La voix
Poésie mâchée
parabole
à peine digérée
c'est le sang qui habite
les murs de carton
on y écrit désarçonné
la joie on la dessine à la craie
plaies vaines
lierre étrangement rouge
un ciel de lit tout en forêts
et nos mains en perspective
cœur de métal
froides comme l'absence
traînent des mots poèmes
en rafales
soupèsent la douleur
chien tendre
cachant l'impudeur
s'adonne aux vers libres
jetant cul par dessus tête
les règles de la poésie
le jugement
la poésie de paille
ou de coton
jamais d'argent
nos mots la démaquillent
senteur de naphtaline
nourrit l'ortie
je n'ai plus de peau
nul cri en mes nuages
mon visage est poésie
de larmes
de sang
sourire
continue toujours
sans masque
dans ma maison il existe un pays
de carton
des écheveaux d'haleine
à torturer
dans tous les sens
suc lent
la voie est là
je digère
la voix
fredonne
lutin - 28-11-2011