmis dans les jambes dans le club des cinq, ils sont sous la tente, sous l'orage, la tempête fait rage et les parents sont si loin, j'ai peur, papa, maman au secours, j'ai si peur sans vous.

L'appartement on l'a vendu rempli d'histoires, les fourmis circulent entre les lames du parquet ciré. On a beau dire les termites font noircir du papier et taxent les propriétaires, mais les fourmis, elles circulent avec leurs pattes minuscules à la vitesse de l'éclair légères comme le vent. Avez-vous déjà regardé fonctionner une fourmilière, elles en racontent des histoires, elles radotent de marche avant en marche arrière grinçant des mandibules, et me voilà en arrière, en arrière, en arrière... je n'aime pas les phares de voiture, mais yeux ne supportent pas la lumière blanche, un virage et puis rien, rien, rien....même pas une étoile pour me rattraper, juste mes mots que j'écris et ils s'affaissent sous mon frêle poids d'enfant, dans le noir, dans le noir de moi.

lutin - 28-10-2008

27 octobre 2008

Vers où

linked_20hands_452ff03dbff3b

Derrière les murs
Il y a nos racines
Nos têtes dans l’eau
En terre - porteuse de nous

                                          Oxygène de tes yeux en l’air vers où
                                          je te regarde - vers moi
                                          à travers moi - dans toi


En nous
Il n’y a plus rien à penser
Une maison réfractaire
Et nos langues à mouiller

                                          Balbutiements des sexes à ré-habiter
                                          des pavés jalonnent ta route
                                          j'en fais un miroir - aspirant   


Le retour du tympan à soi
Ce n’est pas rien
C’est le retour de la mère
Ta main - un coquillage - que je caresse

                                           En spirale je t’avale à vie vers où
                                           dans les méandres de moi - vers toi
                                           un cercle


Les murs ont des racines dans l’eau
L’air est comme  une maison
Dans tous les sens il envoûte
Un parfum dans les draps

                                           Un gouffre poings liés dans les plis
                                           nos traits s'assemblent dans l'odeur
                                           incandescente la lumière sous la peau





lutine- 27-10-2008

26 octobre 2008

Le langage des viscères - voilà c'est passé - un enregistrement sur Dailymotion

 

4khhlx

.

280qys9

 

.

 

lelangagedesvisceresIII

 

 

Merci dust of my dust pour cette soirée

 

une soirée chargée d'émotions

une victoire

 

 

18 octobre 2008

Incantation

Incantation2

lutin - 18-10-2008

peinture acrylique - 46 x 55

Publicité
Publicité
16 octobre 2008

Mots blancs

DSCN2866

Putain, merde, fait chier, tu vas les cracher ces mots, tu vas cracher ta haine, le don carnivore de toi dans le plexus à fond perdu, tu es au centre, autour et nulle part, tu es un courant d’air, le sifflement sous la porte, l’air compressé dans la fermeture de la fenêtre, tu es la douleur, le citron pressé, la pulpe aplatie, la peau écrasée de ce qui n’existe plus, le gramme sous le quintal, la pièce de 5 centimes coiffée sous le billet, l’apnée face à l’oxygène, le tableau brûlé sous le musée, le bâtiment explosé sous le volcan, la lave refroidie éclaboussant la mer, la vague sous le galet, l’arc de l’arbalète, la flèche tendue dans l’élastique cherchant la cible.

Tu es si faible contre le fort, le pied bloqué dans le contrefort, la pierre précieuse dans le coffre, le coffre entouré de vigiles, petit pion de carton pâte sur l’échiquier d'acier. Tu es si faible face aux cris, le muscle léger face au néant rempli de force, le sirocco dans l’espace monstrueux, les poumons asséchés, la chaleur sous la peau. Tu es femme à plat ventre face à la tempête attendant la fin, les bras cerclant ton visage.

Je  suis petite, le monde est grand, Putain, je vais grandir, pouvoir vieillir tranquille sans la peur de la ride, du cheveu blanc, du poil au cul se démarquant de ses confrères. Putain  j’ai mérité cela. Je suis le point final et non la virgule qui effleure comme le vent pousse le cheveu. Maintenant il n’y a plus de poing d’interrogation, ni de poing de suspension, c’est le poing final, c’est le trou. J’ai peur de ce silence qui tisse l’épaisseur. J'ai peur de la couleur "mort dorée" de cette demi-mort, du tic tac inutile de l’écran géant écartant les bras, resserrant l’étreinte à l’étranglement, j’écoute le silence.

Il pleut des hordes d’humains bouches bâillonnées dans un silence de mort, la corde au cou entre deux avions, ça vous prend à la gorge et vous laisse muet. C’est trop injuste l’injustice tuant la mémoire, l’oreiller jeté au sol, putain, jeté au sol comme l’outil inutile, l’allumette entre les mains. Je peux peindre mais sans toi, je peux dormir mais sans toi, je peux vomir mais sans toi dans un avion entre lit et plafond à l’intérieur de moi.

