Prout
j'ai laissé les lumières d'un ciel se défaire
les pluies d'un arc-en-ciel s'effondrer,
j'ai érigé barrières, murs, semblances, espoirs,
je joue dans la partition un pas en avant,
des millions en arrière
je laisse l'espace fouetter les airs, me descendre
à mesure
des oiseaux nichent aux creux des arbres, tout en haut
des amis se tiennent par la main, chemin faisant,
des regards s'illuminent aussi, quelques fois
je suis dans l'espace moucheté, des ombres,
qui ne veut, s'approcher, trop près, abîmer le tableau
Proustien, s'il en est !
...
J'ai laissé un banc derrière moi,
l'amour plane partout autour de moi,
ma pire perte : perdre ceux que j'aime,
mon pire défaut : effacer les liens amis
ne pas trop s'attacher, toujours une montagne
dans le dos
de trop de loyauté , de trop d'amour,
aime-t'on jamais trop ?
(aimer mal, oui, mais aimer)
où la blessure ?
les rires escarpés ?
sur la vie-scie, bouée dégonflée
un banc de poisson
mon verre, un vert particulier.
Une vague-remugle :
"Proust et son questionnaire aux orties" ,
je garde la "madeleine" *
où j'aimerais habiter ? dans ce pays sans nom,
où l'homme vous observe, aveugle, comprenant....
l'habit porté,
* " Elle est née en 1923, de son nom de jeune fille Bobillier, patronyme très courant dans la région. Son père s'appelait Abel Bobillier. Elle s'est mariée avec André Proust, né en 1920 et originaire de Frazé (Eure-et-Loir). Elle l'a connu alors qu'il était militaire et fuyait les Allemands durant la Seconde Guerre Mondiale. Ce dernier décède à l'âge de 51 ans des suites d'une maladie rénale. Aucun enfant ne naîtra de cette union. Elle a au moins une sœur, « La Paulette ». Un de ses voisins est « Le Ricet. » C'est à ce dernier qu'on doit, selon Madeleine, l'adage suivant :
« Quand on voit c'qu'on voit et qu'on sait c'qu'on sait,
on a bien raison d'penser c'qu'on pense et puis
d'ne rien dire ! » " *
* http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Madeleine_Proust
Allez la lire, elle écrit comme une mitraillette qu'il faut constamment alimenter tant elle arrose son lecteur, il en sort à chaque fois des textes de qualité, mais où trouve-t-elle l'énergie ?
Miss je vous admire
lutin