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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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4 avril 2011

Tout s'annule

 

 

Sur la route le sang circule, on sent le pouls de la vie, on y danse, on double. Les chevaux sous le capot on se projette en avant tandis que sombrent les rêves. Séparée d’un certain nombre de choses l’aiguille dit toujours plus vite, on la méprise comme la température du corps. Devant on aura tout le temps de respirer, derrière on n’y croit plus, il n’y a plus l’ombre d’une ombre dans le rétroviseur, juste un radar pour la photo souvenir en noir et blanc, le silence des mots, et l’air, cet air glacial qui siffle et brûle les heures.

C’est un jour de semaine sur le macadam, de longues herbes dans l’attente de l’automne et éoliennes croissent et les bras ne pèsent rien, déjà ton corps est moins réel. Pourquoi la fumée monte-t-elle au ciel ? Pourquoi le vent transport-t-il les odeurs jusque dans l’habitacle ? Pourquoi les souvenirs font partie du voyage ? On entend des cris  alors qu’ils étaient cadenassés à la roue d’un vélo. Devant les paysages parlent, les champs et les bois ouvrent leurs mains et le fleuve longe le corps. Dans le dortoir silencieux je pense obscurément, qu’avons-nous fait de tout ce temps si chaudement drapés ? Etait-il nécessaire d'aérer les fenêtres ?

D’hier je me suis retirée très tôt juste avant l’aube, avant le vol bruyant des oiseaux se jetant dans le ciel encore à demi éteint, avant que je ne me réveille tout à fait, avant que les mots ne soient vains préférant l’apparition des framboises dans les fossés que je nargue, des fleurs et des chevaux. Assise, à pas de géant je déroule la France, les coteaux  et les bois. Combien de pâquerettes et de coquelicots avant l’enfance sur le grand drap de la route, Combien de virages dans la pénombre pour aller jusqu’à vous sous le linceul.  

Les bulldozers ont creusé la terre, les hommes ont posé un drain noir conduisant vers le faîte des toits que nous voulons contempler, et nous voici en péril grimpant aux arbres, aux branches tortueuses, nous enfonçant à nouveau propulsés par l’accélération et l’aiguille qui s’affole comme un météore, c’est aussi le sang qui bouillonne entre réverbérations et le soleil qui se fane comme un phare perce le brouillard.

Etrange voyage lorsque le réservoir se vide, l’énergie du corps perd sa puissance, dissociées les mains poursuivent. Alors que le compteur tourne les kilomètres parcourus renvoient à la case départ et les images à atteindre fuguent. Pourquoi les chemins mènent toujours là où la maison n’existe plus. J'y suis enfermée, tout s’annule, les heures, les choses en hauteur ou en profondeur.




lutine - 04-04-2011

 

 

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Commentaires
L
D'accord avec toi
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R
Un voyage est une vie en résumé .<br /> Il a ses phases de rapidité et de lenteur,<br /> d'émerveillement ou d'horreur, de pleins et de<br /> vides,de solitude et d'échanges, de départ et<br /> d'arrivée, parfois pas dans le bon ordre.<br /> J'aime le parcours que tu résumes.
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L
J'ai enlevé le partage avec Facebook, cela faisait ramer le blog, j'en ai prévenu le staff.
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L
Nath je te souhaite une bonne lecture dans ces recueils, c'est moi qui te remercie.<br /> <br /> Merci à toi aussi Funambule.
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F
Quel plaisir à lire ce texte.<br /> Merci.
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