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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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27 août 2010

Pourquoi ?

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......Sur la route le sang circule, on sent le pouls de la vie, on y danse, on double. Les chevaux sous le capot on se projette en avant. Séparés d’un certain nombre de choses l’aiguille dit toujours plus vite, on la méprise comme la température du corps oubliant le frein. Devant on aura tout le temps de respirer, derrière on n’y croit plus, il n’y a plus l’ombre d’une ombre dans le rétroviseur, juste un radar pour la photo souvenir en noir et blanc.

C’est un jour de semaine sur le macadam, longues herbes dans l’attente de  l’automne et éoliennes croissent et les bras ne pèsent rien. Pourquoi la fumée monte-t-elle au ciel ? Pourquoi le vent transport-t-il les odeurs jusque dans l’habitacle ? Pourquoi les souvenirs font partie du voyage ? On entend des cris  alors qu’ils étaient cadenassés à la roue d’un vélo. Devant les paysages parlent, les champs et les bois ouvrent leurs mains et le fleuve longe le corps. Dans le dortoir silencieux je pense obscurément.

D’hier je me suis retirée très tôt juste avant l’aube, avant le vol bruyant des oiseaux se jetant dans le ciel encore à demi éteint, avant que je ne me réveille tout à fait, avant que les mots ne soient vains préférant l’apparition des framboises, des fleurs et des chevaux. Assise, à pas de géant je déroule la France, les coteaux  et les bois. Combien de pâquerettes et de coquelicots avant l’enfance sur le grand drap de la route, Combien de virages dans la pénombre pour aller jusqu’à vous sous le linceul. 

Les bulldozers ont saigné la terre, les hommes ont posé un drain noir conduisant vers le faîte des toits que nous voulons contempler, et nous voici  grimpant aux arbres, aux branches tortueuses, nous enfonçant à nouveau propulsés par l’accélération et l’aiguille qui s’affole comme un météore, c’est aussi le sang qui bouillonne entre réverbération et soleil qui se fane.

Etrange voyage lorsque le réservoir se vide, l’énergie du corps perd  sa puissance, les kilomètres parcourus renvoient à la case départ et les images à atteindre fuguent. Pourquoi les chemins mènent toujours à la maison qui n’existe plus. Tout s’annule, les heures, les choses en hauteur ou en profondeur.

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lutine - 26-08-2010

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Commentaires
L
Merci Ile, je reconnais vos goûts par rapport à mes lectures chez vous.
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I
Un de vos meilleurs textes Lutin,j'aime particulièrement les 2ème et 3ème paragraphes, ceci bien sûr n'est qu'affaire de goût et de ressenti, cependant j'y trouve cette force personnelle que je cherche dans un poème. Un beau travail !
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L
J'aime bien voir ta façon de voir les choses Bifane, mais c'est vrai qu'il faut du courage, pas facile d'oublier les racines que nous nous sommes créees.
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B
Ce qu'il faudrait peut-être, c'est trouver le moyen (le courage ?) de n'y plus revenir, à la maison. D'adopter la route, finalement, comme domicile, la route et son infinitude, son recommencement dans la différence, son aventure... <br /> <br /> Et puis, finalement, on quitterait la route, on prendrait les sentiers, ceux qui s'effacent dans les montagnes, ceux qui se perdent le long des mers, ceux qui vont sans aller nulle part, et l'on se prendrait à n'aller plus nulle part en particulier, à aller partout, vers l'horizon qui nous chante...
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L
l'esprit prend tout l'espace dans l'immobilité, oui Jeanne.
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