Delirium
Noir il fait noir les yeux ouverts
fixer un point
sortir de l’existentiel
ablation des parasites
laisser divaguer l’esprit
intimes convictions
Aimer le piment de la vie
attendre ses épices, ses parfums
yeux jamais baissés je regarde le monde pour en boire le jus
si vous attendez la fadeur alors continuez votre route
Bleu il fait bleu les yeux fermés
le corps attend la profondeur
une façon de sortir du superficiel
laisser le terrien boulet au pied
entravé dans les méandres de l’esprit
Le grand bain je connais
je nage avec passion
j'aime être le fleuret qui transperce l'eau
j'aime être ce corps qui s'enveloppe d'une nouvelle peau
l'eau
je sais nager
pas vous ?
Noire est l’encre posée sur le papier
fixer la page blanche dans l’attente des mots
voir sa transparence quand l’esprit ne suit pas
la plume griffe le papier
torture l'esprit quand l'inspiration n'est pas
lutter et la faire plier pour l’équilibre
un souffle qui m’habite à expirer
Un défilement d'images
imaginer du patin à glace sur une feuille blanche
chorégraphie des arabesques
si chaque patin était la plume
si chaque trace était un mot
à l'arrêt du temps imparti
devant les juges un poème pour une médaille
J'aimerais être une machine à écrire
tant de doigts sur mes cordes sensibles
J'aimerais être piano
des touches noires ou blanches feraient chanter mon amour
J'aimerais être harpe ou violoncelle
l'instrument mis en musique
lâcher mes sons des nuits entières
ne plus penser des mots muets
Lutin – 03-03-2006