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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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17 mai 2011

Calcul mental

 

 

 

Quel est le moyen pour s’en sortir, il y a deux manières de dégager une forme par soustraction et par addition, je n’aime pas les mathématiques. Comment retrancher ce qui ne va pas dans la tête. Je suis architecte et j’échafaude dans l’espace les volumes, du vide je fais un plein de ce matériau impalpable rendant possible tous les modelages, les constructions.

Quelques instants s’écoulent dans le silence puis reviennent résonner contre la fenêtre, derrière la porte, les signes des opérations. Tu as respiré dix fois dans la minute écoulée il y a quelques jours, il y a deux jours et quelques heures. Je ne divise plus en heures, en minutes et en secondes. Je sais qu’il reste des tours à l’envers à défalquer aux années empilées. Au vingtième tour et quelques mètres où en serais-je du temps passé. Le temps que je calcule les heures tournent, les minutes chronométrées s’emballent et la mer monte alors que le soleil plonge dans l’eau.

Le sablier entre les doigts écartés je compte la poussière, les graviers et la peau arrachée. J’additionne les vagues toutes les cinq secondes, la distance parcourue, les bulles d’air éclatées au sol, les intervalles entre flux et reflux longs et plats comme un électro épuisé.

La mer fait la plage et le vent la défait.

Le bracelet-montre étanche maintient l’os du poignet, je peux te dire que 36 minutes se sont écoulées de l’absence à la présence, l’absence est la soustraction, le signe de croix l’addition, la main si présente au croisement du signe. S’accroupir c’est se soustraire, de quoi, du regard, où est-ce la déconstruction. D’un geste rapide et habile, elle enlève le compte-tours du bras, arrache le cathéter, retire la seringue, il n’y a plus de temps derrière la porte, dans le couloir. Combien de souffles du rez de chaussée à l’étage, le tensiomètre sur la table est mort, plus de séquences dans les yeux esquintés, le regard s’égare.

Elle fait la moyenne des plus et des moins, à l’oblique regarde l’appareil photos des sourires volés. La vingtième image est un homme sur son vélo griffant le sol à coups de freins, traversant l’air à coups de jambes. Il est vingt heures et les roues s’allongent, le métal devient immense équipé d’un corps de géant. Là ce n’est pas du calcul mental c’est la déformation alors que treize signes se confondent dans l’eau.

A quelle température avons-nous fusionné, je crois qu’il faisait 20° sur la pelouse haute de quatre centimètres à trois mètres de l'eau profonde de 1,50 m, le soleil à la vertical, il était midi et quelques secondes, nous étions cinq à compter nos prouesses, trois corps se sont soustraits, cinq moins trois égal 2, quatre jambes côte à côte, deux paires de mains.

Elle replie le paréo où se décomposent les doigts, l'encre d'un livre à 200 pages écrit à quatre mains, le remet à sa place, dans l’angle de la chambre. Elle vérifie le thermomètre, 33° le corps dans le vide, peut-être plus si elle s’étale par terre la fièvre au ventre.

Elle recule d’un pas à la recherche de l’ombre, la lumière avance de deux pas, elle retire le drap, continue sa marche arrière de quelques mètres et centimètres jusqu’à la pelouse rase près de l'arbre à angle droit. Inlassablement les rayons du soleil la couvrent, deviennent diamètre et cercle qui l’enferme.

39° la peau s’enflamme, deux comprimés pour la tête, pour le sang qui pulse, encore deux comprimés, quatre pastilles sous la langue d’un même médicament, elle regarde lentement autour d’elle. A 180° c’est une tête qui dévisse, c’est une soustraction du corps, c’est revenir à la case départ :

Je n’aime pas les mathématiques, comment retrancher ce qui ne vas pas dans la tête.


Comment soustraire le mystère des sources cachées

l'intimité de la rivière

et les paysages retrouvés.

 

 

lutine

 

 

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Commentaires
M
La fenêtre devient un rempart de maux , heureusement qu'elle s'ouvre pour les laisser s'échapper ... :)<br /> Tu as rajouté à ton texte une plus grande émotion et les mots sont forts ! J'aime beaucoup !<br /> Douce soirée ... :)
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L
Merci Jeanne de ta lecture, oui j'ai rajouté, j'ai écouté, j'ai rajouté un lien, la naissance d'un blog.
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J
je n'aime pas les chiffres<br /> mais les tiens oui<br /> <br /> retranche rien<br /> ajoute !!!!
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