J'imagine, j'imagine
Depuis que vous êtes montés là haut le ciel ne sera jamais aussi bleu
un regard assombri
un voile
le trouble de l’eau opacifiant l’horizon
un rayon de soleil trop de lumière
le vent le froid sur les paupières
la pluie une goutte d’eau
et mes yeux pleurent
à croire que dans chaque élément je vous retrouve
au noir de la nuit je ferme les yeux
et mon cœur saigne
J’aime les odeurs du passé
le bois
la cire
la main de l’ancien
j’aime caresser l’empreinte laissée
absorber comme un buvard les émotions
j’aime les bruits du passé
entendre la canne qui heurte chaque marche
l’ombre qui me suit
la présence de l’absent
j’aime l’écriture ses pleins et ses déliés
les mots d’un autre temps
J’aime poser ma main sur cette poignée
imaginer vos émotions de l’instant
quand le maître franchit le pas de sa demeure
sur le pas de la chambre j’imagine, j’imagine
et je freine mes pensées
et je freine mes images
le respect
Mes yeux vers la fenêtre je me retourne
une place
mon regard troublé
un réverbère de sa lumière blafarde laisse partir les passants frileux
depuis que vous êtes montés là haut je me sens en sursis
un champ d’horizon à portée des yeux
L’amalgame de mon cerveau
le temps d’un instant
vous le lien du sang
une autre histoire Place des Vosges
un écrivain
une fusion le temps des retrouvailles
un mélange des odeurs
guidant mes pas
lutin - 14-11-005
.
.
.