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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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9 décembre 2008

Hammam encore retravaillé

DSCN3040

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9 décembre 2008

Cendres

Ouvrir les yeux refusant le prolongement de la lumière aveuglante

Les ombres s’allongent de l’œil au sol

De la terre à la main surgit l’éclaboussure de l’évidence

Un monstre était là tapi sous la paupière

.

La main vers l’extérieur conduit l’œil clos

Les doigts mêlés aux barreaux du regard

Le soupirail noirci de la cécité craque

Dans les yeux décousus vient danser la mort

.

Rouille accumulée au fond de l’orbite

La poutre dans l’ossature de la machine cède

Au creux du ventre la main se brise

L'holocauste était là dans toutes ces mémoires empilées

.

.

.

.

lutine

7 décembre 2008

A la Basquiat

C'est un bateau
une coque métallique
coupée en deux
dans le fracas du plexus solaire

j'ai rampé
jusqu' en dessous du ventre
ainsi se vide l'eau sale
des égouts à la mer


C'est une corde prise dans le vent
une forme à deux bouches
l'anneau du cou
l'étau de la taille
la flèche les mixant aux éléments

au fond d'un trou
la pointe acérée

sans voilure
tirant vers le bas
la chape de plomb

de la terre à la mer

C'est un métal rouillé
griffé à la chair
au coeur chargé d'amour
à mourir
à donner à la mer
le chagrin en pâture
les larmes en prime
le sel des yeux aux poissons
 

C'est le gris des cargos
la sirène hurlant la mort
à la fenêtre de la vie

un toit sur la tête
les yeux nulle part

de part en part percés
regardant le tableau
de la mère
à la mer
pris entre deux sentiments

loin du parapet

écoutant la corne de l'épave

engloutie

C’est la muse dans la tête
une tache rouge
sur le sein gauche
entaillé de la flèche
il pleut des coulures

de peinture

des graffitis
à  la Basquiat
 

lutine  

7 décembre 2008

Marathon 2

.

.

Lentement le tapis roulant monte leur tête

et les corps

jusqu'à l'apparition des pieds

présentes sur un sol plat les jambes défilent

.

A chacun son théâtre

certaines mains se hissent

d'autres fuient des idées en tête

.

Au tapis roulant suivant les pieds disparaissent

les corps aussi

leur tête rentrant sous terre

comme si rien n'avait existé

.

C'est un couloir fantôme

on y monte

on en descend

dans le ventre de la terre

les jambes tournent en rond

jusqu'à demain

.

.

lutine - 07-12-2008

6 décembre 2008

Le langage des viscères

lelangagedesvisceresIV

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6 décembre 2008

Marathon1

voix_3d_large

Là je n'ai plus le temps quand je me redresse 

pour cela il me faut trois semaines 

tout bouge 

et la plume pourra encore plier 

arme blanche 

puissance du monologue

les yeux défilent

les pas

les bruits

fragments des heures

spectatrice des jambes

j’ouvre la boîte à images

.

Là je n'ai plus plus le temps quand je me redresse

pour cela il me faut attendre

la musique

du coffret à bijoux

une valse dans le miroir

du couvercle relevé

les mots en toupie

enfermés

.

Là je n’ai plus le temps quand je me redresse

un bracelet au poignet

je noue les gestes

une chaîne autour du cou

je suspend à mes lèvres

la vitesse de mes voix

.

lutine - 05-12-2008

5 décembre 2008

Magie noire

Je cherche la flamme
la ronde dans le brasier
la phobie du feu en nous

Est-ce qu'on s'aimera mieux
notre âme dans la magie noire
ventre liquéfié

Quand on fait l'amour tout se déchaîne
l'ombre du serpent dans la tête
une odeur de mort plane

Dis plus bas est-ce qu'on s'aimera mieux
dans les cendres est-ce qu'on se reconnaîtra
pépites de sang séché entre les doigts

Est-ce que tu crois à l'oubli
est-ce que tu peux nager loin
épaule contre rien
notre jardin là haut il y fait froid

Membres déshabillés de la main
un coussin sur le ventre
au fond un fleuve qui déborde
à l'intérieur c'est la chaleur de l'enfer

Des silex se frottent
bras mutilés derrière la nuque
en cavale il faut craquer l'allumette
on peut vivre poussières

Sur des brindilles de bois séché il faut se coucher
se consumer
dans le feu s'unir
et ne plus vivre demain

lutine

2 décembre 2008

Recto-Verso

Bouche décousue
coupée en deux
mots plus bas
plus haut la voix
cisailles ouvertes
voilà
attends un peu
ne ferme pas les yeux
en eau forme la haine
à coups de rasoir
et crache
papier buvard
saturé
c’est le sang dans la voix
injecté dans la salive
langue pointue du serpent pris au piège
c’est du mercure au chrome sur la plaie de l’autre
le venin antidote sous-cutané
cargo de mots puants
projetés dans la tête lacérée
tissu de chair vivante
émietté dans l’assiette
entre deux couteaux
tempête pulvérisée dans un verre d’eau
mensonges
en médicament  de rémission
embryon de mort
glissant dans la salive avalée
un clou au fond de la gorge
dans l’œsophage un marécage
s’enfonçant dans l’estomac
un cri au bout de la langue
l’écho dans le ventre
sans oxygène
cherchant la porte de sortie
vers le bas
la haine sur le visage
le crachat est authentique
on l’apprend dans la rue
on l’offre à la pute
ramassis de fiente humaine
crachats sur la mèche de cheveux
bouche laquée du fiel de l’homme
le nerf sectionné
elle ne sourit plus
lèvres en suspension
une balle
trois balles
plombée d’écume rouge
plus bas la voix
arrêtez la musique
capsule blanche pour quoi faire
sous la langue sèche
et si c’était la fin
embrasse Marie pour moi

lutine

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