Je serai l’algue rampant sur les planches, la plante féroce qui se relèvera, le cactus sans épine, debout, face au public. Je serai le sang devenu blanc comme l’oiseau sans teint tué d’un jet de pierre par l’enfant innocent, innocent, innocent….la main sans la main.

Il faisait beau avant l’holocauste, je suis sortie de ta peau par les pores de ma peau à trop suer entre mots et gestes à genoux, d'un nombril éclaté.

J’ai un nouveau livre plein de pages, je les tourne chaque soir, elles sont blanches, je les lis longtemps jusqu’à m’endormir épuisée des mots blancs coulissant à l’étranglement. Je rêve de ces mots blancs en faisant des images.




lutin - 15-10-2008


13 octobre 2008

Recto Verso

2008_10_08_003_t

http://devillers.viabloga.com/images/2008_10_08_003_t.jpg

Bouche décousue
coupée en deux
mots plus bas
plus haut la voix
cisailles ouvertes
voilà
attends un peu
ne ferme pas les yeux
en eau forme la haine
à coups de rasoir
et crache
papier buvard
saturé
c’est le sang dans la voix
injecté dans la salive
langue pointue du serpent pris au piège
c’est du mercure au chrome sur la plaie de l’autre
le venin antidote sous-cutané
cargo de mots puants
projetés dans la tête lacérée
tissu de chair vivante
émietté dans l’assiette
entre deux couteaux
tempête pulvérisée dans un verre d’eau
mensonges
en médicament  de rémission
embryon de mort
glissant dans la salive avalée
un clou au fond de la gorge
dans l’œsophage un marécage
s’enfonçant dans l’estomac
un cri au bout de la langue
l’écho dans le ventre
sans oxygène
cherchant la porte de sortie
vers le bas
la haine sur le visage
le crachat est authentique
on l’apprend dans la rue
on l’offre à la pute bottée de noir
ramassis de fiente humaine
crachats sur la mèche de cheveux
bouche laquée du fiel de l’homme
le nerf sectionné
elle ne sourit plus
lèvres en suspension
une balle
trois balles
plombée d’écume rouge
plus bas la voix
arrêtez la musique
capsule blanche pour quoi faire
sous la langue sèche
et si c’était la fin
embrasse Marie pour moi

lutin

11 octobre 2008

Au ventre

mains

Il y a le brouillard - danse
l’émotion - amie du regard
ennemi aussi - froid sur la joue
nos bouches effacées

Plus près les yeux – trop proche la voix
il n’y a pas que la drogue créant le manque
ils n’allaient pas ensemble
des aimantes dans la tête - dans l’ombre si bien ensemble

C’est l’image sans amante - assise sur l’herbe
comme l’enfant sur la plage
la densité du vert de la pelouse
dans la lumière - en croix les bras
couleur d’automne

A l’angle de la feuille - tête baissée
si loin le cheveu – si près la pensée
l’autre fuyant l’histoire
vole l’ombre de la chair
un carnet de voyages entre les mains

.

ou

.

Le brouillard - danse
l’émotion aussi - amie du regard
ennemi il est le froid sur la joue
Nos bouches effacées

Plus près les yeux – trop proche la voix
il n’y a pas que la drogue créant le manque
ils n’allaient pas ensemble
des aimantes dans la tête - dans l’ombre si bien ensemble

L'image sans amante - assise sur l’herbe
comme l’enfant sur la plage
la densité du vert de la pelouse
dans la lumière - couleur d'autome
les bras en croix

A l’angle de la feuille - tête baissée
si loin le cheveu – si près  la pensée
l’autre fuyant l’histoire
vole l’ombre de la chair
un carnet de voyages entre les mains

lutin - 11-10-2008

10 octobre 2008

A votre bon coeur

010_t

A votre bon coeur
quelques mains sur mon ventre
une parcelle de vous en moi
je suis ailleurs
ailes déployées
yeux ronds
bouche ronde
tout tourne carré chez vous
et je peux pour vous


A votre bon coeur
quelques larmes de vous
sur mon ventre un sel de vous
dans la spirale de l'aimant
je n'ai pas de voix
j'entends la vôtre
mais aidez-moi
sans vous je tourne carré
et ne peux rien pour vous

Une réflexion sur une sentinelle face au monde

http://devillers.viabloga.com/news/sans-titre-201#comment_1

lutin - 10-10-2008

8 octobre 2008

Petite chose

P1000868

Petite chose
entre eau et ciel
tu tends ton mât
poids plume
voulant percer le soleil
tu n'es qu'un nain
n'arrivant pas au sommet des vagues
sans force
aucun reflet dans le miroir
coque grise tu n'es que l'ombre éteinte
entre est et ouest
un confetti dans l'univers
attend la nuit
le phare te guidera
sur terre
enterre toi
tu n'es que poussière
dans le ventre de la mer
grise est la terre

lutin - 08-10-2008

Publicité
Publicité
Publicité