L'espace temps
Derrière les fenêtres encore transparentes
Quand la nuit s'étire le long des vitres
Dans l'attente d'une journée qui se termine
Entre le vide du jour et le soir qui se remplit
Comme si le nous n'appartenait qu'aux heures tardives
Ce n'est pas dormir attendre
Juste suspendu
Un décompte d'horloger en soi
L'ouïe se fait plus fine à l'autre qui n'est pas
Le silence meuble l'espace temps
L'accapare au rythme d'un sablier
Irrémédiablement, il suffit du dernier grain de sable
Pour que s'ouvre la porte
Peut-être des mots, des gestes
Tuant l'absence
Vingt et une heures
L'ennui s'efface
L'heure continue de tourner
La vie est posée là
*****
La nuit
Dans le couloir du ciel à la cime des arbres elle se fait plus pressante arquant inéluctablement sa couleur opaque, son voile devient foulard puis manteau dans sa chute sur les épaules, elle enveloppe sur son passage ce qui est vertical, les plus grands seront touchés les premiers, progressivement elle m’enroulera dans sa peau m’habillant d’un fourreau de deuil, le chien sur la route subira le même sort ainsi que l’insecte rampant, la nuit balaye tout quand elle s’allonge nous faisant disparaître d’un claquement de doigt ensorceleur, la goutte de pluie poreuse devient noire comme par magie, seule la lumière artificielle résistera à sa force. Inutile de se cacher elle voit dans les angles, inutile de se vêtir de rouge, elle superpose les couleurs.
Fenêtres closes s'ouvrent les images librement