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Un nouveau regard, les mots qui se détachent
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6 mai 2008

Débris de mots

louise_bourgeois

Sculpture de Louise Bourgeois

Il fait encore nuit
le corps déboulonné dans le sable
il y a la tempête dans la tête dévissée
loin du coeur elle gît
une tornade l’a emportée tordant la bouche autour du cou
en nœud marin
coulant le long de la gorge
elle a l’air ravagé
autrefois les seins rebondis
elle sentait bon

Les oiseaux tourbillonnent
en éclaireurs piquent du bec
un festin à l’heure de la faim
une bouillie de mots éjectés
entre les dents à manger

Macabre direz-vous
vos pensées si fortes prennent voix
sur vos visages froissés
à multiples facettes
la vermine prend forme
la lance de vos yeux crève le cœur
ainsi gisent les opprimés
veines éclatées
ventre à terre

Il faut écrire sans détour ce que les mains ressentent
avant la gifle fatale
une tige de fer se tord
elle a perdu les formes voluptueuses du plâtre qui l’emmurait
orpheline au sol elle se rouille
le sel rampant sur la matière
le corps à ses côtés en milles morceaux s’effrite

Il y a la vague saline qui souffre croisant le fer
salie elle recule pour mieux revenir
têtue elle piétinera
progressivement digèrera
atmosphère étrange en bord de mer
un semblant de couleur monte au ciel
un soleil peut-être
de la chaleur pour brûler le tout
faire table rase à coups de flammes




lutin – 05-05-2008

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Commentaires
L
Cette phrase Viviane est pourtant simple, c'est comme parler avec les mains, les méridionaux le font très bien :-)) et ce langage des signes n'est-il pas fabuleux, se comprendre dans le silence des mots. Merci à toi amie fidèle.
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V
Il faut écrire sans détour ce que les mains ressentent...<br /> Comme j'aurais aimé écrire cette phrase là<br /> et comme cela me rend heureuse qu'elle soit tienne.
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L
Je ne sais pas te répondre Eoline, là c'est un sacré mélange, une mise à mort.
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E
on est deux à faire des tables rases ! (rires)<br /> <br /> alors là<br /> avec la sculpture et tes mots, ça en jette ! et pas qu'un peu je vous prie<br /> <br /> je mets quelques passages à vif<br /> juste quelques-uns<br /> <br /> ainsi gisent les opprimés<br /> veines éclatées<br /> ventre à terre<br /> <br /> Il faut écrire sans détour ce que les mains ressentent<br /> avant la gifle fatale<br /> <br /> elle a perdu les formes voluptueuses du plâtre qui l’emmurait<br /> <br /> le sel rampant sur la matière<br /> <br /> c'est d'une force tout cela et l'ensemble !<br /> j'aimerais savoir, je m'interroge, non, finalement j'ai trouvé la réponse (rires)<br /> <br /> je suis sûre qu'il y eut en premier la sculpture et ensuite le glissement le mot choc l'autre mot choc etc.<br /> <br /> dans mon ressenti, elle sent le soufre et la douleur<br /> <br /> et tes mots !<br /> <br /> continue !
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