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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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28 octobre 2008

Même pas peur

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Pas peur du noir la lampe de poche dans la main comme un poignard sous le drap, pas peur du répréhensible la tête sous les draps, le livre interdit à la main. La lumière à la main je n'ai peur de rien comme le phare en mer face à la tempête, c'est une histoire comme le chêne et le roseau. Sa lumière bat au rythme du coeur paisible, 60 pulsations minute, blanc, noir, blanc, noir ou rouge ou vert peut-être, pas bleu j'en suis sûre. Je suis le maître des lieux, des piles à la main, je suis le maître de l'univers les fusibles à la main, j'éteins, j'allume, je clignote, je fais le jour et la nuit dans la chambre veillant à ne pas laisser de clarté s'infiltrer sous la porte. Je mange du sucre caché sous mon traversin, cela craque sous la dent comme la souris grignote le dalami dans la cuisine.

Derrière les volets il y a les réverbères et leurs longues histoires d'adultes la cigarette à la bouche. Moi je ne suis que l'enfant caché sous les draps me racontant des histoires en silence pour ne pas réveiller les parents dans l'autre chambre. J'entends mon père ronfler malgré le couloir qui nous sépare et je me demande comment ma mère peut dormir. Je suis l'enfant derrière la fenêtre avant d'être le grand sur le trottoir d'en face. Je n'aime pas la cigarette, l'odeur me donne mal au coeur, les adultes ont souvent mal au coeur, serait-ce à cause de la nicotine. Je ne sais pas je suis l'enfant sous les draps, la lampe de poche à la main, impossible de dormir, j'ai les fourmis dans les jambes dans le club des cinq, ils sont sous la tente, sous l'orage, la tempête fait rage et les parents sont si loin, j'ai peur, papa, maman au secours, j'ai si peur sans vous.

L'appartement on l'a vendu rempli d'histoires, les fourmis circulent entre les lames du parquet ciré. On a beau dire les termites font noircir du papier et taxent les propriétaires, mais les fourmis, elles circulent avec leurs pattes minuscules à la vitesse de l'éclair légères comme le vent. Avez-vous déjà regardé fonctionner une fourmilière, elles en racontent des histoires, elles radotent de marche avant en marche arrière grinçant des mandibules, et me voilà en arrière, en arrière, en arrière... je n'aime pas les phares de voiture, mais yeux ne supportent pas la lumière blanche, un virage et puis rien, rien, rien....même pas une étoile pour me rattraper, juste mes mots que j'écris et ils s'affaissent sous mon frêle poids d'enfant, dans le noir, dans le noir de moi.

lutin - 28-10-2008

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Commentaires
L
Ma Dordogne était surtout celle de mon père. J'y ai passé mes vacances d'enfant près de Nontron, exactement, Piégut, et un tout petit lieu appelé "le Chêne blanc". Je suis parisienne depuis d'âge de huit ans.
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M
ce texte me renvoie de suite à une période où je lisais planquée sous les draps avec une lampe de poche des livres que ma copine de collège me prêtaient ! C'est ainsi qu'on apprend à se créer son petit cocon en milieu hostile ! et à se sentir maitre de son petit univers, ce que tu exprimes très bien dans ce texte. <br /> Ou es-tu en Dordogne ? je te demande car c'est aussi mon département, j'ai même un blog de photos. Bonne journée
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