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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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27 février 2011

Comme en poésie

 

Comme_en_po_sie

Participez à l'opération poèmes tracts lancée par Comme en poésie. Inscrivez vous au groupe Comme en poésie et vous aurez les informations. Mettre la poésie en tracts à la portée de tous, voilà l'idée.
Rappel le numéro 45 de la revue Comme en poésie sera mis à la poste le 3 mars. Il est encore temps de vous abonner ou vous réabonner.
ou retrouvez "comme en poésie" sur Facebook
 
 
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25 février 2011

Enfant

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Enfant je marchais le long des murs tapissés d'une toile de Jouy comme d'autres ont du marcher sur la lune. Enfant j'ouvrais les portes de mon armoire elle aussi tendue du même décor. J'y entrais par effraction pour aller au devant de la forêt. Mon armoire était sans fond et n'avait pas de limite dans les sous-bois. Les yeux fermés j'étais l'enfant dans l'enfant dans un autre ciel car mon armoire n'avait pas de plafond. J'étais le rêve à côté de la chambre des parents qui elle ne pouvait être que sérieuse. Enfant on n'imagine pas le voyage des grands quand ils s'isolent la nuit. Deux mondes parallèles construisent la nuit alors que tout est silence.

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lutin - 25-02-2011

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17 février 2011

Dora

31937_Femme_qui_pleure_ultimo_periodo_pablo_picasso

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Sanctuaire blanc loin du monde
Territoire vierge que je caresse
Le tableau s’appellera ainsi
Avant de perdre l’esprit

Longue cicatrice transparente
Sans visage moi je peins
Comme les enfants inventent leurs rêves
Alors que je suis fâchée avec la mort

Même si je sais que la passerelle n’existe pas
Je vais prier pour elle sans voix
Dans un flot de paroles
Alors qu’elle n’a pas de sexe

Cette figure je l’invente
C’est une confession la destruction du corps
Quand j’écorche le cœur aux joues

C’est ton regard que je tue

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lutin - 07-02-2011

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12 février 2011

Autre chambre

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william_turner_tempete_en_mer

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C’est quoi l’océan, c’est quoi la mer, comment raconter, il en reste une image floue de mots qui se perdent alors qu’elle gifle et se noie à chaque relent de vagues pendant des milliers d’années, nuage d’or au-dessus de ton dos dans l’infini d’une goutte d’eau.

Volupté des nageoires entre l’écume tu es l’œil qui traverse la lame, la lame qui transperce l’œil,  l’œil dans un rayon de lumière, la raie Manta aussi légère qu’une plume lâchant ses bulles d’oxygène entre un banc de poissons fluorescents qui s’efface, dans un souffle de vent tu voles avec des mains d’enfant.

Je pense à ce corps de chair que l’on cisèle et que l’on tue, poisson volant tu remontes comme l’oiseau fuit les flots quand on n’en peut plus de la pluie et du froid. J’entends encore la lutte des eaux et ta propre guerre entre parenthèses et ta glisse dans un raz de marée. Ca monte et ça descend là où tout a commencé, là où tout finira avec la peur de l’inondation dans l’ultime chant harmonique des pierres invisibles.

C’est quoi la vie dans le secret des profondeurs, un aquarium géant dans lequel il est tellement bon de parler au pluriel, sauvages et libres. Je n’ai pas dormi quand j’ai bu ton sommeil lovée contre ton dos, flaque d’eau brûlante retirée dans sa grotte j’ai oublié de respirer léchant les fonds sous-marins à la faveur d’un orage revenu à la vie, mille tortues agitées en armée sous ta peau disparues.

Il faut que je raconte ces jours de soleil et ces jours de vent, ces nuits de vertige au cœur des océans, prairie sous marine de l’autre côté du miroir. Il nous reste à nous reconnaître solidaires dans un univers en apesanteur entre bateau et tempête, tempête et musique, je prendrai le temps de refaire les gestes des jours bleus rendus à la mer.

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lutin - 12-02-2011

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5 février 2011

35mn et quelques poussières

vers_au_dela

une peinture de Nathalie Courcier

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35 mn
semelle dans la terre glaise
cran d’arrêt ou papillon
dans le jardin sept cygnes
autre monde sans armure au dessus de la lame refermée
58 secondes de survie
je t’ai donné le sein ce matin
j'ai pris ta langue
couteau à double lame
manche d’ébène de frêne ou d’olivier
nous nous sommes croisés si peu
voix chaude habillant mes mains
je n’ai plus de doigts
je ne sais plus compter jusqu’à dix
je n’ai plus de pouce à sucer
je ne t’ai pas donné le ventre
je suis l’enfant dans l’écume des visages fossoyeurs
tourne manège
tournent les yeux dans les coins
j’entends le compliment serré au bras gauche
l’hématome encore marqué du son inaudible
mâchoires serrées dans le souffle
sous les applaudissements les viscères en torsion
je suis fœtus
tu as pris mes dents et ma salive
chiffon j’ai plié la poupée en moi
ne me déshabille pas le ventre
de corne ou d’os
quand la lame s’éjectera
je rendrai les armes
ne me déshabille pas le ventre

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lutin

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