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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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5 mars 2009

Décoction

 

 

Demain quand la terre s’entrouvrira
creusée de nos mains
quand les cadrans s’arrêteront
les forêts asséchées
d’un soleil trop ardant
le bois mort avant d’être brûlé

Demain quand la terre sera un terrain vague
un entonnoir dégoulinant de nos poubelles
les rapaces toujours vivants
engrossés de nos erreurs
l’argent de tous bords traqué
la puissance individuelle à son paroxysme

Demain quand les voleurs d’âmes
au regard de chiennes
léchant le cul pour mieux ensorceler
seront cloués au pilori
les corps vidés de leur substance maléfique
je me surprendrai
fétu de paille défenestré
à tordre les inepties

L’horizon est un mur sans altitude
transpercé d’une flèche au curare
mes espérances s’égarent
comme le foulard autour du cou
demain est ma mémoire en haut d’un gratte-ciel
un ultime vertige jusqu’à vos bras tendus
que je croyais menacés des reptiles

 

lutin - 05-03-2009

 

 

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Commentaires
L
Bienvenue Bifane, nous aurons l'issue que nous méritons, mais je crains les ténèbres tant que l'on montrera toujours l'autre du doigt.
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B
Il y a l'empreinte du néant dans tes mots, sa morsure définitive, celle-là même qu'on s'ingénie à reprocher aux "alarmistes" de tout poil. Et j'apprécie particulièrement que tu ne relèves pas l'humeur de ce murmure d'outre-tombe d'un vain optimisme, en forme d'exhortation finale peut-être, qui aurait gâché la force sombre de tes mots. D'ailleurs, ça n'empêche pas d'espérer une autre issue, au contraire même : plus on laisse percevoir au coeur du lecteur les ténèbres qui l'attendent, plus on a de chance de provoquer quelque réaction. Si ce sera suffisant, c'est toute la question... Mais qu'importe : pas besoin de réussir pour essayer.
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L
le cri notre sursaut, oui, comme le premier que nous poussons à la naissance, prenons-nous conscience de ce qui nous attend en dépliant nos poumons.
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J
Sur une terre d’in-fraternité le cri est notre dernier sursaut de la conscience, merci d’avoir encore le courage de l’indignation
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L
Tu as bien compris Katherine, on creuse aussi sa mort avec les dents, la langue aussi.
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