Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Un nouveau regard, les mots qui se détachent
Publicité
Albums Photos
Archives
5 juin 2006

A l'ombre du Chêne blanc - 1 -

keith_20parkinson_20__20homme_20mort_20au_20pied_20d_un_20arbre

Ecoute : "le dormeur du val"

Etre enfant remonter le temps, me rouler dans l’herbe folle insouciante des contraintes de ce monde, j’aimerais tant retrouver mon Chêne blanc. Une couverture protège nos peaux des herbes piquantes. A l’ombre de ses feuilles nous faisons des galipettes, les garçons sont en short et nos robes amidonnées laissent entrevoir des culottes de coton blanc.

Nous sommes libres et sans pudeur. Nos yeux rieurs vont plus loin que ce triangle attirant les garçons, nos corps ne sont pas envahis de la sève qui perturbe la relation. Les socquettes blanches écrasent l’herbe des prés, des taches vermillon se détachent du vert.


Mon grand-père me disait la fleur est éphémère si tu la prends elle meurt dans ta main, c’est le coquelicot libertin, il vit sans amour et sans attache, il est le contraire du lierre, l’homme fait partie de sa race, un jour tu comprendras petite. Il te faudra rentrer dans le rang. Sur le bas côté de la route restent les femmes légères, un coquelicot entre les cuisses dans l’attente du pollen que le vent transporte. Petite protège-toi, au fond de toi tu possèdes le bien le plus précieux, un pistil à ouvrir à une plante vivace qui accrochera ton cœur à jamais. Grand-père soit plus clair je ne comprends pas. Patience petite, grandis et souviens-toi.

Ta voix chaque printemps me revient, je suis la femme libertine mais ce n’est pas ma faute le lierre ne s’agrippe pas, je dois avoir un défaut, peut-être un pesticide émanant de ma peau repulse les plus coriaces, il meurt ou va ancrer ses racines sur des tiges plus tendres.

Je suis la fleur éphémère une sorte de libellule qui meurt quand elle donne vie, je fane chaque automne, j’attends la sève du printemps, je reprends vie le temps d’une saison et ce cercle infernal perdure depuis trop longtemps grand-père.

J’aimerais me reposer à l’ombre du Chêne blanc, écarter les cuisses sans pudeur, tête au vent, un coquelicot à la bouche, une tache de sang à la place du cœur, j’aimerais déserter le monde des grands.



lutin - 05-06-2006

Publicité
Publicité
Commentaires
L
http://www.accents-poetiques.com/agorasv6/showthread.php?t=361
Répondre
N
Très beau texte Lutin, je suis touchée par tes mots.<br /> <br /> Bises à toi
Répondre
Publicité