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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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29 janvier 2009

Toupie dans le désert

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Ce n’est pas de la barbe à papa
ce n’est pas de la réglisse
c’est du goudron dans le Sahara
aux heures chaudes
un homme est enroulé dans une masse pâteuse
on y voit la tête
on y voit le bras tendu
il tire vers l’extérieur
déformant sa prison élastique
les pieds sanglés dans un pneu crevé
sorti de sa roue

la route ailleurs

il y a le sable brûlant
blanchi de lumière
c’est le contraste de la matière
un mur souple et ferme

entre corps et terre
des yeux noircis
dans une tête cagoulée

sa deuxième peau

géôlière

c’est la vitesse de l’affolement

vrille bloquant le ventre
le ressort de la montre s’épaissit
d’autres sont passés
on en voit la trace
voyageurs pressés
ils n’ont pas pris les ciseaux
pour couper le fil
en d’autres lieux plus cléments

une fête foraine peut-être
ils ont fui

c’est un homme cyclone
une toupie dans un désert

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lutin - 21-01-2009

inspiration d'une peinture abstraite d'ailleurs

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29 janvier 2009

Agnès Schnell

Mosane ou presque

42 chants pour l'Ardenne

Agnès Schnell - Inédits

Un jour nouveau

un de plus…

Une déchirure au loin

des chemins s'ouvrent

plus vastes    plus lumineux.

Nos pas dans d'autres pas

d'autres marches

plus heurtées.

 

La forêt puissante

nous possède

nous aspire

en sa paix humide

la forêt nous éloigne

de nos énigmes

nous relie à d'autres secrets

plus profonds.

 

La vie

chemins pétrifiés

ou osseux

toujours autres

les sources    une pause

à peine

dans l'infini du temps.

 

Lente maturation

dans l'obscur   dans le tiède

voix éphémères

souffles feutrés

mille haleines nous lient

à l'invisible.

la suite ici http://www.mondalire.com/votre_espace/Agn%E8s_Schnell.htm

27 janvier 2009

Tandem

DSCN0408

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Douce sensation de l’œil qui s’ouvre
frileuse des mois passés la fente des paupières baille
un goutte à goutte d’eau salée sur la joue
le monde s’agite dans un soleil blanc naissant
l’herbe grasse habitée d’empreintes fait place à la terre gelée
ils ne sont plus seuls roulés dans l’abandon de l’hiver
des cris tendres en cohorte défilent
une cheftaine appelle la meute
en rond armés de brindilles les enfants s’accroupissent
à même la terre
où le froid se dissout à la chaleur de la peau
et il s’étire assis à califourchon sur la selle sèche de son vélo
d’un regard d’aigle acéré le prêtre veille.

Je roule sous un ciel bleu de montagne les yeux mi-clos
à cette heure un halo éblouissant s’infiltre sous les verres teintés
comme l’aveugle le noir et le blanc accompagne ma route
le cri strident des mouettes appelle la mer
elles se sont repliées là, royales sous leur plumage blanc
orphelines couronnées le temps d’une saison
l’aérodrome est loin alors qu’un vrombissement d’hélicoptère se fait entendre
j’assiste au décollage
en habit d’apparat les cygnes forment un escadron sur le plan d’eau
sous les yeux médusés des randonneurs

en appui sur leur bâton, hommes emmitouflés, leur maison sur le dos
ils jouent à être bonhommes de neige, épouvantails
dans leurs tricots de laine gris ils jouent à être laids
dans leur jogging fluo les sportifs en herbe cranent
derrière eux ils laissent leur jeunesse
et s’enfoncent  dans la mélancolie de l’âge mur.

Rêveuse en ce lieu magique je promène mon vélo, mains gantées de rouge
croisant des visages sans nom, je veux toucher la terre
et entendre le silence de la roue imprimer son passage
laissant double empreinte
les yeux emportés au-delà
étrange cette sensation d’être accompagnée ainsi
spectatrice un bien-être m’envahit
toi contre moi je veux danser mon plaisir.

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lutin

23 janvier 2009

Entre ciel et terre

le_baiser_gustav_klimt

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C’est un escalier et des pas dans le noir
une caisse de résonnance jusqu’au battement du cœur
le pied à angle droit martèle la marche
de la terre arrachée laisse son passage
à l’arrêt de l’autre côté de  la porte rouge il y a la main bondissante
des bras prêts à réchauffer
la bouche assoiffée
l’ourlet non peint
velours autour du cou
les doigts se nouent à l’entrebâillement

C’est un escalier, un duo dans le noir
les lèvres se boivent
les jambes se cherchent jusqu’au ventre
perçants les yeux plongent dans le frémissement de l’autre
une flaque d’eau dit qu’il ne fait pas beau dehors
les peaux se retournent dans le miroir
debout sans le savoir ils dessinent les préliminaires de la nuit
oubliant les étages qui s’animent

