Entre ciel et terre
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C’est un escalier et des pas dans le noir
une caisse de résonnance jusqu’au battement du cœur
le pied à angle droit martèle la marche
de la terre arrachée laisse son passage
à l’arrêt de l’autre côté de la porte rouge il y a la main bondissante
des bras prêts à réchauffer
la bouche assoiffée
l’ourlet non peint
velours autour du cou
les doigts se nouent à l’entrebâillement
C’est un escalier, un duo dans le noir
les lèvres se boivent
les jambes se cherchent jusqu’au ventre
perçants les yeux plongent dans le frémissement de l’autre
une flaque d’eau dit qu’il ne fait pas beau dehors
les peaux se retournent dans le miroir
debout sans le savoir ils dessinent les préliminaires de la nuit
oubliant les étages qui s’animent
C’est un couloir blanc
on y monte, on y descend
dans une ronde du ciel à la terre
c’est un tambour quand le pas s’écrase sur la marche
une chorale tonitruante dans l’élan des voix
c’est un théâtre éclairé à l’entracte
tout est agitation au rythme de la minuterie
dans le tangage d'une foule descendante leurs yeux se crispent
aimantées leurs mains s’accrochent
deux pas en avant et la porte rouge se ferme sur le monde
sous un ciel de lit les bras s’ouvrent
lutine - 23-01-2009