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Un nouveau regard, les mots qui se détachent

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21 janvier 2016

L'espace temps

 

 

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Derrière les fenêtres encore transparentes
Quand la nuit s'étire le long des vitres
Dans l'attente d'une journée qui se termine
Entre le vide du jour et le soir qui se remplit
Comme si le nous n'appartenait qu'aux heures tardives
Ce n'est pas dormir attendre
Juste suspendu
Un décompte d'horloger en soi

L'ouïe se fait plus fine à l'autre qui n'est pas
Le silence meuble l'espace temps
L'accapare au rythme d'un sablier
Irrémédiablement, il suffit du dernier grain de sable
Pour que s'ouvre la porte
Peut-être des mots, des gestes
Tuant l'absence
Vingt et une heures
L'ennui s'efface
L'heure continue de tourner
La vie est posée là

 

*****

 

La nuit

 

Dans le couloir du ciel à la cime des arbres elle se fait plus pressante arquant inéluctablement sa couleur opaque, son voile devient foulard puis manteau dans sa chute sur les épaules, elle enveloppe sur son passage ce qui est vertical, les plus grands seront touchés les premiers, progressivement elle m’enroulera dans sa peau m’habillant d’un fourreau de deuil, le chien sur la route subira le même sort ainsi que l’insecte rampant, la nuit balaye tout quand elle s’allonge nous faisant disparaître d’un claquement de doigt ensorceleur, la goutte de pluie poreuse devient noire comme par magie, seule la lumière artificielle résistera à sa force. Inutile de se cacher elle voit dans les angles, inutile de se vêtir de rouge, elle superpose les couleurs.

Fenêtres closes s'ouvrent les images librement

 

 

  

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11 janvier 2016

Etre

 

 

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Juste après l'effort
Quand ton bras encercle mon cou
Longtemps tu écoutes mon souffle
Tant de pulsations offertes

Au centre de nos visages ravagés
Au goût de sel
Nos bouches de vie
Avides d'un rythme plus propice
Se parlent en un face à face muet
Plus tard les mots
La salive mouillant les langues
S'ouvrira la parole
Plus tard les corps se détendront
Au rythme du pouls apaisé
Ajoutant les mains aux mots

Entre barques et badauds
Ici est notre victoire
D'être

 

 

 

 

11 décembre 2015

La lame du poète

 

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Le cri - Auguste Rodin

  

Je ne savais pas qu'être était guerre
Maintenant je le sais
Quatre balles déchirent un corps
Du sang frais on se nourrit
 

Je ne savais pas qu'il fallait tuer ses lèvres
Maintenant je le sais
Dans ce grand miroir cruel et fondu
Un incendie sans flammes
Que la mort engloutit
 

J'ai vu des hommes s'unir sous le porche de la nuit
La peur embellir les cœurs
Sanglante sous la lune
On imagine les meurtres
 

Pourquoi seules les pierres
Poussent drues et glacées
Des mots que nous voulions nous dire
Chacun découvre sa croix

  

 

23 novembre 2015

Je ne peux oublier mes jours et mes années (13 Novembre 2015)

 

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Une oeuvre de Nathalie Bodet

 

 

Certains évènements ne s'oublient jamais
Les éclats, les images, se dispersent
Infusent au centre
Le sang, surpris de ne plus circuler normalement
Demeure brûlant plus que de raison
De grandes ombres ont imposé leur présence

Il faisait doux ce soir, autour de la table
Les verres reflétaient la fête et les bougies
Sur quelques paroles d'une chanson de circonstance
Deux femmes répandaient leur bonheur
Les yeux tournés vers l'âge tendre
N'osaient déranger l'innocence de l'enfant
Instaurant le huis clos

Le sang de plus en plus épais
Fait de silence
Roulements de la haine
Il ne fallait pas communiquer avec le monde
Ce vendredi 13

Garder le sourire encore un peu

 

 

2 novembre 2015

A pas... contés

 

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Première feuilles sèches
 raclent le sol
on est rejoint
par la manipulation de l'heure


Marche lente
le couple se remplit encore un peu
 bouches si proches
scellées de silence


Le tocsin
proie de la nuit

s'énivre dans l'horloge


Les oiseaux se taisent
sous l'oblique des ombres
votre corps pendu au mien




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31 octobre 2015

Comme un voilier

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Comme un voilier

Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin, et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit : « il est parti !»

Parti vers où ?
Parti de mon regard, c'est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.

Et juste au moment où quelqu'un prés de moi
dit : «il est parti !»
il en est d'autres qui le voyant poindre à l'horizon
et venir vers eux s'exclament avec joie :

«Le voilà !» C'est ça la mort !
Il n'y a pas de morts.
Il y a des vivants sur les deux rives.

 



William Blake
(Londres, 28 novembre 1757–12 août 1827) est un peintre et un poète pré-romantique britannique.

6 octobre 2015

Entre les lèvres

 

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En ce jardin la voix ne tarit pas
j'ai vu le granit épouser le ciel
la pierre cette table de fortune
vivre dans tes yeux
les sièges recouverts d'une autre saison
embrasser la terre et mes genoux plier

Je n'ai rien inventé
fenêtres brûlantes aux volets ouverts
au fond du jardin tintent les heures
ce n'est pas un sanctuaire cette maison
sous l'ardoise du toit

Tous ces petits personnages s'emballent dans la tête
tel un bulldozer traverse le fil rouge
les bras mesurent la hauteur des murs
la distance parcourue au silence discret
passe l'air entre les lèvres
puis une langue fluide douce et réelle
porte l'avenir

 

 

 

3 octobre 2015

On ne se détache pas (3)

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C'est l'infini amour ce carnet
livré au tamis
entre murmures tu me presses
le soleil dort
la mémoire tourne

 

 

11 septembre 2015

On ne se détache pas (2)

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Peau
voluptueuse et fripée
l'air de mer passe
la bulle est étanche
fin du bruit
une nuit d'étain
la traverse

 

 

 

7 septembre 2015

On ne se détache pas (1)

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C'est
vide
rempli de lumière
roue libre de mémoire
cela palpite
cette tendresse
de la mer
m'enrobe
de blanc

 

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Elle s'en ira comme le reste
page blanche du ciel
juste quelques bateaux
rejoignant le flou
la mer vit

 

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La journée est devant
on s'enlace
mot pour corps
nous rêvons plus large
encore
dans les premières vagues

 

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Durant des heures
on va
on doute
la mer n'a pas d'yeux
on surveille les marées
le beige du sable
au pied de la mer
nous sommes seuls

  

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Un grand verre de ciel
l'air descend
le coeur se tait
les yeux encore nos yeux
de plus en plus serrés
il y a peu à dire
seulement voir la lumière


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