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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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23 octobre 2009

3 D

Les_mendiants

http://isabercee.wordpress.com/ ( huile sur toile de Isa  avec son autorisation)

J'ai envie de remonter ce texte là, je l'avais écrit en Juin 2009

A voir aussi le lien concernant Magritte que je viens de rajouter

Je me lève, il suffit de bouger le corps, je pense que la violence est là aussi dans ce geste impossible qui va de "la chambre d'écoute" au salon jusqu’à la salle de bain quand l’eau coule sur le visage pour s’extraire de son propre corps. Rescapée entre sommeil et vie, je m’étais effacée dans la tension de l’animal aux aguets, l’œil méditant l’éveil.

Je croyais que la violence était dans les cris, la guerre et le sang, alors qu’elle est dans la tête prenant figure humaine, dans l’image projetée, chaque image est une histoire, chaque histoire fait des images, un château de cartes que l’on pousse avec la porte, une lame de fond froide sur la peau.

On dit que la violence est partout, même quand on laisse peser le silence jusqu'à l'ignorance, c’est écrit dans les journaux chaque matin, à l’heure du café, sur la bordure de la table. On en parle à la télévision et on se sent agressé, c’est un bourrage de crâne sans gant sur le ring, le feu embrase l’esprit. Le soir j’entends respirer les nuages, ils passent à toute vitesse jusqu’au matin. Le jour pointait quand il a percé ma nuit, sorti d’un  imaginaire palpitant, sa substance couchée dans les méga octets d’un ordinateur.

Je l’attendais depuis des pages sur le dos, dans la couleur monochrome de la nuit, voilà comment j’ai rencontré son livre, il a frotté ses yeux comme un enfant pour adapter la fente de ses pupilles au noir de la chambre, il s’est arrêté là, les doigts près de mes paupières, il doit oublier les mots en suspension, j’effleure les lettres incrustées sur la peau, il ne se défait jamais de ses histoires et du processus des images qui s’emboitent comme un puzzle à la manière d’une autre écriture.

Quand se referme le livre, l’amour transforme l’espace, devient une œuvre bouleversant la lumière sous la caresse des paumes, le regard tout entier scrute et fait le vide sous la pulsion. L’amour n’est pas porteur, on ne l’écrit pas en première page, pourtant l’amour est violence quand les corps se prennent dans un consentement mutuel. On ne parle pas du paradis blanc quand la main se tend, de la force puisée en soi, de la matière entrant dans une troisième dimension. A l’intime de soi, les mains inventives pétrissent, triturent, la fouille dominatrice efface l’information, les écarts de langage interdits, à grands coups de butoir. Dans l’espace médiatique il n’y a que violence et maltraitance.



lutine

5067

la chambre d'écoute de René Magritte

Sens de l’œuvre

            Nous assistons là à une perturbation de l’ordre réel : on ne retrouve pas la pomme dans la nature mais emprisonnée dans une pièce, dans laquelle elle est surdimensionnée. Cette pomme disposée dans un environnement nouveau perturbe le regard du spectateur et l’ensemble devient incompréhensible pour quelqu’un qui cherche la réalité ou qui est habitué aux visions banales et quotidiennes.

            La présence de cette pomme peut être ressentie comme une menace pour certains : et si ce fruit était le reflet de l’homme qui a grandi, s’est développé dans le même environnement et qui ne peut plus s’échapper? Ou encore en changeant de point de vue sur l’œuvre (cf la note en fin d’exposé) une pièce qui exprimerait l’évolution technologique qu’ont les hommes, et qui dégrade et empiète sur la nature. Ce qui est représenté par l’emprisonnement de la pomme. La fenêtre qui appelle le regard, cette échappée vers la mer et le ciel, évoquant l’infini et le mystère, est devenue un rêve inaccessible. Et pourtant il y avait peut être quelque chose derrière…

            D’autre part à cause de sa ressemblance avec une pièce à l'architecture médiévale, et de la sensation de hauteur prodiguée par la vision offerte au travers la fenêtre on pourrait penser que cette pièce est en fait la cellule d'un donjon et que les couleurs qui peuvent représenter des sons différents sont en réalité (si l'on considère notre point de vue comme véridique) enfermés. On peut alors ressentir des sentiments de claustrophobie, d'enfermement.

http://www.weblettres.net/blogs/article.php?w=Oeuvressurreal&e_id=6057

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Commentaires
L
"La violence commence dans les cellules; dans la création"<br /> <br /> Ut je réfléchis beaucoup à ce que tu viens d'écrire. Merci de ton commentaire.
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U
La violence commence dans les cellules; dans la création.<br /> L'homme n'est qu'un sous produit de la création: il en porte toutes les marques, mais ne sait pas toujours les dominer, malgré tout ce savoir, cette science qu'il a de lui et du monde.<br /> J'aime ce texte qui pour moi est la définition première de l'univers (jamais vrai, jamais réel.. et pourtant là!)
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L
Adelline, Pant l'exprime mieux que moi,<br /> <br /> "Toutefois il y a l'amour, oui, mais pas de violence dans l'amour, de la force, de la puissance, de la vivacité, de vifs moments, vifs si vifs que l'énergie en est multipliée, mais pas de violence ou ce n'est pas de l'amour"
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L
"au réveil si l'on pouvait entendre parler que d Amour le monde s en porterait que mieux ... !!!"<br /> <br /> oui je retiens cela, cela devient indispensable. Merci Marlou.
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A
aimer pour moi ne peut être violence!! elle me fait tellement peur <br /> crainte, tristesse parfois , désespoir dans la séparation, mais aimer n'est pour moi pas possession mais approche, découverte , émerveillement, sérénité <br /> si on m'avait abordée avec violence j'aurais fui à l'autre bout du monde immédiatement <br /> heureusement que nous n'avons pas tous les mêmes goûts (:-)
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