C’est un couloir blanc
on y monte, on y descend
dans une ronde du ciel à la terre
c’est un tambour quand le pas s’écrase sur la marche
une chorale tonitruante dans l’élan des voix
c’est un théâtre éclairé à l’entracte
tout est agitation au rythme de la minuterie
dans le tangage d'une foule descendante leurs yeux se crispent
aimantées leurs mains s’accrochent
deux pas en avant et la porte rouge se ferme sur le monde
sous un ciel de lit les bras s’ouvrent





lutine - 23-01-2009

23 janvier 2009

lutin - 22-01-2009

Esquisse

lutin - 22-01-2009

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18 janvier 2009

Rien que le sel

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Oiseau j’ai nourri ta main de mon sel

m’enroulant dans le paysage de tes doigts
en son creux - les grains sur mes ailes
de l’intérieur j’ai arrêté le sens - dans une cage
spirale d’or autour du cou -  je me pends
grande strie sanguinolente

A  ton cou je suis l’anneau

écrivant sur ton dos
la patte cerclée de l’oiseau - migrateur
quand le vent un peu plus me porte
vers l’épuisement
à l’intérieur - notre démesure

J’ai couché les bourrasques

comme la vague contre le sable
quand la peau se tord – eau contre vent
ce sont les balbutiements de la renaissance
notre premier geste maladroit
autour de nous - rien que le sel

De nous - doigts liés

notre écriture sur le dos

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lutine

13 janvier 2009

Un lieu où aller

J'ai envie de partager avec vous ce blog, rien ne manque, l'écriture, le dessin, la peinture. Son pseudo IsaBercée. Une fée a du s'y pencher.

Merci Isabelle

http://plumedargent.hautetfort.com/

lutin

9 janvier 2009

Oxygène en bouteille

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J'ai un verre à la main
la bouteille dans la poche
je ne sais pas boire sans un verre à pied
même si mon pied frôle le caniveau
et que le talon casse en angle droit
comme ma voix dans les ritournelles de mes désillusions

Je veux boire chic le petit doigt en l'air
je ne serai pas pocharde aux yeux cernés

le corps comme un arbre sec
les lèvres au goulot
je ferai illusion dans mes chansons articulées

au son d’un accordéon sous-marin
il ne faut pas avaler les mots
il faut du liquide chaud chatouillant les cordes vocales
le rond de la bouche formant des sons audibles

Je serai princesse de la nuit
Messieurs vous me baiserez la main sans l'espoir de soulever mes jupes
vos chansons à la cantonade ne sont pas miennes
je n'aime pas la vulgarité
je suis bon genre et me couche seule
sur le lit je tangue et m'accroche aux souvenirs d'un amour d'eau
les yeux fermés
seules les vagues puissantes de l'investigation du ventre remontent à la gorge
créant une paralysie du pharynx

C'est le chlore qui nettoie la peau
au matin d'une gueule de bois
ce n'est pas clore sa bouche
mais en chlorer les cellules humaines
comme l'éther sous le nez anesthésie la pensée
c'est le coton imbibé sous la langue
sniffé par le nez endormant la douleur
quand ça fait mal on se fouette au sang
on ouvre et l'on verse

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Ce n'est pas éclore à l'air libre
c'est donner de l'oxygène en bouteille
des bulles blanchies montent à la surface
la peau est désinfectée
d'un mal trop profond
en cratère sous la peau
au fond d'une piscine
d'eau chlorée
c'est aussi la naissance de bulles
éclatant en surface

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lutin

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09-01-2009

7 janvier 2009

Maison déshabillée

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Derrière le papier peint
il y a une autre respiration
un passé écrasé dans le creux de la main
poing à jamais amnésique
si on n’en soulève pas le coin


Il y a la lumière diffuse dans l’œil
la voix faïencée qui tombe du plafond
dans l’ombre du tapis
les mots que l’on croyait morts
s’infiltrent sous la porte


Les draps blancs jetés comme des fantômes
pour ne pas perdre l’envoûtement
grimacent dans le désordre de la pièce
et les mots rampent en poussière de plâtre


Derrière la couleur des murs
il y a la blancheur des corps qui se mangent
dans la nudité, à même le sol
et les sons résonnent en cristal
au vent des sentiments


Dans une maison déshabillée
il y a une église
une amplitude dans le son de la voix
un ciel haut où se retrouver
une maison nue, c’est le monde à l’envers
fenêtres ouvertes



lutine

7 janvier 2009

Lévitation lunaire ou Androgyne

L_vitation_lunaire_ou_Androgyne1

Acrylique au couteau - toile 45 x 56

...

C’est Wagner endossé
à coups de butoir
oreilles agressées
caverne des sons
à vouloir creuser sa tombe
ne plus entendre
elle a soulevé la peau de la mer
cascades de mots en étau
échos barbares
fauchés au bord des lèvres
noués aux chevilles
ne plus sentir
la plèvre perforée de ce monde
cigarette incandescente
elle se jette à l’eau
comme on monte à l’échafaud
puisqu’elle est condamnée
elle se déforme
c’est Liszt cajolant les reins
sonate gommant les traumatismes
les mâchoires en perpétuels mouvements
friction de la matière
cargo de braise
vidée de sa substance
elle part en fumée
libre à deux
elle sera libre de


lutin

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