Prière secrète
.
.
Il y a quelque chose qui se casse
Quelque chose qui bouge
Jusque dans le ciel s’agitent les formes et les couleurs
Les pensées ne savent plus nager
Loin des rives embrassées
Dans l’océan lestées de phrases enroulées
Elles se sont enfoncées
Quelques bulles en signe de la main
Le remous de jupe retardant la disparition
L’eau est un train fantôme
Les vagues un incendie
Il faut aimer le cimetière qui s’enfonce
Les pierres usées
Et les indices laissés danseront
Il faut aimer les sanglots
Comme le prochain orage viendra du ciel
Nourrir les mers et leurs chants
Telle est la prière secrète des voix mêlées
Où le vent souffle
.
Billie
Identité
Ne plus être sous la lampe
quand les mots se délient
on les retient et on les tresse
le corps se dresse frileux
de sa prison dont il est le geôlier
amant de son propre cerveau il se libère
fermant les pages
La crainte a besoin de roses
dans cette agitation forcenée
on ne force pas l'intimité
pour s'exprimer au monde
en dehors d'un terrain vague
et l'eau dévale si peu pressée
au long d'un corps hivernal
Jolies mains d'écrivain effilochées
Le voyageur ne voit pas ta métamorphose
quand le soleil couchant vient jouer du piano
les buées pressent en arc-en ciel
l'écho halluciné de ce qui aurait pu être
j'en aime l'immobilité
et l'espérance au bout des doigts
Billie - 06-01-2012
Ombres phalliques
C’est ici les colonnes et les mots sur le sable
Un endroit rempli d’eau
La mer crache
Se vautre sur le sable
Ce n’est plus un jeu
Dessus – Dessous
Où est l’homme ? qui est la femme ?
Le bleu pour les garçons, l'autre pour les filles
La mémoire s’inscrit
Violente et ivre
Dans des éboulis de sable
Pleure mille fois amplifiée
A l’envers le sable sur la tête
Un monologue s’instaure d’entre les vagues
Que j’accompagne comme un chien
Dans la mer devinée
Sur la plage marchent nos ombres phalliques
Les drapeaux ont ouvert le champ de vision
Les cabines de bain ont disparu
Ta voix m’appelle
Traçant des lettres énormes qui barrent le chemin
Un caillou entre les doigts
J’attends la courbure de la terre
Il fallait faire demi-tour en haut de la butte
lutine